En finir avec l’emploi à vie, réinvestir la province, privilégier la qualité de vie, le bonheur, s’ouvrir sur l’étranger… C’est à ces conditions que le Japon pourra faire face au déclin démographique. Le 1er mai, le prince Naruhito succédera à son père comme empereur, ouvrant une nouvelle ère. Le quotidien Asahi Shimbun est allé à la rencontre de jeunes Japonais qui tentent d’inventer de nouveaux modes de vie.
L’ère Heisei [le règne de l’empereur Akihito depuis 1989] arrive à son terme. Disparités de revenus et pauvreté, célibataires de plus en plus nombreux et isolés, dette colossale de l’État [1,1 million de milliards de yens, soit 8 697 milliards d’euros] : autant de maux qui frappent aujourd’hui la société japonaise.
Au début de cette ère, il y a trente ans, la bulle financière était à son point culminant. Qui aurait pu imaginer que le pays se trouverait un jour dans la situation actuelle ? Deux phénomènes étaient pourtant parfaitement prévisibles : la baisse de la natalité et le déclin de la population. Les estimations démographiques étant d’une très grande précision, ces tendances étaient connues depuis plusieurs décennies. Pourtant, aucune mesure efficace n’a été prise. Alors est-il possible d’anticiper la situation du pays dans trente ans ?
“La société japonaise sera-t-elle viable à l’horizon 2050 ?” Pour tenter de répondre à cette question, Yoshinori Hiroi, professeur à l’université de Kyoto, et une équipe de chercheurs ont élaboré des scénarios sur le Japon tel qu’il sera dans trente-cinq ans en utilisant l’intelligence artificielle du groupe Hitachi. Ils ont répertorié quelque 20 000 voies possibles, avec un moment charnière au cours des dix prochaines années.
Que faire pour nous orienter vers un modèle de société viable ? Yoshinori Hiroi pense que la politique gouvernementale, mais aussi “le style de vie des individus” auront une incidence sur l’avenir du pays. “Pendan
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Fondé en 1879, chantre du pacifisme nippon depuis la Seconde Guerre mondiale, le “Journal du Soleil-Levant” est une véritable institution. Trois mille journalistes, répartis dans 300 bureaux nationaux et 30 à l’étranger, veillent à la récolte de l’information.
Pour un intellectuel japonais, écrire dans l’Asahi Shimbun est une consécration. Fondé en 1879, à Osaka, il a d’abord été un quotidien populaire. Après avoir été le défenseur de la démocratie, il a été, comme tous ses confrères, inféodé au pouvoir militaire durant la Seconde Guerre mondiale. Le groupe Asahi est présent dans tous les secteurs des médias (radio, télévision, édition) et publie de nombreux journaux.