«Juicers»: les dérives du rechargement des trottinettes électriques
À Paris, la multiplication des flottes de trottinettes électriques en autopartage a créé un nouveau métier: celui de «juicer», qui recharge ces engins. Des pratiques de recharges «sauvages» avec des générateurs ont été observées
Dans les rues de Paris, le modèle de l’autopartage apporte sans cesse son lot de nouveautés. Les flottes de trottinettes électriques en libre-service se multiplient, et les marques aussi: Lime, Bolt, Voî, Bird... Pour que ces engins soient utilisables en permanence, les batteries doivent être chargées au maximum. Ainsi, un nouveau métier est apparu, celui de «juicer»: être chargé de recharger les trottinettes. Cette course à la recharge massive commence à poser problème: dans une vidéo publiée sur Twitter vendredi 26 avril, on voit une flotte entière de trottinettes de la marque Lime - l’une des premières à Paris - en train d’être rechargées via un générateur à essence à même un trottoir. Une pratique condamnée par Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Maire de Paris. Ce dernier a tweeté: «Bonjour @limebike, nous souhaitons qu’il soit mis fin IMMÉDIATEMENT à ce type de comportement, merci de nous donner très vite des explications et des garanties».
Une autre vidéo montre une scène similaire: une personne en train de recharger des trottinettes sur la piste cyclable dans le tunnel du Louvre.
Samedi matin 27 avril, la société américaine Lime n’avait pas encore communiqué sur ce sujet.
5 à 10 euros par trottinette rechargée
Si ces techniques sauvages de recharge sont pratiquées, c’est bien parce que les «juicers» veulent faire du chiffre: plus ils rechargent des trottinettes, plus ils gagent d’argent. Une trottinette rechargée peut rapporter entre cinq et dix euros au «juicer» qui la recharge, selon le niveau de batterie rechargé et la difficulté à récupérer les trottinettes, parfois garées dans des endroits peu accessibles. La technique «classique» pour recharger ces deux roues? Ramener les trottinettes chez soi ou dans des hangars, et les charger avec des appareils de recharge «officiels» qui sont fournis par les marques, comme Lime et Bird. Recharger une trottinette par ce biais nécessite environ quatre heures.
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Le Parisien a interviewé Sylvain, un «juicer» du quartier de la Gare de Lyon, qui fait ce travail annexe en plus d’un autre job plus «classique». En quatre mois, il dit avoir empoché 5100 euros de revenus complémentaires grâce à cette activité. «J’ai une vingtaine de chargeurs, explique-t-il. Mais ma facture d’électricité a augmenté de 10 euros seulement.» La société américaine Lime, par exemple, compte aujourd’hui 200 emplois en France, et fait appel à ces indépendants qui le plus souvent ont un statut d’autoentrepreneur pour réguler sa flotte.
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Dayko
le
N'importe quoi ces trottinettes ... Les scooters électriques oui, comme en Chine. Au moins ça freine et puis sur la chaussée pas sur les trottoirs. Il faut un drame ?
david sert
le
La mairie de Paris qui veut régler un problème de droit en faisant un tweet : complètement déconnectée... Hallucinant !
RLB
le
Ayons une petite pensée pour ceux qui croient au modèle économique de ces trottinettes qui après cinq locations ont statistiquement moins de chance d’être toujours dans les rues de Paris que d’être à la poubelle, dans la Seine, à Dakar ou à Bucarest ... Et ils ont fait de grandes écoles de commerce ...