VITICULTUREInvestir dans un vignoble et être payé en vin, la recette de Terra Hominis

Hérault: Investir dans un vignoble et être payé en vin, la recette magique de Terra Hominis

VITICULTURECréée en 2011, l'entreprise est plébiscitée par les jeunes viticulteurs
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Terra Hominis, une entreprise héraultaise, fondée en 2011, propose de mettre un peu d’argent dans un domaine, pour aider un jeune vigneron à se lancer.
  • En contrepartie, l’associé est récompensé chaque année en bouteilles de vin.
  • Les associés deviennent des ambassadeurs… et des « potes ».

Et si vous deveniez propriétaire d’une vigne ? Avec Terra Hominis, c’est possible, et sans casser la tirelire. Cette entreprise héraultaise, fondée en 2011, propose de mettre un peu d’argent dans un domaine, pour aider un jeune vigneron à se lancer. Mais chez Terra Hominis, pas de dividendes en monnaie sonnante et trébuchante. En contrepartie, selon les fonds investis, l’associé est récompensé chaque année en bouteilles de vin. Un financement participatif adapté au monde de plus en plus difficile de la viticulture.

Huit ans après sa création, l’entreprise héraultaise est plébiscitée par les jeunes viticulteurs. « Pour les jeunes, qui veulent reprendre une exploitation, il est très difficile de se faire financer, explique Ludovic Aventin, le créateur du concept. Les banquiers se montrent de plus en plus prudents, notamment car ce n’est pas toujours rentable, et en raison des aléas climatiques. Si on n’a pas un peu d’argent de côté, c’est dur, très dur. »

Des parts de 1.500 euros en moyenne

Pour chacun des 18 projets qui ont été mis au monde depuis huit ans, Terra Hominis a réuni une centaine d’associés, pour des parts de 1.500 euros en moyenne chacun. De quoi bien débuter pour un jeune vigneron, sans s’embarquer dans un prêt à la banque.

« J’ai toujours voulu être vigneron, et sans l’action de Terra Hominis, je pense que je n’aurais jamais pu m’installer », assure Maxence Panchau, 33 ans, du domaine de Caussarelle, situé au pic Saint-Loup. « Terra Hominis, il en faudrait des tas comme ça, reprend Dominique Granier, le président de la Safer Occitanie, chargée d’accompagner les futurs agriculteurs dans leurs projets, qui soutient activement le concept. Je rêve d’un Terra Hominis des légumes, par exemple ! Ce que j’aime dans cette idée, c’est le côté convivial. On n’est pas là pour faire un chèque. Il y a de l’humain là-dedans. »

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« J’amène une bouteille chez des amis, et je dis que c’est mon vin »

Car les associés qui investissent quelques sous dans un domaine deviennent de véritables ambassadeurs de son vin. Avec le vigneron, ils se rencontrent régulièrement, se donnent des nouvelles, se remontent le moral, et s’organisent des dégustations. Didier Cambérabéro, ex-international français de rugby, est l’un des prestigieux associés de Terra Hominis. Il soutient le domaine Montgros. « J’ai retrouvé les valeurs du rugby, l’amitié, les discussions sans fin, la convivialité, les rencontres, les plaisirs de la vie, confie l’ancien quinziste. J’ai même foulé au pied le vin ! Quand je suis invité ou que je vais chez des amis, j’en amène une bouteille, et j’explique que c’est mon vin. »

Une dégustation entre un vigneron et ses associés.
Une dégustation entre un vigneron et ses associés. - Terra Hominis

« Ce n’est pas un investissement qui permet de rapporter de l’argent, et qui prend de la valeur, note Ludovic Aventin. Celui qui cherche ça, il peut aller voir ailleurs. Les associés deviennent des potes. Le vin devient leur bébé. Et une centaine d’associés qui parlent de vous partout où ils vont, et qui font acheter votre vin, ça compte. » « On fait des métiers difficiles, et avoir une oreille attentive, de temps en temps, c’est important, on se sent un peu moins seul », confie Virgile Joly, installé à Saint-Saturnin, qui a fait appel à l’entreprise héraultaise pour acheter des six hectares de vignes, notamment des vieux mourvèdres et des blancs. Alors, tentés par une aventure viticole ?

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