Neymar, Nasser Al-Khalaïfi, PSG, Lionel BONAVENTURE / AFP 1280 2:07
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Grégoire Duhourcau
Malgré les déroutes sportives du PSG, aucune décision forte n'est prise au niveau de l'organigramme du club. "Il y a le terrain, mais il y a ce que veulent réellement ceux qui ont acheté ce club", relève Nabil Djellit, journaliste à "France Football", sur Europe 1.
LE TOUR DE LA QUESTION

C'est indéniable, le PSG a changé de dimension depuis l'arrivée des nouveaux propriétaires qataris en 2011. Pourtant, la formation est à la peine sur la scène européenne, ne parvenant plus à franchir le stade des huitièmes de finale de la Ligue des champions depuis la saison 2015-2016. Pire, elle a vécu deux humiliations historiques lors des trois dernières saisons (contre le FC Barcelone en 2016-2017 et Manchester United en 2018-2019).

Cette année, les difficultés du Paris Saint-Germain sur le terrain se ressentent même au niveau national avec l'un des plus mauvais bilans depuis l'arrivée de Qatar Sports investments  (Trophée des champions, titre de champion de France) et une défaite retentissante en finale de la Coupe de France, samedi face à Rennes (2-2, 6-5 t.a.b.).

"Il y a le terrain, mais il y a ce que veulent réellement ceux qui ont acheté ce club"

"Il y a le terrain, mais il y a ce que veulent réellement ceux qui ont acheté ce club", note Nabil Djellit, journaliste à France Football, au micro de François Clauss sur Europe 1. "Si vraiment ça les dérangeait d’être à chaque fois la risée de l’Europe avec des sorties de route comme on a vu, des décisions fortes auraient été prises au niveau de l’organigramme." Or, cela n'a pas été le cas. Nasser Al-Khelaïfi, nommé président dès le rachat en 2011, est toujours en poste à l'heure actuelle, malgré les déroutes sportives.

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"Certes, leur objectif est de gagner la Ligue des champions" mais pas simplement pour garnir l'armoire à trophées du club de la capitale. La Ligue des champions offre "une résonance incroyable, c'est un instrument géopolitique", rappelle Nabil Djellit. Selon le journaliste, c'est bien dans la poursuite de ce dernier objectif que Qatar Investment Authority a investi massivement dans le PSG. Derrière le rachat du club, se cache la volonté du Qatar de rayonner au niveau international. Et "ça dépasse le cadre du football", estime Nabil Djellit.

"Le Paris Saint-Germain reste plus un instrument politique que sportif"

La priorité était donc de placer le PSG sur la carte du football afin de placer le Qatar sur la carte du monde. De ce point de vue, c'est réussi, notamment à coups d'investissement tels que David Beckham, Zlatan Ibrahimovic et maintenant Neymar : "Comme on pourrait acheter le dernier sous-marin, ils ont acheté Neymar, qui, encore plus fort que le club, est pour eux une publicité incroyable." 

Et cela ne se limite pas à l'achat de stars. Entre des stages et matches amicaux dans des contrées lointaines ou des partenariats, tels que celui avec la marque de Jordan, le PSG cultive sa notoriété en dehors du rectangle. "Finalement, le Paris Saint-Germain reste plus un instrument politique que sportif", analyse Nabil Djellit.

Alain Roche, consultant d'Europe 1 et ancien joueur du PSG, rappelle toutefois que "la finalité du sport, c'est de gagner" : "Pourquoi le Real Madrid, Barcelone, Manchester United sont devenus de grands clubs ? Parce qu’ils ont gagné." Et c'est bien en devenant un grand d'Europe que le Paris Saint-Germain offrira la meilleure publicité à ses propriétaires.