Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981, la Grande Barrière de corail a été le premier écosystème récifal au monde reconnu par cette organisation. Il est hautement protégé et constitue l’une des zones marines les mieux gérées de la planète. Malgré toutes les mesures de protection relatives à cet endroit, un grand nombre de menaces pèsent encore sur cette incroyable merveille de la nature.

Du corail bleu © Max Pixel

La Grande Barrière de corail est à couper le souffle, de même que sa taille et sa portée. Vaste interaction entre les écosystèmes et leurs habitants, le récif abrite environ 600 types de coraux durs et mous. Les coraux durs forment la colonne vertébrale du récif, offrant un habitat vivant à une vaste gamme d’animaux marins, des poissons aux mollusques en passant par le plancton et les algues. La ponte annuelle de coraux est notamment un spectacle incroyable, un spectacle qui montre des millions de coraux libérant des œufs et du sperme dans la mer pour se reproduire, assurant ainsi la survie du récif.

La Grande Barrière de corail est le plus grand et le plus long système de récifs coralliens au monde. Elle s’étend sur 2 300 kilomètres de la pointe du cap York au nord, à Bundaberg au sud. Composée de 3 000 récifs distincts et de quelque 900 îles continentales et cayes de coraux, c’est l’une des plus grandes merveilles naturelles du monde. Abritant plus de 1 500 espèces de poissons, une vie marine abondante et plus de 200 types d’oiseaux, c’est également l’un des plus grands succès de l’Australie en matière de conservation.

La Grande Barrière de corail vue du ciel © Pixabay


L’UN DES FAITS LES PLUS INTÉRESSANTS SUR LA GRANDE BARRIÈRE EST QUE LES ASTRONAUTES PEUVENT LA VOIR DEPUIS L’ESPACE.

Outre son intérêt scientifique, le récif est devenu une attraction touristique de plus en plus importante. Les préoccupations croissantes suscitées par la préservation de son patrimoine naturel ont conduit à un renforcement des contrôles sur des activités potentiellement menaçantes telles que le forage de ressources pétrolières. L’utilisation intensive des embarcations touristiques et la durabilité de la pêche commerciale étaient notamment des questions controversées à la fin du 20e siècle.

Un poisson endémique de la Barrière de corail © Wikipedia / Leonard Low de Australia

La santé du récif, cependant, est également menacée par d’autres facteurs. Certains scientifiques spécialisés en milieu marin ont constaté que la couverture corallienne sur le récif avait diminué de près de 50 % entre 1985 et 2012 en raison des dommages causés par le blanchissement corallien et des espèces envahissantes telles que l’étoile de mer en couronne d’épines (Acanthaster planci), mais aussi les cyclones tropicaux. Cela sans compter les dangers que représentent les activités humaines et leurs résultats.

Les dangers qui menacent la Grande Barrière de corail

Les changements climatiques, la pollution, les étoiles de mer en couronne d’épines et la pêche constituent ainsi les principales menaces pour la santé de ce système de récifs. Les autres menaces incluent les accidents de navigation, les marées noires et les cyclones tropicaux. La bande érosive squelettique, une maladie des coraux osseux causée par le protozoaire Halofolliculina corallasia, affecte également 31 espèces de coraux du récif. Selon une étude menée en 2012 par la National Academy of Science, la Grande Barrière de corail a perdu plus de la moitié de ses coraux depuis 1985 en raison des facteurs énumérés précédemment.

Un récif corallien © Wikimedia / Wise Hok Wai Lum

Si l’on commence par les changements climatiques, cela pose problème, car lorsque les températures élevées de l’eau mettent les coraux à rude épreuve, ils expulsent les zooxanthelles. Cette expulsion donne au récif une blancheur fantomatique dans un processus que les scientifiques appellent le blanchissement des coraux. Un épisode de blanchiment ne tue pas nécessairement le corail sur le coup, mais le fait sur le long terme. De plus, les coraux qui survivent à un blanchissement s’affaiblissent, ont du mal à se développer et à se reproduire et deviennent donc plus vulnérables à la maladie.


LA GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL EST L’UNE DES SEPT MERVEILLES NATURELLES DU MONDE. LES AUTRES SONT LES AURORES BORÉALES, LE PORT DE RIO DE JANEIRO, LE GRAND CANYON, LE MONT EVEREST, LE VOLCAN PARICUTIN ET LES CHUTES VICTORIA

L’élévation de la température des océans et l’augmentation de l’acidité associée au changement climatique sont ainsi deux facteurs ayant une incidence sur la qualité de l’eau, dans et autour de la Grande Barrière de corail. Le développement côtier et les eaux de ruissellement provenant d’utilisations agricoles, industrielles et urbaines augmentent la quantité de sédiments, d’éléments nutritifs et de contaminants pénétrant dans les eaux côtières du récif.

En ce qui concerne la pollution, les plastiques et les débris marins des océans polluent cet écosystème déjà fragile, mettant en danger la vie marine et stressant les coraux. Le plastique peut abraser le corail ou lui déchirer la peau, ce qui favorise la pénétration d’agents pathogènes tels que des bactéries et autres micro-organismes, ainsi que le déclenchement d’infections potentiellement mortelles.

Les eaux de la Grande Barrière de corail © Good Free Photos

La conservation de la Grande Barrière de corail

Les récifs coralliens sont naturellement résilients. Donc, en réduisant les menaces et en minimisant les impacts, il est possible de permettre au récif de récupérer naturellement. En mars 2015, les gouvernements australien et du Queensland ont élaboré un plan de protection et de préservation du patrimoine universel du récif jusqu’en 2050. Ce plan de 35 ans intitulé « Reef 2050 Plan » (Plan pour le récif 2050) est un document proposant plusieurs mesures possibles pour la gestion à long terme de la pollution, du changement climatique et d’autres problèmes qui menacent la durée de vie et la valeur de ce patrimoine mondial.

Des personnes faisant de la plongée à la Grande Barrière de corail © Wikipedia

Le plan contient tous les éléments et les mesures de protection et d’amélioration concernant le récif, notamment le plan de durabilité à long terme, le plan d’amélioration de la qualité de l’eau et un plan d’investissement pour la protection et la préservation du récif jusqu’en 2050. Cependant, alors que le plan 2050 vise à incorporer des mesures de protection telles que l’amélioration de la qualité de l’eau, la restauration des récifs, la destruction des étoiles de mer prédatrices, il ne prévoit pas de mesures supplémentaires pour s’attaquer à la cause fondamentale du problème, à savoir le changement climatique.

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