Oui, l’agroécologie pourrait nourrir tous les Européens d’ici 2050, affirme dans une étude l’Iddri. Suppression des pesticides de synthèse, moins de production animale, plus de légumineuses… La production baisserait en moyenne de 35 %, mais aurait des bienfaits indéniables sur la biodiversité, l’environnement et la qualité de l’alimentation. Reste aux Européens de suivre les recommandations nutritionnelles en mangeant moins et mieux, clé de cette transition agricole.

Un rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) assure que l’agroécologie est une solution crédible. D’ici 2050, ce mode d ‘agriculture pourrait nourrir durablement les 530 millions d’Européens, tout en réduisant de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du secteur par rapport à 2010.
L’agroécologie repose sur l’abandon des pesticides et des fertilisants de synthèse, une augmentation des prairies naturelles et l’extension des infrastructues agroécologiques comme les haies, les arbres, les mares… Il implique également une baisse de la production animale. Ces changements de pratiques, bénéfiques sur le plan environnemental et sanitaire, vont cependant engendrer une baisse importante des rendements. L’Iddri estime que la production baisserait de 35 % dans un tel scénario avec une diminution des rendements de 10 % à 50 % selon les cultures.
Agrécologie 2050 1

Moins de viande, plus de végétal
“Un des facteurs majeurs de la réalisation de cette transition agroécologique est un changement des habitudes alimentaires”, avance Pierre-Marie Aubert, coauteur de l’étude. Aujourd’hui, les Européens mangent en moyenne trop et de manière déséquilibrée. Suivre les recommandations nutritionnelles leur permettrait d’être en meilleure santé et de participer à cette transition.
Cela implique notamment une augmentation de l’alimentation végétale (fruits, légumes, fibres) et une baisse de 50 % de la consommation de viande porcine et de 66 % de volaille. Ces deux espèces sont particulièrement visées car leur alimentation entre en concurrence avec celle des humains. “On ne peut pas continuer à avoir 70 % de notre production végétale à destination des animaux”, pointe Pierre-Marie Aubert.
Les politiques ont dix ans pour mettre en place ce scénario, le temps qu’il leur a fallu pour que l’agriculture d’après-guerre, productiviste, soit mise en place. Reste qu’aujourd’hui la politique agricole commune de l’Union européenne n’en prend pas vraiment le chemin.
Marina Fabre, @fabre_marina

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