Il faudra des mois avant de déterminer avec précision les circonstances de l'incendie qui a dévasté Notre-Dame de Paris dans la soirée du 15 avril dernier. L'enquête s'annonce pour le moins longue et complexe. Les premiers éléments convergent vers une cause accidentelle et le chantier de rénovation du toit de la cathédrale. Rien ne va, en l'état, dans le sens d'un acte volontaire. Mais cela n'empêche pas Jean-Marie Le Pen de faire entendre sa petite musique sur l'origine du sinistre.
À l'instar d'un conseiller municipal de Neuilly ou plus récemment du président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, l'ancien président du Front national (désormais Rassemblement national) réfute la thèse de l'accident. Le dirigeant frontiste historique a affirmé lors de son traditionnel hommage à Jeanne d'Arc du 1er mai à Paris que le départ des flammes était "criminel" et "probablement le fait d'un service" versant sans retenue dans la théorie du complot comme il en a fleuri des dizaines dans les heures qui ont suivi la tragédie.
"Cette année, deux des grandes églises de Paris ont été l'objet d'incendies dont je pense très sérieusement qu'ils étaient criminels", a-t-il affirmé, faisant allusion à l'incendie de Notre-Dame et celui de l'église Saint-Sulpice (dans le VIe arrondissement de Paris), le 17 mars, pour lequel les enquêteurs privilégient pour le coup la piste criminelle. Selon lui, "de l'avis des spécialistes les plus avertis, l'incendie de Notre-Dame est un incendie criminel car il n'a pu venir inopinément comme cela, sur des poutres qui font un mètre carré de section et qui ont 700 ans".
"Essayez donc de brûler une bûche de chêne et vous verrez ce qu'il faut!", a-t-il lancé aux quelques dizaines de personnes qui s'étaient rassemblées au pied de la statue équestre de Jeanne d'Arc pour l'écouter. Et d'insister : "C'est probablement le fait d'un service, car le matériel mis en oeuvre et la diffusion de la flamme ont nécessité une organisation qui dépasse sans doute celle d'une initiative personnelle".
Le père de Marine Le Pen fait allusion ici à la théorie avancée par l'ancien architecte de la cathédrale Benjamin Mouton sur le plateau de la chaîne LCI au lendemain de l'incendie et reprise dans de très nombreuses vidéo sur les réseaux sociaux selon laquelle le départ du feu ne pouvait pas être accidentel car le vieux chêne ne brûle pas facilement. Des spécialistes ont depuis démontré que la thèse d'un incendie nécessairement criminel ne tenait pas la route.
Cela n'empêche pas Jean-Marie Le Pen de tirer les conclusions qui s'imposent à ses yeux. "Ces feux doivent être pour nous un avertissement (...) Depuis des années, nous dénonçons le transfert de population qui se fait des pays extra-européens vers l'Europe, en particulier vers la France", a-t-il également affirmé, insinuant que le départ du feu pouvait être l'oeuvre d'un groupe d'étrangers.
Il faudra encore patienter plusieurs mois avant que l'enquête ouverte par le parquet de Paris pour "destruction involontaire par incendie" ne livre ses conclusions. Selon une source proche de l'enquête interrogée par l'AFP, tous les scénarios restent envisageables à ce stade : un court-circuit comme un "point chaud" provoqué par une soudure au chalumeau ou une cigarette.
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