Ces éclairages innovants réduisent la facture énergétique des villes

Réduire sa consommation énergétique ? Pour nombre de communes, cela implique de se pencher, en premier lieu, sur leur éclairage public. Il représenterait en effet 37 % de leur facture d'électricité. Bonne nouvelle : de nombreuses innovations existent aujourd'hui pour diminuer cette dépense. Et d'autres, encore dans les laboratoires, promettent, demain, une révolution dans la façon d'éclairer nos villes.

Le centre de pilotage de OnDijon : optimiser et mutualiser les équipements urbains (feux de circulation, éclairage public, caméras...) afin de faciliter la gestion de l'espace public.
Le centre de pilotage de OnDijon : optimiser et mutualiser les équipements urbains (feux de circulation, éclairage public, caméras...) afin de faciliter la gestion de l'espace public.

Contenu en partenariat avec ENEDIS

ARTICLE EN PARTENARIAT AVEC ENEDIS :

La première étape : le passage aux LED.

C'est le principal changement privilégié par les collectivités pour réduire leur consommation d'énergie. Les LED ou diodes électroluminescentes sont en effet beaucoup moins gourmandes que les lampes classiques au sodium. Dans le cadre de son projet OnDijon, la métropole dijonnaise a ainsi entrepris de rénover 34 000 points lumineux en « 100 % LED ». De quoi permettre de réaliser 65 % d'économies sur ce poste de dépense. Nombre de communes à travers la France ont adopté une stratégie similaire et signalent un gain financier équivalent, avec des factures réduites aux deux tiers.

Une telle économie peut être atteinte grâce à une spécificité des dernières générations de LED : elles permettent de moduler l'éclairage. Les communes peuvent ainsi programmer une réduction de l'intensité lumineuse à certaines heures de la nuit dans certains quartiers. Une innovation qui leur permet, en outre, d'agir en faveur de la biodiversité, en diminuant la pollution lumineuse nocturne néfaste à la faune.

Une appli pour que les piétons contrôlent l'éclairage urbain.

La coupure de l'éclairage public une partie de la nuit permet aux villes de réaliser des économies conséquentes. Mais elle a son revers : elle peut provoquer un sentiment d'insécurité chez les habitants des quartiers plongés dans le noir. Or, pour mener durablement une telle politique de réduction des coûts énergétiques, l'acceptation de la population s'impose. Pour ce faire, un informaticien normand a créé une application aussi simple qu'efficace : jallume.fr. Elle vous géolocalise et vous permet, en appuyant sur un bouton « ampoule », d'envoyer une demande d'éclairage à l'armoire électrique connectée qui gère les lampadaires concernés. La rue où vous vous trouvez sera alors automatiquement éclairée pendant un quart d'heure. Vous vous déplacez ? Les luminaires des rues que vous emprunterez s'allumeront eux aussi automatiquement. Une innovation expérimentée notamment à Lisieux (Calvados), via l'application de la ville « Lisieux & Moi ».

L'arrivée des lampadaires intelligents.

Connaissez-vous le « smart lighting » ? L'éclairage intelligent devrait se répandre, demain, dans nos villes. Principale innovation proposée aujourd'hui :  des capteurs installés sur les luminaires, fonctionnant en réseau et capables de discerner les mouvements observés dans une rue. Ils peuvent ainsi distinguer à plusieurs dizaines de mètres un humain d'un chat, une voiture d'une branche d'arbre. « Sur la voie publique la nuit, les piétons, les cyclistes ou les voitures n'ont pas besoin du même éclairage », explique l'entreprise Kawantech qui produit de tels capteurs. Lorsqu'un mouvement est repéré, l'intensité de l'éclairage ne sera donc augmentée que si nécessaire et pour un temps réduit. A la clé, une « consommation d'électricité réduite de 60 à 80 % », indique la start-up. L'innovation est d'ores et déjà déployée dans certains quartiers de grandes villes comme Toulouse.

Des plantes et des bactéries pour éclairer les villes.

Et si des plantes remplaçaient, demain, les lampadaires ? C'est le pari que font deux biologistes alsaciens qui ont lancé la start-up Woodlight et travaillent à la création de végétaux bioluminescents. Ils doivent pour cela les doter des propriétés d'animaux marins ou terrestres (les lucioles par exemple), capables de produire de la lumière. Un prototype devrait être mis au point en 2019. D'ici quelques années, des arbres pourraient ainsi prendre la place des réverbères, et des buissons servir de balises lumineuses dans des parcs ou le long de routes non éclairées. Le tout sans dépense d'énergie.

A Evry, l'entreprise Glowee ambitionne elle aussi de créer les futures lumières de nos villes. Elle a mis en culture des bactéries pourvues de propriétés bioluminescentes. Placées dans une coque transparente, elles sont aujourd'hui utilisées pour apporter un éclairage original lors d'événements. Dans le futur, la lumière de ces bactéries pourrait se retrouver dans les rues des villes, éclairant jardins, façade des bâtiments et mobilier urbain.

Demain, des routes lumineuses ?

Eiffage Route et OliKrom testent actuellement en Gironde une innovation qui pourrait transformer la manière dont sont éclairées les villes dans les années qui viennent. Il s'agit d'une peinture routière photoluminescente qui a la capacité de capturer et stocker la lumière du sol (ou celle des phares) pour la restituer la nuit. Sur la piste cyclable où l'expérimentation est menée, les marquages au sol s'illuminent le soir venu. Dans le futur, une telle peinture pourrait sécuriser les routes tout en accompagnant les collectivités dans leur politique de réduction des dépenses énergétiques lies à l'éclairage public.