À Paris, des représentants d'environ 130 États se sont regroupés afin de discuter d'un rapport d'évaluation mondial sur la biodiversité. L'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est réunie du 29 avril au 4 mai 2019. A cette occasion, Sciences et Avenir met en lumière durant 6 jours deux espèces animales endémiques de chaque continent. Aujourd'hui, coup de projecteur sur l'Asie avec le rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) et le pangolin de Malaisie (Manis javanica).
Entre 46 et 66 rhinocéros de Java adultes sont encore dans la nature
Rhinocéros de Java. © AP/SIPA
Il est difficile de savoir si la population de rhinocéros de Java augmente ou diminue. Ce qui semble sûr, c'est qu'il ne reste plus qu'entre 46 et 66 spécimens matures ce qui en fait l'espèce de rhinocéros la plus menacée au monde. Auparavant présente dans plusieurs pays comme le Cambodge, la Thaïlande ou encore la Malaisie, l'espèce s'est désormais regroupée en une seule population présente dans le parc national d'Ujung Kulon (Indonésie). Elle est alors particulièrement fragile face aux maladies, aux actes de braconnages ou même aux catastrophes naturelles. Ce mammifère doit son déclin à la demande de corne et de produits dérivés notamment en Chine où elle sert en médecine traditionnelle.
Le plus : Les rhinocéros de Java est un animal massif : il peut peser entre 900 et 1400 kilos et mesurer jusqu'à 3,5 mètres en moyenne.
Les pangolins, les cibles privilégiées des braconniers
Les saisies d'écailles de pangolins ou d'animaux entiers s'enchaînent en Chine, au Cambodge ou encore au Vietnam. Et la lutte contre les braconniers est un véritable casse-tête : en 2017, un rapport de la WWF et du programme TRAFFIC soulignait la mobilité de ces derniers les rendant très durs à intercepter. Le pangolin de Malaisie n'échappe pas l'hécatombe : ciblé pour sa viande, ses écailles ou attrapé vivant, il est classé comme espèce en danger critique d'extinction et il voit sa population s'effondrer.
Un bébé pangolin de Malaisie et sa mère © CHINE NOUVELLE/SIPA
Au Vietnam et en Chine, la viande de pangolin est un mets considéré comme particulièrement raffiné et les écailles sont utilisées en médecine traditionnelle pour soi-disant soigner des problèmes de peau, améliorer la circulation sanguine ou encore stimuler la lactation chez les femmes. Chaque année, des milliers de pangolins sont décimés par le trafic illégal ou sont affaiblis à cause de la destruction de leur habitat notamment pour l'exploitation forestière.
Le plus : Manis javanica est une espèce particulièrement douée pour l'escalade. Il se sert de sa queue notamment pour réussir à accéder aux nids de fourmis dans les arbres.