LISBONNE (Reuters) - Le Premier ministre portugais Antonio Costa a menacé vendredi de démissionner, après la fronde d'une partie de sa majorité parlementaire.
Une hausse rétroactive des salaires des enseignants, qui ont été gelés à plusieurs reprises depuis 2005, a été adoptée la veille à une large majorité en commission.
Les élus communistes et ceux du Bloc de gauche, qui soutiennent le gouvernement socialiste, se sont prononcés en faveur de cette mesure, qui pourrait remettre en cause l'équilibre budgétaire. Elle doit être présentée le 15 mai en séance plénière.
A l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, le chef du gouvernement a informé le président Marcelo Rebelo de Sousa qu'il renoncerait à ses fonctions si elle est adoptée.
"Dans ces conditions, je pense qu'il était de mon devoir d'informer le chef de l'Etat et le président du Parlement que l'approbation finale de cette initiative forcerait le gouvernement à présenter sa démission", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
Sans l'appui des communistes et du Bloc de gauche, son gouvernement formé en 2015 serait privé de majorité parlementaire. Les prochaines législatives sont prévues en octobre.
"C'est une dramatisation évidente de la part du gouvernement", a commenté le politologue Antonio Costa. "Nous sommes à six mois des législatives et les socialistes n'ont aucun bénéfice à tirer d'une accélération du calendrier", a-t-il ajouté.
(Sergio Goncalves et Catarina Demony avec Andrei Khalip, Jean-Philippe Lefief pour le service français)