Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Fellation, cunnilingus : comment combiner la joie de recevoir avec le plaisir d’offrir ?

Pratiquer le sexe oral pour son propre plaisir en utilisant une riche palette de techniques, d’émotions et d’interactions permet d’entrer dans une logique d’échange, rappelle la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette.

Publié le 05 mai 2019 à 01h50, modifié le 05 mai 2019 à 06h20 Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

LE SEXE SELON MAÏA

En 2005, Arte Radio inventait la suçothérapie : une fellation tous les deux jours, pendant deux mois, pour sauver sa relation. Rebelote en 2013, quand le magazine Elle comparait la fellation au « ciment du couple ». Impossible de ne pas comprendre le message : le sexe oral constitue un sacerdoce conjugal archi-sérieux, relevant plus de la maçonnerie que de l’érotisme. Sans surprise, on n’a pas entendu parler de cunnithérapie. Personne n’a comparé le vibromasseur au « compte joint du foyer » ou au « mur porteur de Notre-Dame » (oups).

Bien sûr, tout le monde ne pratique pas le sexe oral à reculons ni ne le considère comme un passage obligé. Certains d’entre nous en tirent le plus intense plaisir, égoïste et/ou altruiste. Et pourtant… Internet bruisse d’internautes cherchant désespérément à échapper à cette corvée, se plaignant des odeurs, du manque d’envie, de crampes aux mâchoires ou de partenaires trop « lents » (au regard de quelle norme ? On ne saura pas).

Le discours sexuel ne rassure pas les réfractaires. Non seulement la relégation du sexe oral dans le champ des préliminaires diminue leur importance (ces pratiques ne feraient pas partie du « vrai sexe »), mais elles restent étroitement codifiées : un/e partenaire donne, un/e partenaire reçoit, les choses sont réglées comme des Colissimo.

Le sexe oral n’est pourtant pas intrinsèquement ennuyeux, ni même répétitif. Si certains d’entre nous atteignent des états euphoriques en pratiquant le tricot ou la menuiserie, si d’autres aiment émincer les carottes autant qu’ils aiment les manger, on devrait pouvoir s’en sortir.

Minimalisme paresseux

A ce titre, le plus simple consiste encore à contourner l’aspect purement mécanique de cette pratique, en subvertissant la conception que nous en avons. La préconception basique (sexe + bouche = excitation + peut-être orgasme) constitue une merveille de rationalité, certes. Mais l’équation ressemble trop souvent à du minimalisme paresseux : comment investir un minimum de temps et d’énergie pour obtenir un résultat passable.

Cette question du résultat constitue le plus gros obstacle à la satisfaction des donneurs puisque la motivation porte entièrement sur la fin du processus. Un peu comme si le cinéma consistait à « tenir » 90 minutes avant d’atteindre le générique final, et tant pis pour le contexte, les personnages et la montée en puissance du scénario.

Il vous reste 67.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.