“Plusieurs responsables palestiniens ont déclaré que suite à une médiation égyptienne, un accord de cessez-le-feu avait été trouvé lundi pour mettre fin à la récente flambée de violence dans la Bande de Gaza et le sud d’Israël”, rapporte Haartez.

“L’accord de cessez-le-feu entrera en vigueur à 4H30, a précisé un responsable palestinien, cité par le quotidien. Une chaîne de télévision appartenant au Hamas a elle aussi confirmé la conclusion de l’accord.

L’arrêt des hostilités met fin à deux jours de violences entre Gaza et Israël. “Plus de 600 roquettes ont été tirées sur Israël, et l’armée israélienne a frappé des centaines de cibles du Hamas et du Jihad islamique dans la Bande de Gaza”, souligne Haaretz.

Le quotidien israélien ajoute que “4 Israéliens et 23 Palestiniens, dont deux femmes enceintes et un bébé, ont été tués depuis que les violences ont éclaté vendredi à la frontière”. Sur les 23 Palestiniens tués, 19 l’ont été sur la seule journée de dimanche.

Tsahal a notamment revendiqué “l’assassinat ciblé d’un commandant du Hamas, Hamad Al-Khodori, en publiant une vidéo représentant le moment où son véhicule a été touché”, précise la BBC. L’armée a assuré que la victime était en charge des transferts d’argent iranien destinés au Hamas et au Jihad islamique.

De nombreux bâtiments ont également été détruits à Gaza par les frappes israéliennes, notamment celui abritant le bureau de l’agence nationale turque Anadolu. Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas tardé à réagir, selon Hürriyet Daily News, condamnant “fermement l’attaque d’Israël”.

“Malgré de telles attaques, la Turquie et l’Agence Anadolu continueront à rendre compte, aux yeux du monde, du terrorisme israélien et des atrocités commises à Gaza et dans d’autres endroits de la Palestine”, a ajouté le président turc.

Sa réaction s’ajoutait à celles de nombreux pays et organisations, parmi lesquelles l’ONU, la France – où le président Emmanuel Macron a condamné les “tirs de Gaza” – et les États-Unis. Le président Donald Trump avait ainsi assuré, dans un tweet repris par CNBC, soutenir Israël “à 100% dans la défense de ses citoyens”.

“Cessez-le-feu total”

Dans la soirée de dimanche, plusieurs sources avaient rapporté que l’Égypte, médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, tentait de “négocier un cessez-le-feu”, avec le soutien de l’ONU et du Qatar.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, s’était fait l’écho de ces négociations, affirmant dans un communiqué, repris par le Middle East Eye, qu’un “retour au calme est possible” si Israël est prêt à s’engager sur un “cessez-le-feu total” et “l’application immédiate des accords” conclus récemment entre Gaza et l’État hébreu, sous l’égide de l’Égypte.

Mais côté israélien, le ton était nettement plus belligérant. Dans un communiqué, le Premier ministre Benyamin Netanyahou, avait précisé avoir ordonné à l’armée de “continuer ses attaques massives contre les terroristes de la Bande de Gaza”, selon Al Jazeera. Il avait également dépêché des “tanks, l’artillerie et l’infanterie” pour renforcer les forces déjà présentes à la frontière, “soulevant la crainte d’une invasion terrestre”, selon la chaîne de télévision.

Dans son éditorial, Haaretz critique vivement cette stratégie, car “il ne peut y avoir de victoire ‘décisive’ sur 2 millions de personnes qui vivent étranglées par un blocus depuis une dizaine d’années”. Pour le quotidien de gauche, Netanyahou “ment délibérément quand il présente l’action militaire comme la solution définitive”.