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Les changements climatiques menacent les grizzlis dans les Rocheuses

Un ours adulte entouré de trois bébés. Ils sont dans la forêt.

Les grizzlis, une espèce menacée en Alberta, ont besoin d'avoir un bon pourcentage de graisse à l'automne pour mettre bas et élever leurs oursons lorsqu'ils sortent de leur hibernation.

Photo : iStock

Radio-Canada

Les grizzlis des Rocheuses devront composer avec d'importants changements dans leur régime alimentaire, qui pourraient nuire à leur reproduction dans les prochaines décennies, selon une étude conjointe de l'Université de l'Alberta et de l'Université de Calgary.

Juste avant d’hiverner, les ours se gavent d’une baie riche en calories, appelée shépherdie. Pour les grizzlis des Rocheuses, qui n’ont pas accès aux saumons des régions côtières, c’est le plus grand festin de l’année.

Or, cette baie mûrit et pourrit de plus en plus tôt à cause des changements climatiques, indique une étude récemment publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change. Les auteurs prévoient que la saison de la shépherdie sera devancée d’au moins trois semaines d’ici les 60 prochaines années dans la région.

« Les grizzlis auront vraiment moins de temps pour profiter de leur plus importante source de calories », explique l'un des auteurs de l’étude, David Laskin.

D’ici là, ils devront trouver des sources de nourriture de rechange pour se préparer à hiverner. Cela risque de les mener dans des endroits où ils n’ont pas l’habitude d’aller et d’augmenter le nombre d’interactions avec les humains, un problème qui a déjà été observé chez les ours polaires.

Un arbuste de petites baies rouges près d'une piste cyclable dans la forêt.

La shépherdie est une nourriture de qualité pour les ours, abondantes dans les Rocheuses centrales du Canada.

Photo : CBC / Dave Gilson

Corrélation directe avec le succès reproductif

Si les grizzlis n’arrivent pas à trouver une nourriture aussi bonne et abondante que la shépherdie juste avant l’automne, ils devront épuiser une partie de leurs réserves de graisse avant même de commencer leur hivernation.

Leur succès reproductif risque alors de connaître une baisse importante.

« Les ours en bonne santé [à l’automne] mettent bas plus tôt, allaitent plus longtemps et ont davantage d’oursons. Les ours qui n’ont pas les réserves de graisse nécessaires peuvent ne pas se reproduire du tout », notent les auteurs de la recherche dans un article de vulgarisation scientifique publié par l’Université de l’Alberta.

Une espèce menacée en Alberta

Il y a environ 20 000 grizzlis au Canada. La grande majorité se trouve en Colombie-Britannique. Il s’agit d’une espèce menacée en Alberta, où on n’en compte plus que 691, selon les dernières estimations de Parcs Canada.

Ses études indiquent d’ailleurs qu’ils ne se reproduisent qu’une fois tous les quatre ou cinq ans dans les parcs des montagnes. Ils ont le taux de croissance le plus faible parmi tous les mammifères d’Amérique du Nord.

Cela signifie que les changements génétiques qui peuvent les aider, par exemple, à s’adapter aux changements climatiques se produisent très lentement.

Des études faites auprès d'autres animaux laissent cependant penser que les grands mammifères sont peut-être plus aptes qu'on le croyait à adapter leurs comportements aux changements climatiques.

Voir sous le couvert des arbres

La phénologie, soit l’étude des variations dans les rythmes saisonniers de la vie animale, est essentielle pour prévoir et comprendre les effets des changements climatiques. Les scientifiques ont souvent recours aux images satellite pour leurs recherches dans ce domaine.

Le problème, c’est que les satellites peuvent difficilement voir ce qui se passe sous l’épais feuillage d’une forêt.

David Laskin et ses collègues ont trouvé une façon de contourner ce problème en collectant simultanément de l’information thermique et visuelle grâce aux satellites.

« Nous avons utilisé des senseurs thermiques sur deux satellites qui survolent l’Alberta environ quatre fois par jour. De cette façon, on peut voir presque en direct ce qui se passe dans le sous-étage de la forêt », explique-t-il.

Ces informations sur la température sont excellentes pour prédire le développement végétal, selon lui.

« Pour ce qui est de la pleine maturité [des plantes], on peut prédire quand ça va arriver avec une marge d’erreur de deux jours et demi, n’importe où dans la province », dit-il.

Il croit que la technique pourrait être très utile pour d’autres recherches dans ce domaine.

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