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Pour la biodiversité, c’est maintenant ou jamais

ÉDITORIAL. Les scientifiques sont formels: pour sauver la planète de la sixième extinction de masse, c’est aux Etats et aux industries d’agir, et vite

Les responsables de la pollution, c’est nous! Enfin, c’est le message qui a longtemps prévalu, avant qu’une jeune Suédoise ne vienne tirer les oreilles des dirigeants de notre planète.  — © DR
Les responsables de la pollution, c’est nous! Enfin, c’est le message qui a longtemps prévalu, avant qu’une jeune Suédoise ne vienne tirer les oreilles des dirigeants de notre planète.  — © DR

Recycler mes déchets, acheter mes lentilles en vrac, fermer l’eau du robinet quand je me brosse les dents, limiter mes trajets en avion… Pour lutter contre le réchauffement climatique, le citoyen s’est vu attribuer une liste de tâches longue comme le bras.

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Les responsables de la pollution, c’est nous! Enfin, c’est le message qui a longtemps prévalu, avant qu’une jeune Suédoise ne vienne tirer les oreilles des dirigeants de notre planète. Ceux-ci avaient oublié – comme c’est pratique! – que l’élevage intensif, couplé aux émissions industrielles et aux transports, était parmi les principaux émetteurs de dioxyde de carbone.

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Cette fois, il ne sera pas possible pour les dirigeants de pointer du doigt les citoyens afin d’éviter de prendre des mesures. Hier, le premier rapport mondial sur la biodiversité a été publié – 1600 pages qui font froid dans le dos. Partout, les écosystèmes sont menacés. Et il ne s’agit pas seulement de préserver les pandas, l’ours polaire ou la panure à moustaches.

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Sauvegarder la nature, c’est aussi nous sauver, nous, misérables humains, qui dépendons du bon vouloir des abeilles pour nos cultures, des arbres pour notre air, des plantes pour notre santé. Mais en la matière, que peuvent faire les individus? «Manger des légumes issus de l’agriculture biologique pour éviter les pesticides, qui déciment les insectes», répondent les experts. Certes. Mais quand les Etats et les entreprises prendront-ils enfin leurs responsabilités?

Les auteurs du rapport paru hier ont fait la liste des tâches qui les attendent: pour défendre la faune et la flore, ils devront protéger les forêts, reboiser les cultures, limiter la pêche intensive, multiplier les énergies renouvelables… Autant de mesures fermes qui doivent être prises par les décideurs, et personne d’autre. Les négociations commenceront l’année prochaine. Nul doute que les Etats seront prompts à se renvoyer la balle: aucun d’entre eux – y compris la Suisse – ne possède à ce jour de politique exemplaire sur la biodiversité. En cette année d’élections, ce sont les citoyens qui seront juges de leurs actions.