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Les idées iconoclastes de Valls au PS

Manuel Valls, nouveau premier ministre français, a longtemps cultivé une posture à part au sein de la gauche.

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Publié le 01 avril 2014 à 16h43, modifié le 01 avril 2014 à 20h01

Temps de Lecture 3 min.

Manuel Valls, nouveau premier ministre français, a longtemps cultivé une posture à part au sein de la gauche. Issu des rocardiens, ancien membre du cabinet de Lionel Jospin, le député-maire d'Evry a travaillé au cours de la dernière décennie une stature mêlant positions « pragmatiques » économiquement et parfois autoritaires sur d'autres plans. Retour sur ses idées, qu'il défendait notamment lors de la primaire socialiste de 2011.

En 2011, alors que le PS se lance dans ses primaires, Manuel Valls est l'un des « jeunes loups » du PS, bien décidé à se faire entendre. Il est donc l'un des premiers à faire acte de candidature. Son courant se baptise « à gauche, besoin d'optimisme ».

 

Economie : des positions résolument social-démocrates

Manuel Valls, comme d'autres avant lui, s'est construit une image d'adepte du « parler-vrai », voire de grand amateur de phrases choc.

« Dire que les impôts ne vont pas augmenter, c'est mentir aux Français », lançait-il dans une interview à Libération en août 2011, soit quelques semaines avant la primaire socialiste. Il y assumait, comme François Hollande, son soutien à la « règle d'or » proposée par Nicolas Sarkozy, qui consiste à imposer une trajectoire contrainte de réduction des déficits. Mais il y défend aussi d'autres points : « Réduire nos dépenses en décentralisant davantage, en simplifiant les structures administratives – par exemple en supprimant les départements – et en réformant la fiscalité locale ».

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Dans le même registre, Manuel Valls a souvent cherché à se démarquer de son propre camp. En 2011, par exemple, il s'était livré, au micro de RTL, à un plaidoyer pro domo pour une remise à plat des 35 heures.

 

« Depuis 10 ans, on a subventionné le travailler moins, puis le travailler plus, sans que le pouvoir d'achat ne soit au rendez-vous donc je pense qu'il faut changer radicalement de stratégie (...) Je propose d'augmenter de deux ou trois heures la durée légale du travail en supprimant également le dispositif sur les heures supplémentaires. (...) Il faut sortir des 35 heures et être capable d'aller sur tous les sujets : celui de l'entreprise, de l'allègement du coût de travail. (...) Je suis convaincu que la gauche doit renouer un véritable pacte avec le monde économique, avec le monde de l'entreprise. »

Pour alléger le coût du travail, il proposait des mesures comme la TVA « protection », censée aboutir à la création de 60 000 emplois par an. Un « big bang fiscal » prôné dans son livre l'Energie du changement où il défend une augmentation de la TVA et, parallèlement, d'un allègement des charges sociales payées par l'employeur. Au final, cette mesure est assez proche de celle du pacte de compétitivité de François Hollande.

Il faut sortir des 35 heures et être capable d'aller sur tous les sujets

Le candidat à l'investiture socialiste en vue de la présidentielle de 2012 imaginait encore la création d'un ministère de l'économie franco-allemand « pour faire en sorte que la France et l'Allemagne travaillent de concert », sur la chaîne Jimmy dans l'émission Bonsoir monsieur le Président.

Sécurité : un autoritarisme affiché

Elu de banlieue, proche d'Alain Bauer, spécialiste des questions de criminalité, Manuel Valls cultive depuis longtemps l'image du « M. Sécurité » au PS. Rien d'étonnant à ce que cette question occupe une place de choix dans son programme de 2011.

Manuel Valls proposait de donner « plus d'autonomie d'action » à la police. Il évoquait des aménagements de peine et des places de prison, et reprenait la possiblité d'« encadrement militaire » de certains jeunes délinquants, qui avait lancé la campagne de Ségolène Royal en 2007.

Sur l'immigration, Manuel Valls tenait un discours iconoclaste pour un socialiste. « Pour garantir l'insertion [des étrangers], nous devons instaurer des quotas en fonction de nos besoins économique », assumait-il.

Il se disait d'ailleurs clairement en faveur d'une politique de reconduite aux frontières, mais « respectueuse des droits et des personnes ».

Sociétal : des postures engagées

Dans son programme de 2011, Manuel Valls prenait des positions iconoclastes. Ainsi, il s'affichait en faveur de la « reconnaissance du droit à l'euthanasie pour mettre fin à l'hypocrisie ambiante ». De même, il se montrait favorable aux statistiques ethniques, estimant qu'on « doit pouvoir évaluer les discriminations pour mieux les combattre ».

M. Valls proposait aussi un temps de travail plus important pour les enseignants, ainsi que pour les élèves, avec dix-huit jours de cours supplémentaires dans l'année.

Manuel Valls insistait aussi sur l'égalité homme-femme et la parité, proposant un allongement du congé paternité, ou un controle de l'égalité des rémunérations dans les grandes entreprises. Enfin, le député-maire était l'un des plus en pointe en matière de gestation pour autrui (GPA), dont il souhaitait la légalisation.

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