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Femmes enceintes licenciées par Amazon : 7 procès en 8 ans

Surveillance des employés et discrimination
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Plusieurs procès révèlent l'intransigeance des managers d'Amazon envers des collaboratrices enceintes. S'il ne faut pas faire une généralité de quelques cas et que le géant se défend de toute discrimination, plusieurs affaires attirent l'attention.

Une salariée d'Amazon prépare une commande dans l'un des entrepôts américains du géant 

Une salariée d'Amazon prépare une commande dans l'un des entrepôts américains du géant 

Une enquête de Cnet révèle qu'au cours des huit dernières années, au moins sept procès ont été ouverts contre Amazon aux États-Unis par d'ex-salariées licenciées alors qu'elles étaient enceintes. Travaillant dans des centres logistiques du géant de la distribution en ligne, toutes expliquent que leurs responsables se sont montrés inflexibles lorsqu'elles ont commencé à évoquer la mise en place de certains aménagements, par exemple la possibilité d'aller plus souvent aux toilettes. On le sait, les employés des centres Amazon voient leur travail scruté à la loupe, finement analysé par des systèmes informatisés mesurant la productivité de chacun. Le temps passé entre la réalisation de deux tâches (time off task) est la base de la gestion du personnel et il suffit qu'un ouvrier tarde plus de 5 min entre deux tâches pour que son manager reçoive une alerte.

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Un time off task tout puissant

Beverly Rosales, l'une des plaignantes, raconte que durant certaines de ses journées de 10 h, elle n'avait droit qu'à 30 min de pauses cumulées en dehors du repas, tandis que la zone de l'entrepôt qu'elle devait couvrir se trouvait à 5 min de marche des toilettes les plus proches. Une situation qui limitait ses possibilités à trois allers-retours aux toilettes par jour, ce qui est rapidement devenu ingérable durant sa grossesse. Ses superviseurs n'ont pas accepté de lui accorder davantage de temps pour aller aux toilettes et n'ont pas plus voulu l'assigner à une zone de l'entrepôt plus proche des WC. À l'inverse, ils ont continué à se plaindre de ses “pauses pipi” trop régulières et de la perte de productivité qu'entraînait sa grossesse, avant de la licencier seulement deux mois après que celle-ci avait été officiellement déclarée à l'entreprise.

De la même manière, il ressort de cette enquête que des ordonnances et recommandations de médecins suivant des employées enceintes n'ont pas toujours été respectées par Amazon, plusieurs cas s'étant conclus par des licenciements. 

Souvent pointé du doigt pour ses méthodes managériales, Amazon se défend de ces accusations. Un porte-parole de l'entreprise a ainsi répondu par email à Cnet : “Amazon est un employeur garantissant l'égalité des chances et s'engage à offrir un environnement de travail inclusif, adapté aux employés de tous les horizons et de toutes les capacités (…) Nous nous engageons à nous améliorer continuellement et révisons régulièrement nos processus pour assurer un soutien total aux employés à la recherche de mesures d'adaptation, femmes enceintes ou non.” Il est ajouté que “les collaborateurs sont autorisés à utiliser les toilettes quand ils le veulent sans surveillance des pauses [sachant que] les toilettes sont facilement accessibles depuis n'importe quel endroit des centres de préparation”.

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Moitié machine à écrire, moitié machine à café, Mathieu a le ctrl soyeux et la maj facile. A peu près sportif, adepte de l'humour approximatif et végétarien par intermittence, il aime (presque) aller au bout des choses

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