GILETS JAUNES - Le prévenu s’était lui-même incriminé. Âgé de 23 ans, un gilet jaune qui manifestait fin novembre dans la Somme a été condamné ce mardi 7 mai à un mois de prison avec sursis pour injures racistes.
Outre la confiscation de son téléphone portable, il devra également participer à un stage de citoyenneté à ses frais et verser des dommages et intérêts aux parties civiles, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).
Contactée par Le HuffPost, l’avocate du MRAP, maître Sophia Toloudi, se félicite d’un procès rapide. “Entre le moment où les faits sont survenus, c’est-à-dire lors des premières manifestations des gilets jaunes, et la condamnation, cela a finalement été plutôt vite. Les gendarmes ont rapidement fait remonter l’affaire au procureur qui a ensuite ouvert une enquête. À notre connaissance, il s’agit de la première condamnation d’un gilet jaune pour injure raciste”, a-t-elle déclaré.
Des migrants découverts dans un camion-citerne
L’enquête avait été ouverte par le parquet d’Amiens le 22 novembre, après la publication d’une vidéo sur différents réseaux sociaux.
Les images avaient été tournées à l’occasion d’une mobilisation des gilets jaunes. Alerté par des bruits venant d’un camion-citerne bloqué sur le barrage de Flixecourt, ils avaient alors contacté la gendarmerie sur la présence de migrants dans le véhicule.
Pas question en revanche de quitter les lieux pour le prévenu. Il avait assisté et filmé l’intervention des forces de l’ordre. Publiées par la suite, les images l’identifiaient clairement comme étant celui proférant les injures racistes.
Les mobilisations des gilets jaunes ont plusieurs fois été émaillées de propos racistes, antisémites ou homophobes. En février, Eric Drouet et Jérôme Rodrigues ainsi que d’autres figures du mouvement avaient condamné “toute forme de racisme” après l’agression antisémite d’Alain Finkielkraut.
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