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En Ethiopie, les petites mains de H&M ou Calvin Klein gagnent 23 euros par mois

Les Ethiopiens sont les travailleurs les moins payés de l’industrie mondiale du vêtement, loin derrière le Bangladesh.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 mai 2019 à 13h42, modifié le 09 mai 2019 à 08h17

Temps de Lecture 10 min.

Dans une usine textile du parc industriel d’Hawassa, en Ethiopie, en novembre 2017.

Les salariés des usines de vêtements d’Ethiopie, qui travaillent pour des marques comme Guess, H&M ou Calvin Klein, sont les moins bien payés au monde, avec seulement 26 dollars (23 euros) par mois, selon un rapport rendu public mardi 7 mai.

L’Ethiopie, qui ambitionne de devenir le principal centre manufacturier du continent, a séduit les investisseurs en mettant en avant la disposition des salariés à travailler pour moins du tiers du salaire des travailleurs du Bangladesh, affirme le rapport du Centre Stern pour les affaires et les droits de l’homme de l’université de New York. Selon cette étude intitulée « Fabriqué en Ethiopie : les défis de la nouvelle frontière de l’industrie du vêtement », les salariés du Bangladesh, notoirement mal payés, gagnent 95 dollars par mois, ceux du Kenya 207 dollars et ceux de Chine 326 dollars.

« Plutôt que la force de travail docile et bon marché promue en Ethiopie, les fournisseurs basés à l’étranger ont rencontré des employés qui sont malheureux de leur rémunération et de leurs conditions de vie et qui veulent de plus en plus protester en cessant le travail ou même en démissionnant, déclare le directeur adjoint du centre, Paul Barrett. Dans leur empressement à créer une marque “made in Ethiopia”, le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n’ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre. »

Grèves à répétition et fort turn-over

Selon le rapport, les salariés de la confection, parmi lesquels de nombreuses femmes, ont du mal à s’en sortir, sont très peu formés et des conflits culturels les opposent aux dirigeants des usines, originaires d’Asie. L’étude s’est penchée sur le parc industriel d’Hawassa (sud), l’un des cinq centres industriels inaugurés par le gouvernement depuis 2014, qui emploie 25 000 personnes et fabrique des vêtements pour des marques du monde entier. A terme, environ 60 000 personnes devraient y travailler. Des entreprises chinoises, indiennes et sri-lankaise ont ouvert des usines dans ce parc.

Lire notre reportage : Article réservé à nos abonnés L’Ethiopie, nouvelle usine du monde

Le gouvernement espère que les exportations de vêtements, qui représentent actuellement 145 millions de dollars par an, vont grimper à environ 30 milliards. Un objectif qui « paraît irréaliste », selon le rapport, ne serait-ce que parce que les bas salaires ont entraîné une productivité médiocre, des grèves à répétition et un fort turn-over. Des usines ont remplacé l’intégralité de leurs salariés tous les douze mois en moyenne, indique le rapport.

L’Ethiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, avec quelque 105 millions d’habitants qui vivent encore largement de l’agriculture et sont confrontés à des sécheresses et à la pauvreté. Le Centre Stern appelle le gouvernement éthiopien à instaurer un salaire minimum et à élaborer un plan économique à long terme pour renforcer l’industrie du vêtement.

Le Monde avec AFP

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