« 39-45, les animaux dans la guerre », les oubliés du front

39-45, les animaux dans la guerre

39-45, les animaux dans la guerre © KUIV-MICHEL ROTMAN

Sélection  Durant la seconde guerre mondiale, des soldats à « quatre pattes » furent enrôlés dans des missions militaires. Le réalisateur Jean-Christophe Rosé leur rend hommage.

Qu’ont-ils de commun ces chevaux polonais, ces chiens anglais, ces rennes finlandais, ces dromadaires libyens ou ces éléphants birmans ? Bien malgré eux, ces « soldats à quatre pattes » furent enrôlés de 1939 à 1945 dans de périlleuses missions militaires, en première ligne sous une pluie d’obus ou à l’arrière, comme animaux de bât dévolus au transport des troupes et du matériel. C’est en visionnant des centaines d’heures d’archives pour ses précédents documentaires sur la Seconde Guerre mondiale - « Leclerc, le libérateur » (1994), « Mussolini-Hitler, l’opéra des assassins » (2012) ou « 6 juin 1944, la lumière de l’aube » (2014) - que Jean-Christophe Rosé a pris conscience de leur implication dans le conflit. Ces séquences émouvantes, parfois surprenantes, destinées au départ à mettre un peu de pittoresque dans un film sur la grande histoire, l’ont décidé à raconter la guerre de manière inédite, à travers les animaux. Sans mièvrerie, le narrateur (Marc Lavoine) questionne les rapports affectifs entre les bêtes et les humains, la fidélité et la soumission des uns, la bêtise parfois et la cruauté souvent des autres.

De la terrasse du Berghof où Hitler prépare l’annexion de la Pologne en compagnie de sa chienne Blondi à Stalingrad où 51 000 chevaux périrent, exténués comme les hommes par le feu, la faim et le froid glacial. Des lacs finlandais où les rennes et les chiens, qui s’adaptent naturellement à des conditions extrêmes, aidèrent à la guérilla contre les Soviétiques à l’Afrique du Nord où les soldats italiens épuisèrent des dromadaires lestés de 200 litres d’essence. En Asie aussi où la force colossale des éléphants soumis à rude épreuve fut utilisée pour dresser des pylônes ou aplanir des terrains d’aviation… Au milieu de cette cohorte chaotique d’animaux pacifiques transformés en forçats, quelques instants de complicité entre les hommes et leurs mascottes arrachent un sourire attendri. Mais cette « guerre des animaux » en apparence anodine révèle beaucoup de la folie des hommes : à Hiroshima, seuls les cloportes ont survécu.

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Mercredi 8 mai à 21h00 sur France 3. Documentaire de Jean-Christophe Rosé (2018). 1h30. (Disponible en replay sur france.tv).

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