Sommet européen : « Si nous n'agissons pas maintenant, nous risquons de tout perdre »

Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se rencontrent à Sibiu, en Roumanie, pour débattre du futur des institutions européennes.

De notre correspondant à Bucarest,

Sibiu, ville située au centre de la Roumanie, est le joyau de la Transylvanie.

Sibiu, ville située au centre de la Roumanie, est le joyau de la Transylvanie.

© Christian Kober / Robert Harding Premium / robertharding

Temps de lecture : 3 min

En ce 9 mai, date anniversaire de la création de l'Union européenne (UE), les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se rencontrent en Roumanie pour débattre du futur des institutions européennes. Le lieu de cette rencontre est chargé de symboles. Sibiu, ville située au centre de la Roumanie, est le joyau de la Transylvanie. Son autre nom est Hermanstadt, la ville d'Herman, en hommage aux Saxons venus de la région mosellane au XIIe siècle pour fonder la ville sur les terres de Dracula.

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Sur les 745 000 Allemands que comptait la Roumanie en 1930, il n'en reste aujourd'hui que 35 000. Mais le peu qui reste continue de marquer l'histoire du pays. En 2014, le libéral d'origine allemande Klaus Iohannis a été élu président de la Roumanie et c'est dans sa ville natale qu'il a choisi de recevoir les chefs d'État et de gouvernement de l'UE. « De plus en plus d'hommes politiques parlent du besoin d'écouter plus les citoyens, a-t-il déclaré à la veille du sommet. C'est une phrase qui sonne bien, mais nous avons besoin de découvrir à travers ce sommet ce que cela veut dire concrètement. Si nous n'agissons pas maintenant nous risquons de tout perdre. » Âgée de 62 ans, l'UE a besoin de réformes. L'agenda du sommet de Sibiu vise cinq domaines prioritaires : créer des emplois, protéger les citoyens, une nouvelle politique énergétique, la protection du climat et la justice.

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Tensions sur la corruption

En Roumanie, la cohabitation instaurée en 2016 entre un président libéral et un gouvernement social-démocrate qui attaque sans arrêt l'État de droit n'est pas des plus faciles. Le 24 avril, le Parlement roumain a voté une réforme de la justice pour permettre à plusieurs hommes politiques condamnés pour corruption d'échapper à la justice. En réponse à cette remise en question de l'État de droit, le président Iohannis a proposé un référendum contre la corruption qui aura lieu le 26 mai à l'occasion des élections européennes. « Nous devons mettre fin aux attaques du Parti social-démocrate contre la justice, a-t-il déclaré. Nous en avons assez du dilettantisme et de l'incompétence de ces voyous qui gouvernent la Roumanie. » Le chef de l'État a rompu avec la réserve teutonne à laquelle il avait habitué son public, et il n'a pas mâché ses mots pour attaquer ses adversaires politiques.

Les tensions au sujet de la corruption divisent la classe politique et l'opinion publique. Le gouvernement social-démocrate a tenté à plusieurs reprises de limiter les pouvoirs des magistrats afin de blanchir son leader Liviu Dragnea condamné à deux reprises à la prison : en 2016, à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale, et en 2018, à la prison ferme pour trafic d'influence, condamnation qu'il a contestée en appel. Liviu Dragnea fait également l'objet d'une enquête où il est accusé par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) de Bruxelles d'avoir détourné 21 millions d'euros de fonds européens.

Le 11 avril dernier, le Parti socialiste européen (PSE) a gelé ses relations avec le PSD roumain. Certains proposent de conditionner l'octroi de fonds européens par le respect de l'État de droit, chapitre pour lequel la Roumanie, la Hongrie et la Pologne ne semblent pas faire bien leurs devoirs...

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Commentaires (8)

  • Christine Robert

    Il faut mettre l'Union Européenne c... L par dessus tête, afin de retrouver l'Europe.
    Donc, aucun vote pour les européistes dogmatiques.
    Trois grands critères pour une recomposition historique durable : Occident /Orient, Chrétienté /Islam, Europe/Reste du monde.

  • Petit malin

    Le sous-titre annonce un sommet sur les "Institutions européennes" futures.

    Mais "L'agenda du sommet" vise cinq domaines :
    créer des emplois,
    protéger les citoyens,
    une nouvelle politique énergétique,
    la protection du climat,
    la justice.
    Point de réflexion sur les "Institutions" là dedans...

    Et pour finir l'article ne se fait l'écho que de l'aversion allemande pour la politique de la Roumanie et de ses dirigeants qualifiés de "voyous", et des états d'âmes du PSE !

    C'est pour le moins confus... Et au final peu éclairant.

  • France jtm

    La construction européenne a été faite sans les peuples. Quand on a dépassé les 15 pays membres, l'Union a definitivement derraillé, car les politiques et hauts fonctionnaires n'ont pas pris la vrai mesure des enjeux. C'EST MATHEMATIQUE, IL N'Y A PAS D'ARGENT POUR TOUT LE MONDE, SAUF A S'ENDETER TRES DURABLEMENT! On parle même d'accepter la Georgie et l'Albanie sans la moindre condition financière. C'est stupide et suicidaire de continuer l'élargissement dans ces conditions.