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Rembrandt en 2 minutes

En bref

Peintre majeur de l’école hollandaise du XVIIe siècle, Rembrandt (1606–1669) est l’une des grandes figures du baroque. Peintre et graveur, réputé solitaire et indépendant, il a peint sans fard ses contemporains, se rendant célèbre par son traitement de la lumière que l’on nomme « clair-obscur ». Rembrandt a accompagné l’essor du protestantisme, il a contribué à renouveler l’image du Christ, humble et humain, tout comme le genre de l’autoportrait et du portrait de groupe.

Rembrandt, Autoportrait
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Rembrandt, Autoportrait, 1628

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Huile sur bois • 22,6 × 18,7 cm • Coll. Rijksmuseum, Amsterdam. • © Electa / Leemage

On a dit de lui

« Rembrandt charme les intelligents, mais étourdit et massacre les imbéciles. » Gustave Courbet

Sa vie

Rembrandt Van Rijn est né à Leyde, dans les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), dans une famille d’artisans, aisée et nombreuse. Son enfance est bercée par une éducation très religieuse. Dès son adolescence, il est porté vers la pratique artistique et mène son apprentissage auprès d’un peintre à Amsterdam qui lui transmet une solide culture. Rapidement, il ouvre son propre atelier et s’initie aux techniques de la gravure.

Sa réputation est vite établie. En 1631, Rembrandt est déjà célèbre. Il travaille pour les corporations de la ville et réalise le portrait de Charles Ier d’Angleterre. Ses toiles sont spectaculaires. Une femme entre dans sa vie : Saskia, la nièce d’un célèbre marchand d’art d’Amsterdam. Elle devient l’un de ses modèles et lui ouvre les portes de la société. En 1639, le couple s’installe dans une maison dans le quartier juif (actuel musée Rembrandt). L’artiste aborde plus fréquemment les thèmes bibliques, cultive les autoportraits puis la peinture de paysage.

En 1642, Rembrandt perd sa femme, qui lui a donné quatre enfants (dont trois morts en bas âge). Il se met en ménage avec la nourrice de son fils (ce qui crée le scandale), mène grand train de vie, collectionne des œuvres d’art et finit par s’endetter. Il doit vendre sa maison et sa réputation décline. Rembrandt meurt en 1669, dans la pauvreté. Il laisse une œuvre très importante : plus de 400 peintures, 300 eaux-fortes et 300 dessins.

Ses œuvres clés

Rembrandt, La Leçon d’anatomie du docteur Nicolaes Tulp
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Rembrandt, La Leçon d’anatomie du docteur Nicolaes Tulp, 1632

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Huile sur toile • 170 × 216 cm • Coll. Mauritshuis, La Haye. • © Leemage

La Leçon d’anatomie du docteur Tulp, 1632

Commande de la guilde des chirurgiens, cette toile représente l’un de ses membres éminents, le Dr Tulp, en train de procéder à une dissection. Il donne une « leçon d’anatomie » devant un parterre de confrères attentifs, parfois incrédules, observant le corps cadavérique ouvert et mystérieux. L’artiste met en exergue le jeu des mains du chirurgien qui adopte une attitude professorale. Les dissections publiques n’étaient autorisées qu’une fois par an, en hiver, généralement sur le cadavre d’un condamné à mort. Cette toile révèle l’effervescence de l’époque autour de la découverte du fonctionnement du corps humain et l’essor des sciences.

Rembrandt, La Ronde de nuit
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Rembrandt, La Ronde de nuit, 1642

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Huile sur toile • 379,5 × 453,5 cm • Coll. Rijksmuseum, Amsterdam • © Luisa Ricciarini / Leemage

La Ronde de nuit,  1642

Cette œuvre majeure de Rembrandt a été achevée en 1642, à la demande de la compagnie des arquebusiers pour décorer une des salles de leur siège. C’est une commande de prestige qui lui valut une rémunération conséquente. Il ne s’agit pas réellement d’une scène nocturne en dépit de son titre attribué au XVIIIe siècle, en raison de son encrassement. La toile, de grandes dimensions, représente une milice composée de gardes civils chargés d’assurer la sécurité de la ville. L’œuvre est frappante de réalisme, mais l’événement immortalisé reste imprécis. La scène demeure également énigmatique, en raison de la présence de personnages qui n’ont rien à y faire – comme la petite fille en robe jaune – et de sa composition particulièrement complexe. Il fut reproché à Rembrandt d’avoir placé certaines personnalités éminentes à l’arrière-plan.

Rembrandt, Les Pèlerins d’Emmaüs
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Rembrandt, Les Pèlerins d’Emmaüs, 1648

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Huile sur toile • 68 × 65 cm • Coll. Musée du Louvre, Paris • © Photo Josse / Leemage

Les Pèlerins d’Emmaüs, 1648

Cette scène tirée de la Bible représente le Christ après sa résurrection, au moment où il révèle son identité à deux disciples, surpris, dans le cadre intimiste d’une auberge. Bien qu’il soit auréolé d’une lumière, provenant d’une niche, le Christ est davantage représenté comme un homme que comme le fils de Dieu. Il est à la fois un être naturel et surnaturel, combinant deux natures (humaine et divine). L’artiste parvient à cet effet grâce à sa maîtrise particulièrement aboutie du clair-obscur, à la même époque que Le Caravage.

Rembrandt, Autoportrait
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Rembrandt, Autoportrait, 1657

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Huile sur toile • Coll. Kunsthistorisches Museum, Vienne • © Luisa Ricciarini / Leemage

Autoportrait, 1657

Rembrandt s’est autoportraituré à une quarantaine de reprises, parfois sous des travestissements excentriques. L’artiste ne cherchait pas à s’idéaliser montrant au contraire son vieillissement et ses émotions. La raison de cette habitude n’a pas été explicitée par l’auteur. Était-ce une manière, pour lui, de tenir une forme de journal intime ? Ou de s’inscrire dans la continuité de peintres célèbres, tel Dürer ? Rembrandt, en tout cas, y fait montre de sa technicité et de sa grande maîtrise du clair-obscur.

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Par • le 6 mai 2019

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