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Un navire militaire italien secourt 36 migrants au large de la Libye

Cinquante-cinq migrants en détresse ont été secourus jeudi en Méditerranée au cours de deux opérations de sauvetage menées par la marine italienne et un navire humanitaire, ce qui risque de provoquer un nouveau bras de fer sur leur port de débarquement.

La marine italienne a d'abord annoncé avoir secouru, «conformément au droit international», 36 migrants se trouvant sur une embarcation de fortune dans les eaux internationales au large de la Libye. Les naufragés ont été recueilli à 75 milles nautiques (environ 140 km) des côtes libyennes par le patrouilleur Cigala Fulgosi dans le cadre de l'opération italienne «Mare Sicuro» («Mer sûre»), selon un communiqué de la marine. Dans la soirée, le navire humanitaire Mare Jonio a annoncé de son côté avoir recueilli à son bord 29 personnes (dont une enfant de un an et trois femmes dont une est enceinte) en détresse à 40 milles nautiques (environ 75 km) des mêmes côtes libyennes.

«Nous avons demandé à pouvoir accoster dans un port sûr au centre italien de coordination du sauvetage en mer», a déclaré sur Twitter le collectif d'associations Mediterranea, qui affrète le Mare Ionio. «Un navire militaire qui via son ministère de référence devra assumer ses responsabilité est une chose mais un navire privé ou appartenant à des centres sociaux, comme le Mare Ionio, en est une autre. Pour eux, les ports resteront fermés», a déclaré le ministre italien de l'Intérieur Matteo salvini.

L'affaire rappelle celle du Diciotti, un navire des garde-côtes italiens sur lequel des dizaines de migrants sont restés bloqués 10 jours en août, avant que Matteo Salvini accepte leur débarquement en Italie après un accord pour les répartir entre l'Eglise catholique italienne, l'Irlande et l'Albanie. Ce dernier a été poursuivi pour séquestration dans cette affaire, mais le Sénat a bloqué la procédure. «Je n'ai pas de port disponible pour leur débarquement», a déclaré jeudi Salvini à la presse en marge d'un meeting électoral. «Je suis ministre pour défendre les frontières, bloquer les trafiquants, expulser les clandestins, protéger les Italiens».

Il s'est interrogé sur ce que le navire italien faisait dans la zone et sur les raisons pour lesquelles il n'avait pas attendu l'intervention des garde-côtes libyens, qui ont secouru et ramené en Libye plusieurs centaines de personnes cette semaine. L'opération Mare Sicuro vise essentiellement à protéger les plate-formes pétrolières et les pêcheurs entre la Sicile et la Libye. Selon la marine, le Cigala Fulgosi était aussi chargé de la protection à distance du Capri, un navire italien posté dans le port de Tripoli pour fournir un soutien logistique aux garde-côtes libyens. Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont appelé jeudi à la «solidarité internationale» pour accueillir les migrants, faisant valoir qu'un retour en Libye violerait le droit international compte tenu des violences et des exactions qu'ils risquent d'y subir.

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37 commentaires
  • LauMal

    le

    Il suffit de les débarquer en Afrique. Plus de bras de fer.

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