Détail du porche où l’on peut déchiffrer «Hôtel de Jean-Louis Raoul». Crédit Photo : JB Litzler

Au sein de la rue Beautreillis, dans le quartier parisien du Marais (4e arrondissement), ce porche aujourd’hui maculé de tags rose fuchsia, est un rescapé. Cette construction déjà bien mal en point est tout ce qui reste de l’hôtel particulier Jean-Louis Raoul, construit en 1604. Le reste du bâtiment avait été démoli en 1965 à la demande des héritiers du propriétaire initial qui ont entièrement restructuré les lieux pour y implanter deux immeubles au 6, rue Beautreillis et au 15, rue du Petit-Musc. L’ensemble, d’une architecture assez typique de ce qui se faisait dans les années 60 ne s’intègre pas pour le mieux dans cet environnement d’hôtels particuliers...

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Toujours est-il qu’à défaut d’être protégé au titre des monuments historiques, ce fameux portail a été sauvé des bulldozers fin 1966, grâce à l’intervention de l’architecte des bâtiments de France de l’époque. Régulièrement maculé de graffitis, il a bien failli être démoli 50 ans plus tard. Mais comme le rapporte Le Parisien, c’est l’actuel architecte des bâtiments de France du quartier, Samanta Deruvo, qui s’est opposée à son tour à la demande de démolition de ce portail formulée par les propriétaires. Elle a ainsi suivi l’avis de la Commission du Vieux Paris qui rappelle que le plan de sauvegarde du Marais stipule que «les murs, grilles de clôture, portes et portails doivent être conservés et restaurés».

Cadeau empoisonné

Derrière le portail, un immeuble des années 60. Crédit Photo : JB Litzler
Un gros travail de rénovation serait nécessaire. Crédit Photo : JB Litzler

Mais l’endroit n’est pas sauvé pour autant et le président du conseil syndical Michel Cribier, qui a consacré un site Internet très complet à l’histoire de l’immeuble et de son fameux porche, se bat pour préserver cet élément de patrimoine. Les propriétaires du fameux portail ne sont autres que les descendants de Jean-Louis Raoul et ils comptent bien se débarrasser de cet encombrant héritage en le cédant à la copropriété pour un euro symbolique. Il faut dire que la rénovation du porche est estimée à près de 100.000 euros par ce même Michel Cribier, sans compter les nettoyages de tags à effectuer régulièrement. Pas sûr que l’assemblée des copropriétaires, qui doit tenir une assemblée générale en juin, s’empresse d’accepter ce cadeau empoisonné.

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