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La ville de Grande-Synthe lance un revenu de transition écologique

Pour lutter contre la précarité, la municipalité va soutenir des activités à finalité écologique au cœur de la ville sous l'égide d'une coopérative de transition.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï
La ville de Grande-Synthe lance un revenu de transition écologique

Il s'agit d'une expérimentation inédite en France. La ville de Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord, 23.300 habitants, lance un revenu de transition écologique (RTE). "Il s'agit de verser une aide financière et d'offrir un accompagnement à toutes les personnes ayant une activité à incidence écologique et sociale", annonce la mairie lors d'une conférence de presse, le 30 avril dernier. Ce dispositif incitatif "permet de franchir le pas, d'oser se lancer en disposant d'une sécurité, liée à un revenu complémentaire". Il est compatible avec le minimum social garanti destiné aux habitants de Grande-Synthe vivant sous le seuil de pauvreté, instauré par la municipalité en mars 2019.

C'est ainsi qu'un maraîcher souhaitant convertir son exploitation en agriculture biologique pourra bénéficier du RTE, ou encore une boulangerie qui voudrait changer ses pratiques en faveur d'un artisanat respectueux de la nature et des travailleurs, ou le créateur d'une entreprise de nettoyage qui se lance dans la fabrication de produits écologiques, un réparateur de meubles, un traiteur, un graphiste. "Dans le cadre de l'initiative OSE ("On s'entreprend à Grande-Synthe"), menée depuis deux ans avec le soutien de la Banque publique d'investissement, on a pu identifier sur le territoire des personnes porteuses de projets écologiques", explique Jean-Christophe Lipovac, directeur de projet transition écologique et sociale à la mairie de Grande-Synthe.

Pour en bénéficier, il faut exercer une activité, qui peut également être bénévole ou associative initialement et doit être reconnue comme écologique et sociale par les parties prenantes (la ville, les associations, les entreprises…). Le tout sous l'égide de la coopérative de transition écologique qui sera chargée d'accompagner les projets et de déterminer les critères de leur éligibilité. L'outil juridique en sera une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) qui sera créée le 22 mai prochain, "véritable incubateur pour ces porteurs de projets qui bénéficieront d'un saut qualitatif puisqu'ils deviendront associés de la SCIC et auront le droit de vote", annonce M. Lipovac. Cette adhésion à une structure démocratique est importante : elle vise à favoriser le sentiment d'appartenance et la mutualisation des projets, au-delà d'un versement monétaire individuel.

Le principe du revenu de transition écologique est flexible. La SCIC, par le biais d'un collège financeur, en sera le "pot commun" qui recueillera des fonds. Le RTE, au montant et à la durée variables, pourra être versé de plusieurs manières : soutien à la formation, complément de salaire, rémunération d'études… "Une personne qui se lancerait dans une activité entrant dans les critères de transition promus par la coopérative, et qui par ailleurs aurait droit, de par les revenus de son foyer en tant que Grand-Synthois, à un coup de pouce de la ville, pourrait cumuler ces aides et être accompagné dans son projet", explique la mairie, qui revendique aussi une dimension d'insertion sociale dans ce revenu de transition. Reste à trouver "un modèle économique viable" afin de pérenniser la démarche, en y impliquant les entrepreneurs locaux,

L'idée provient de l'économiste Sophie Swaton, présidente de la fondation Zoein (qui signifie "vivre" en grec), à l'initiative du projet de création d'un revenu de transition écologique. La fondation soutient en Suisse et à l'étranger des activités, des projets ou des organismes à but non-lucratif, en lien avec la protection de l'enfance, des femmes et de l'environnement. Elle s'est engagée à financer le lancement du RTE à Grande-Synthe à hauteur de 30.000 euros par an. "C'est de la recherche-action", s'enthousiasme M. Lipovac.

De l'innovation sociale pour protéger la biosphère

"L'état de notre planète et de sa biodiversité doit nous inciter à trouver des solutions innovantes, tournées sur la préservation de notre patrimoine commun : la Terre", estime la municipalité qui se veut un "laboratoire d'innovations sociales et environnementales" sous l'égide de son maire vert, Damien Carême. L'objectif fondamental de l'initiative est de réduire l'empreinte écologique de la collectivité tout en créant une autre forme d'activité économique solidaire et respectueuse de l'environnement.

Pour Sophie Swaton, l'initiatrice du RTE , "ce sont des communs sur chaque territoire qu'il s'agit de repérer (eau, forêts, ressources naturelles) pour les protéger et en s'appuyant, ce qui est fondamental pour l'acceptabilité de la démarche, sur les dispositifs et ressources humaines déjà existants : collectifs de citoyens engagés, politiques motivés, municipalités, associations actives et ONG".

En complément, doivent être proposées des listes d'activités nécessaires sur le territoire dans lequel le RTE s'expérimente, explique Mme Swaton dans les colonnes du Green European Journal. Ces listes, élaborées conjointement par des représentants des municipalités, des entrepreneurs, des associations, seraient continuellement enrichies. Par exemple, des offres ou des demandes d'activités portant sur la rénovation d'un site du patrimoine culturel, la revalorisation de métiers anciens artisanaux, des circuits de randonnées, du conseil en durabilité au sein d'entreprises ou pour des programmes sociaux ou familles en situation de précarité énergétique, des cycles de programmes de sensibilisation environnementale dans des écoles.

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