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Santé

Qui est Lucy Wills, l'hématologue mise à l'honneur par Google?

Lucy Wills est une femme médecin née il y a 131 ans. Ses travaux portent sur l'anémie des femmes enceintes. Elle a trouvé un remède pour celles qui en souffraient. 

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Lucy Wills

L'hématologue Lucy Wills est à l'honneur sur Google.

GOOGLE

Elle est née il y a 131 ans. Pour rendre hommage à ses découvertes médicales, Google a décidé de rendre hommage à la médecin Lucy Wills à travers un de ses fameux Doodle, les illustrations qui viennent orner son logo en page d'accueil. On y voit l'hématologue sur sa paillasse, en train de jauger des éprouvettes, une tartine posée devant elle. Pour comprendre ce clin d'oeil, il faut se pencher sur les travaux scientifiques de Lucy Wills, qui ont largement porté sur l'anémie (ndlr: le manque de fer dans l'organisme) chez les femmes enceintes. 

Née en Angleterre, elle fait partie des femmes formées aux sciences et aux mathématiques au Cheltenham Ladies' College, une école privée réservée aux femmes avant d'être diplômée de l'école de médecine pour femmes de Londres, la première faculté de médecine ouverte aux femmes, en 1920. Dès le début de sa carrière, elle travaille auprès des femmes enceintes au sein du Royal free hospital de Londres, puis part à Bombay, en Inde, pour y étudier le métabolisme des femmes pendant la grossesse et plus particulièrement à l'anémie. Elle choisit de se pencher sur un phénomène très répandu chez les ouvrières de l'industrie textile de la région, l'anémie macrocytaire dûe aux carences alimentaires.

L'acide folique et la pâte à tartiner

Elle met en évidence le rôle d'un facteur nutritionnel. À l'époque, elle le nomme le "facteur Wills", aujourd'hui appelé l'acide folique, qu'on retrouve dans les vitamines B9 et B12. Ses découvertes mettent en avant le rôle des vitamines dans les carences en fer. Dans le cas d'une mauvaise alimentation, d'une mauvaise absorption ou d'une anémie pernicieuse, le manque de ces vitamines B9 et B12 entraîne effectivement une carence en fer. Si elle survient dans le cadre d'une grossesse, cette anémie peut conduire à des malformations pour le nourrisson à naître, notamment au niveau de la colonne vertébrale.

Lucy Wills mène alors plusieurs essais cliniques pour essayer de trouver une solution à ces anémies et constate que la levure produit des effets intéressants. Or, à l'époque, une des sources de levure les moins chères disponibles sur le marché se trouve dans la Marmite, une pâte à tartiner britannique au goût très fort, à base de concentré de jus de légume, de sel et de levure. Ses découvertes font alors l'objet de publications dans le prestigieux British Medical Journal

Une vie dédiée à la médecine

De retour en Angleterre, elle retourne travailler au Royal free hospital jusqu'en 1947. Elle y aura ouvert un département d'hématologie, la spécialité médicale qui traite des maladies du sang. Même après sa retraite, Lucy Wills continue de voyager pour étoffer ses travaux, notamment en Afrique du Sud et sur les îles Fidji. 

Après son décès en 1964, le British Medical Journal écrira que "chaque étudiant en médecine a entendu parler de sa découverte du traitement du facteur Wills par des extraits de levure", la qualifiant de "travailleuse acharnée."

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