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«Pipelette», «écho», «béchamel»... Ces noms propres devenus communs

Nous devons la «poubelle» à Eugène Poubelle qui, en 1883, répartit des récipients dotés de couvercle à travers la capitale afin que ses habitants puissent y jeter leurs détritus et ordures ménagères. Everett/©Rue des Archives/BCA

«Pinard», «écho»... Nombreux sont ces noms communs tirant leur origine de noms propres. Les connaissez-vous? Le Figaro vous propose, grâce au petit ouvrage Un bel Apollon, 100 noms propres devenus communs de Marie-Dominique Porée, de le découvrir.

Un «Apollon», un «Don Juan»... Nombreux sont ces noms communs tirant leur origine de noms propres. En effet, nous devons la «poubelle» à Eugène Poubelle qui, en 1883, répartit des récipients dotés de couvercle à travers la capitale afin que ses habitants puissent y jeter leurs détritus et ordures ménagères. C’est d’ailleurs dans le Figaro que l’on mentionna avec ironie ces «boîtes Poubelle». Petit tour d’horizon grâce à l’éclairant petit ouvrage Un bel Apollon, 100 noms propres devenus noms communs (First) de Marie-Dominique Porée.

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● «Pinard», une histoire arrosée

On ne louera probablement pas son goût. Le pinard, ce vin de «qualité inférieure, généralement chargé en couleur et en tanin», note Le Trésor de la langue française. L’origine du terme est incertaine. On y a vu, dans un premier temps, «un croisement entre deux boissons, le pineau et le pommard». Un peu d’Histoire. 1914, la veille de la Grande Guerre. L’état-major français décide de commander «un vin de qualité médiocre et bon marché, destiné à être distribué en grande quantité». Sans doute par analogie avec le vin de messe, explique toujours l’auteur, la boisson est surnommée «saint Pinard» ou «Père Pinard».

● La «pipelette» de l’immeuble

Le mot vient très certainement du verbe «piper» qui, en latin populaire pippare, signifie «piauler, glousser». Au XIXe siècle, le «pipelet» s’emploie au sens de «gardien d’immeuble, concierge». Comme le note l’auteur, «bavarde et discrète, on retrouve la pipelette transposée dans le roman-feuilleton d’Eugène Sue, Les Mystères de Paris, sous les traits d’Anastasie Pipelet, qui aime jaser et médire».

● «Silhouette», ombre humaine

Aussi étonnant que cela puisse paraître, «silhouette» vient bien d’un nom propre. Faisons un saut dans le temps, jusqu’en 1759. Cette année-là, Madame de Pompadour nomme un certain Étienne de Silhouette contrôleur des finances. Cet apparent honnête homme se donne pour mission de lutter contre les abus. Seulement voilà, les nobles ne voient pas d’un bon œil ses projets qui consistent à augmenter leurs impôts. «On associa son passage éclair au pouvoir à l’idée de quelque chose d’inachevé - l’un des sens, à l’époque, du mot ‘‘silhouette’’». Fait étrange: cet Étienne de Silhouette est un friand des esquisses. C’est ainsi que son patronyme lance la mode des «portraits à la silhouette, réalisés en ombre chinoise, de profil, suivant l’ombre projetée par le visage».

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● La «dulcinée» de Don Quichotte

Il faut se plonger dans le Don Quichotte de Cervantès. L’un des personnages s’appelle Dulcinée del Toboso. «Formé sur le latin dulcis (doux), accompagné d’un suffixe diminutif à valeur affective, Dulcinée, pour ‘‘ma petite douceur’’, s’applique à la créature fictive qui inspire au héros une passion romanesque.» Depuis, la dulcinée désigne une «femme inspirant une passion vive».

● Un «écho» pour l’éternité

Le mot vient du latin classique echo, «son répercuté» et du grec ichó, «bruit répercuté; rumeur qui se répand», apprend-on sur le site du CNRTL. Pour entendre son origine, il faut se replonger dans une de ces légendes grecques que nous aimons tant. Dans la mythologie, Écho est une «nymphe des sources et des forêts qui, ayant déplu à Zeus en ne répondant pas à ses avances, fut changée en rocher et condamnée à répéter les derniers mots de ceux qui parlaient».

● La «béchamel», délicieuse histoire

C’est une sauce onctueuse qui donne un goût savoureux à de nombreux aliments tels que les endives, les courgettes, les choux-fleurs ou encore, les crêpes. Nous devons la «béchamel» à Louis de Béchamel, né en 1630, marquis de Nointel et ancien maître d’hôtel de Louis XIV. «Versé dans l’art culinaire, ce riche fermier général passe pour avoir créé une épaisse sauce blanche qui depuis porte son nom.» Car, en réalité, cet individu se serait largement inspiré de la recette d’un certain François Pierre de La Varenne, «qui la dédia à Béchamel».

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