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Guerre au Yémen : le navire saoudien repart sans avoir chargé les armes françaises au Havre

Le cargo saoudien qui devait charger au Havre des armes françaises est reparti en direction de l'Espagne, vendredi, sans être entré dans le port où la cargaison l'attendait.

Thomas Liabot
Le Bahri Yanbu se dirige désormais vers l'Espagne.
Le Bahri Yanbu se dirige désormais vers l'Espagne. © Reuters

Le cargo saoudien qui était supposé embarquer des armes françaises à destination de l'Arabie saoudite cette semaine s'est mis en mouvement vendredi à destination de l'Espagne, sans s'approcher du port du Havre où attendait pourtant son chargement. Selon son plan de route, le Bahri Yanbu, cargo géant de 220 mètres qui mouillait depuis mercredi à 30 kilomètres du Havre, doit faire route directement vers le port de Santander (Espagne), selon le site Marine Traffic, sans passer par le nord de l'Europe comme initialement annoncé. "L'escale [au Havre] n'aura pas lieu", a indiqué une source portuaire à l'AFP.

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Entre-temps, la justice a rejeté un des deux recours déposés par des associations qui arguaient, pour empêcher ces exportations, que les armes pourraient être utilisées contre des civils au Yémen. Le tribunal administratif qui s'est penché sur le recours de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) a estimé dans sa décision que "l'autorisation de sortie douanière de ces armements ne crée pas un danger caractérisé et imminent pour la vie des personnes" exposées au conflit au Yémen.

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Macron "assume" et prône la "transparence"

L'avocate de l'Acat, Me Laurence Greig, conteste le raisonnement du tribunal : "L'imminence existe bien car c'est le dernier moment où on pouvait arrêter cette livraison d'armes. Une fois que le bateau sera parti, on ne pourra plus intervenir", a-t-elle expliqué à l'AFP. D'après le site d'investigation Disclose, le bateau devait prendre livraison de "huit canons de type Caesar". Ce que les autorités françaises démentent catégoriquement. "Il ne peut pas s'agir de canons Caesar puisqu'il n'y a aucune livraison de Caesar en cours", martèle une source gouvernementale.

Prônant la "transparence", Emmanuel Macron a reconnu jeudi "que la France, depuis plusieurs années - au plus fort il y a cinq, six ans, dans les contrats qui ont été faits à l'époque - a vendu des armes à la fois aux Emirats arabes unis et à l'Arabie saoudite". Selon lui, "l'essentiel des armes qui ont été vendues sont plutôt utilisées à l'intérieur du territoire ou à la frontière", et dans la lutte des Saoudiens contre le terrorisme. Paris affirme ainsi régulièrement que les armements qui leur sont vendus ne sont utilisés que de manière défensive et "pas sur la ligne de front".

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(avec AFP)

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