Leo Patrizi
© Photo

Traumatismes dus aux accidents de la circulation

13 décembre 2023

Principaux faits

  • Les accidents de la circulation entraînent environ 1,19 million de décès par an.
  • Les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la première cause de décès chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans.
  • Quelque 92 % des décès sur les routes surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, alors qu’ils ne possèdent qu’environ 60 % du parc mondial de véhicules.
  • Plus de la moitié des tués sur les routes sont des usagers vulnérables : piétons, cyclistes et motocyclistes.
  • Les accidents de la route coûtent à la plupart des pays 3 % de leur produit intérieur brut.
  • L’Assemblée générale des Nations Unies a fixé une cible ambitieuse pour la sécurité routière, à savoir diminuer de moitié le nombre total des morts et des blessés dus aux accidents de la route d’ici à 2030 (A/RES/74/299).

 

Vue d’ensemble

Chaque année, environ 1,19 million de personnes perdent la vie dans un accident de la route. On recense en plus de 20 à 50 millions de blessés, nombre d’entre eux gardant une invalidité à la suite de leurs traumatismes.

Les traumatismes dus aux accidents de la route entraînent des pertes économiques considérables pour les victimes, leur famille et les pays dans leur ensemble. Ces pertes proviennent du coût des traitements et des pertes de productivité pour ceux qui en meurent ou restent handicapés à la suite de leurs traumatismes, ainsi que pour les membres des familles qui doivent interrompre leur travail ou leur scolarité pour s’occuper des blessés. Les accidents de la route coûtent à la plupart des pays 3 % de leur produit intérieur brut.

Qui est à risque ?

Statut socio-économique

Plus de 90 % des cas surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les taux de mortalité routière sont les plus élevés dans la Région africaine de l’OMS et les plus bas dans la Région européenne. Même dans les pays à revenu élevé, les personnes appartenant aux classes socio-économiques défavorisées risquent davantage d’être impliquées dans un accident de la route.

Âge

Les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la première cause de décès chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans. Les deux tiers des accidents mortels dus aux accidents de la route concernent des personnes en âge de travailler (18-59 ans),

Sexe

Les hommes sont généralement trois fois plus susceptibles d’être tués dans des accidents de la route que les femmes. 

Facteurs de risque

L’approche systémique de la sécurité : intégrer l’erreur humaine

Les systèmes de transport doivent être à l’écoute des besoins des usagers et tolérer les erreurs humaines. L’approche systémique de la sécurité routière vise à garantir un système sûr de transport pour tous les usagers de la route. Elle prend en compte la vulnérabilité face aux traumatismes graves dans les accidents de la route et considère que le système doit être conçu pour intégrer le fait que les êtres humains commettent des erreurs. La sécurité des routes et des bords de route, une vitesse sûre, la sécurité des véhicules, la sécurité des usagers sont autant d’éléments essentiels à prendre en compte pour éliminer les accidents mortels et réduire le nombre des blessés graves.

Vitesse

  • Il existe un lien direct entre l’augmentation de la vitesse moyenne et la probabilité à la fois d’un accident et de la gravité de ses conséquences. Par exemple, l’augmentation de 1 km/heure de la vitesse moyenne d’un véhicule entraîne une hausse de 4 % de l’incidence des accidents mortels et une hausse de 3 % de l’incidence des accidents faisant des blessés graves.
  • Le risque de décéder pour un piéton heurté par l’avant d’une voiture augmente rapidement (il est multiplié par 4,5 de 50 à 65 km/h).
  • En cas de choc latéral entre deux véhicules, le risque mortel pour les passagers est de 85 % à 65 km/h.

Conduite sous l’emprise de l’alcool ou d’autres substances psychoactives

  • La conduite sous l’emprise de l’alcool ou de toute substance psychoactive augmente le risque d’accident pouvant faire des morts ou des blessés graves.
  • En cas de conduite en état d’ébriété, il y a un risque d’accident dès qu’il y a un taux d’alcoolémie, même bas, et ce risque augmente sensiblement lorsque le taux est ≥ 0,04 g/dl chez le conducteur.
  • En cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants, le risque d’accident augmente différemment selon la drogue utilisée. Par exemple, le risque d’accident mortel chez ceux qui ont consommé des amphétamines est multiplié par cinq environ par rapport à celui d’une personne qui n’a pas pris ce type de produit.

Défaut de port du casque, et non-utilisation de la ceinture de sécurité et des dispositifs de retenue pour enfants

  • Le port correct du casque permet de réduire de plus de six fois le risque de décès en cas d’accident et de 74 % le risque de lésions cérébrales.
  • Le port de la ceinture de sécurité peut réduire jusqu’à 50 % le risque de décès chez les passagers du véhicule.
  • Les dispositifs de retenue pour enfants réduisent 71 % les décès chez les nourrissons.

Distraction au volant

De nombreuses distractions peuvent altérer la capacité de conduire. Celle causée par les téléphones portables constitue une préoccupation croissante pour la sécurité routière.

  • Les conducteurs utilisant un téléphone portable sont environ 4 fois plus susceptibles d’être impliqués dans un accident que les conducteurs n’utilisant pas de téléphone portable. L’utilisation d’un téléphone au volant ralentit les temps de réaction (notamment le temps de réaction au freinage, mais aussi la réaction aux feux de circulation), et rend difficile le maintien dans la bonne voie, et le maintien des bonnes distances de suivi.
  • Les kits mains libres n’offrent pas beaucoup plus de sécurité que les téléphones tenus à la main. L’envoi de SMS augmente considérablement le risque d’accident.

Infrastructures routières dangereuses

La conception des infrastructures routières peut avoir un impact considérable sur leur sécurité. Dans l’idéal, il conviendrait de concevoir les routes en gardant à l’esprit la sécurité de tous leurs usagers. Cela signifie de s’assurer que toutes les dispositions sont prises pour les piétons, les cyclistes et les motocyclistes. Des mesures comme les trottoirs, les pistes cyclables, les passages protégés pour traverser la chaussée et d’autres dispositifs destinés à ralentir la circulation peuvent être essentielles pour réduire le risque de traumatisme chez ces usagers. 

Véhicules dangereux

Concernant les véhicules, la sécurité joue un rôle crucial pour éviter les accidents et réduire la probabilité d’un traumatisme grave. Il existe un certain nombre de règles des Nations Unies sur la sécurité des véhicules, qui, si elles étaient appliquées au niveau des normes de fabrication et de production dans les pays, pourraient sauver de nombreuses vies. Il s’agit par exemple d’exiger des fabricants de véhicules le respect des règlementations pour les chocs frontaux ou latéraux, l’inclusion du contrôle électronique de stabilité (pour contrôler la trajectoire) et la pose des airbags et des ceintures de sécurité dans tous les véhicules. Sans ces normes de base, le risque de traumatisme en cas d’accident, à la fois pour les passagers du véhicule et pour les personnes à l’extérieur, augmente considérablement.

Insuffisance des soins après un accident

Les retards dans la détection des accidents et la fourniture des soins aux blessés augmentent la gravité des traumatismes. Le temps influe énormément sur les soins aux blessés après un accident : des retards de quelques minutes seulement peuvent faire la différence entre la survie et la mort. Pour améliorer les soins après un accident, il est indispensable de garantir l’accès rapide à des soins préhospitaliers et d’améliorer la qualité des soins préhospitaliers et hospitaliers, notamment par le biais de programmes de formation spécialisée. 

Insuffisance de l’application du code de la route

Si les règles en matière de conduite en état d’ébriété, de port de la ceinture de sécurité, de limitation de la vitesse, de port du casque et d’utilisation des dispositifs de retenue pour enfants ne sont pas respectées, elles n’entraîneront pas la baisse escomptée du nombre de blessés et de morts sur les routes à cause de certains comportements. Donc, s’il n’y a pas d’autorité pour faire respecter le code de la route, ou si la situation est perçue comme telle, il est probable qu’il ne sera pas appliqué et il y aura très peu de chances qu’il influe sur les comportements.

Une application efficace suppose l’établissement, la mise à jour régulière et le respect des lois aux niveaux national, municipal et local pour combattre les facteurs de risque susmentionnés. Cela suppose aussi de mettre en place des amendes adaptées.

Prévention

Il est possible de prévenir les traumatismes dus aux accidents de la circulation. Les gouvernements doivent prendre des mesures pour s’attaquer à question de la sécurité routière d’une manière globale. Pour cela, il convient d’impliquer de multiples secteurs : le transport, la police, la santé, l’éducation ainsi que le secteur privé et les organisations de la société civile. Cela nécessite des mesures qui tiennent compte de la sécurité des routes, des véhicules et de tous les usagers de la route.

Parmi les interventions efficaces figurent notamment la conception d’infrastructures plus sûres et l’intégration d’éléments de sécurité routière dans la planification en matière d’aménagement du territoire et de transports ; l’amélioration des équipements de sécurité des véhicules ; le renforcement des soins aux victimes après les accidents de la route ; l’établissement et le respect de lois portant sur les principaux risques, et la sensibilisation du public.

Action de l’OMS

L’OMS collabore avec les États Membres et les partenaires de tous les secteurs pour soutenir l’évaluation, la mise en œuvre et la planification en matière de sécurité routière. En tant qu’organisme chef de file des Nations Unies chargé de la sécurité routière, l’OMS joue un rôle clé dans l’orientation des efforts mondiaux en plaidant en faveur de la sécurité routière au plus haut niveau, en compilant et en partageant les bonnes pratiques et en sensibilisant à la sécurité routière.

L’OMS assure le secrétariat de la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière 2021-2030, qui vise à réduire d’au moins 50 % le nombre de décès et de traumatismes dus aux accidents de la route d’ici à 2030. Il s’agit notamment de mettre en place un réseau mondial de chefs d’organismes nationaux chargés de la sécurité routière, d’élaborer des rapports de situation mondiaux pour suivre les progrès accomplis et de fournir une assistance technique.

En outre, l’OMS œuvre avec ses partenaires en vue de fournir un appui technique aux pays. Par exemple, l’Organisation collabore actuellement avec la Bloomberg Initiative for Global Road Safety (BIGRS) pour réduire le nombre de morts et de blessés sur les routes dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire.

L’OMS préside le mécanisme de collaboration des Nations Unies pour la sécurité routière et organise et accueille, avec des partenaires clés, des événements de sensibilisation de haut niveau tels que les semaines mondiales de la sécurité routière des Nations Unies ou la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route.