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Elections européennes 2019
Agathe Dahyot / Le Monde

Elections européennes 2019 : comment ont voté les 82 eurodéputés français depuis 2014 ?

Par  (design) et
Publié le 10 mai 2019 à 10h45, modifié le 23 mai 2019 à 13h43

Temps de Lecture 1 min.

Ces cinq dernières années, 82 femmes et hommes politiques vous ont représenté(e) au Parlement européen. Il y a pourtant de fortes chances que vous ignoriez leur nom – à quelques exceptions médiatiques près, comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Yannick Jadot. Gageons donc que vous seriez bien en peine de savoir quelles décisions ils ont prises en votre nom lorsqu’il s’est agi de se prononcer sur des sujets aussi cruciaux que la politique migratoire, la lutte contre le dérèglement climatique, l’ouverture à la concurrence de la SNCF ou les accords de libre-échange.

Peu médiatisés en France, les votes des eurodéputés sont très difficiles d’accès pour le grand public (jargon complexe, listes de vote pas toujours accessibles, intitulés peu explicites des textes…). Au point d’alimenter tous les fantasmes sur le double discours supposé de certains élus, qui prêcheraient blanc à Paris avant d’aller voter noir à Strasbourg. Ce qui pose un vrai problème de transparence, alors que leur mandat se termine et que près de la moitié d’entre eux se représenteront lors des élections européennes du 26 mai.

Pour pallier ce déficit d’informations, nous nous sommes plongés dans des centaines de votes intervenus lors des sessions plénières du Parlement européen, pour en retenir finalement une cinquantaine. Cinquante-six textes importants sur lesquels les eurodéputés ont été amenés à se positionner, qui esquissent – sans le résumer – le bilan politique de leur mandat.

Toutes les données utilisées pour cet article sont disponibles dans ce tableur, librement réutilisable à condition de créditer Les Décodeurs du Monde.

Environnement : l'ambition à gauche

L’écologie est-elle une préoccupation supérieure qui transcende le clivage gauche-droite ? Pas si l’on se fie aux positions prises par les eurodéputés français dans l’hémicycle. De La France insoumise à Europe Ecologie-Les Verts, en passant par les socialistes, les élus de gauche ont défendu des options bien plus ambitieuses que la droite sur les questions climatiques. Nombre d’entre eux ont réclamé un objectif de 45 % d’énergies renouvelables en 2045 et une réduction de 55 % des émissions de l’UE d’ici 2030. Ce sont également eux qui ont prôné les normes automobiles les plus drastiques en matière d’émissions de CO2 et refusé une nouvelle autorisation de cinq ans pour le glyphosate.

Pour justifier leur manque d’ambition, les autres élus français adoptent différents discours. L’extrême droite assume complètement ses votes contre, en expliquant que l’UE n’a pas à s’immiscer dans les politiques environnementales et énergétiques des Etats. La droite, elle, défend généralement des options prudentes au nom du pragmatisme – elle estime qu’il serait irréaliste, voire dangereux, de fixer des objectifs hors de portée pour les industriels. Les centristes, enfin, défendent la culture du compromis très enracinée au Parlement européen : Jean Arthuis explique ainsi ne pas avoir voulu dévier du « compromis fragile » trouvé par les principaux groupes du Parlement entre eux et avec les Etats. Voter pour les amendements plus ambitieux déposés par la gauche, c’était risquer de faire « chuter » le texte et de « bloquer l’Union dans son chemin vers une plus grande utilisation des énergies renouvelables ».

Il existe aussi des questions écologiques sur lesquelles les eurodéputés (français) arrivent à se mettre d’accord : tous, ou presque, ont voté pour interdire la très décriée pêche électrique en mer du Nord, pour bannir certains objets en plastique jetables (couverts, Cotons-Tiges, pailles…) ou pour encourager le recyclage des déchets (à l’exception du Rassemblement national).

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Commerce : la grande défiance

La campagne des européennes en 2014 avait été marquée par des débats enflammés autour du traité transatlantique Tafta/TTIP, dont la négociation venait alors de commencer. L’arrêt des pourparlers après l’élection de Donald Trump n’a pas calmé les craintes des détracteurs des grands accords commerciaux, au contraire : au cours des cinq dernières années, la défiance a gagné du terrain dans la population et fait bouger les lignes dans le champ politique.

Sans surprise, la gauche radicale (LFI et PCF), les écologistes et l’extrême droite ont à chaque fois joint leurs voix pour dire « non » aux grands accords commerciaux qui ont été présentés au Parlement, unis dans la lutte contre le libre-échange « débridé ». Mais d’autres rejets étaient plus inattendus. Ainsi des socialistes français, qui ont combattu les accords que leur président, François Hollande, avait défendus. Plusieurs centristes et élus de droite ont, en outre, abandonné leur tradition libérale pour rejeter les accords avec le Canada et les Etats-Unis, très décriés dans la société civile et jugés menaçants pour l’environnement, les droits des citoyens ou la santé des consommateurs.

Cette fronde française n’a toutefois pas eu de grandes conséquences, car le Parlement européen est resté majoritairement favorable à l’agenda commercial porté par la commission Juncker : c’est ainsi qu’ont pu être ratifiés les accords avec le Canada, le Japon et Singapour.

En revanche, la donne a commencé à changer début 2019, avec le lancement de la nouvelle négociation commerciale avec les Etats-Unis : refusant, comme Emmanuel Macron, de discuter sous la menace avec un partenaire ne respectant pas l’accord de Paris sur le climat, les eurodéputés n’ont pas réussi à s’accorder sur un mandat de négociation pour la Commission européenne. Si les Etats ont pu passer outre – ce vote était indicatif – et lancer malgré tout les négociations, cette défiance n’augure rien de bon pour l’avenir de cet accord. C’est au prochain Parlement européen que reviendra la responsabilité de l’approuver ou de le rejeter, une fois qu’il sera négocié.

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Droits sociaux : un consensus… sauf aux extrêmes

Le dumping social s’est imposé ces dernières années comme l’un des carburants les plus efficaces de l’euroscepticisme. A droite comme à gauche, à Paris comme dans l’Angleterre europhobe, on accuse volontiers l’Union européenne d’être trop libérale et de transiger sur les droits sociaux – ce qui encouragerait la concurrence déloyale de pays moins-disants, pour beaucoup à l’est du continent.

C’est pour combattre ce sentiment que l’UE a révisé en 2018 ses règles sur le travail détaché, pour en limiter les abus. Elle a aussi mis en place une autorité européenne du travail pour lutter contre les fraudes et adopté un « socle européen des droits sociaux » – ensemble de principes non contraignants encourageant l’harmonisation des règles sociales au sein de l’UE.

Ces textes, relativement consensuels d’un point de vue hexagonal, ont été approuvés très largement par les parlementaires français. Seuls la gauche radicale (LFI et PCF) et le Rassemblement national ont exprimé une voix dissidente, non pas parce qu’ils étaient favorables au dumping social, mais parce qu’ils jugeaient ces révisions cosmétiques. L’« insoumis » Younous Omarjee a ainsi refusé la réforme du travail détaché, dont il réfute le principe même, car c’est un « instrument de dumping social et fiscal ». Avec son collègue Jean-Luc Mélenchon, il s’est aussi abstenu sur le socle européen des droits sociaux, car le texte n’abordait ni la question de la libre circulation des travailleurs ni celle de l’austérité budgétaire. Le RN a refusé ce même texte, analysé, à tort, comme l’instrument caché d’une harmonisation sociale synonyme d’alignement par le bas des normes sociales.

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Economie : une ligne de fracture sur le libéralisme

L’ouverture à la concurrence de la SNCF s’est retrouvée au cœur de la grande grève des cheminots du printemps 2018, qui contestaient la réforme ferroviaire d’Emmanuel Macron. Celle-ci n’était toutefois que la traduction des directives adoptées deux ans plus tôt par le Parlement européen. Ce « paquet ferroviaire », qui détaille le calendrier de libéralisation du rail, avait été rejeté en bloc par La France insoumise, les écologistes et le Rassemblement national, hostiles à cette démarche libérale. Les socialistes, bien que plutôt favorables sur le principe, avaient également voté contre, en estimant insuffisantes les garanties apportées en matière sociale. Le centre et la droite ont, au contraire, accepté cette ouverture à la concurrence (même si les élus MoDem ont rejeté l’un des deux piliers de la réforme, regrettant que la séparation des entreprises ferroviaires publiques entre gestionnaires de réseau et opérateurs n’ait pas été plus franche).

La très décriée directive sur le secret des affaires a été adoptée beaucoup plus largement : du PS au RN, les trois quarts des eurodéputés français ont voté pour, laissant les « insoumis » et les écologistes seuls dans le camp du non.

Droite et gauche se sont en revanche rejoints pour adopter le nouveau mécanisme de filtrage des investissements directs étrangers. Adopté en toute fin de mandature avec une majorité écrasante, il permettra de protéger les secteurs économiques stratégiques européens (comme l’énergie, les télécommunications, la santé ou l’intelligence artificielle) des prises de contrôle extérieures. Seuls cinq élus français ont refusé de l’approuver : les trois élus de Génération.s se sont abstenus (sans s’en expliquer), tandis que Florian Philippot et sa collègue « patriote » Mireille d’Ornano ont carrément voté contre, arguant que cet outil était inutile à l’échelle européenne et que les échanges d’informations entre Etats qu’il prévoyait menaçaient leur souveraineté.

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Evasion fiscale : tiédeur à l'extrême droite

Poussés par une opinion de plus en plus sensible au problème de l’évasion fiscale, les élus français n’avaient guère d’autre choix que d’approuver la plupart des initiatives de l’UE pour la combattre.

C’est ainsi que l’immense majorité d’entre eux ont approuvé l’échange automatique des rulings, ces privilèges fiscaux accordés par certains paradis fiscaux aux multinationales, qui s’étaient retrouvés au cœur du scandale des « LuxLeaks ». Si certains élus de La France insoumise se sont abstenus sur ce texte, et d’autres similaires, c’était à chaque fois pour protester contre des projets trop « timides » et voués, selon eux, à l’échec.

En revanche, le Rassemblement national s’est opposé à plusieurs initiatives cruciales pour lutter contre l’optimisation fiscale des entreprises au nom de la souveraineté et du refus de la convergence entre les Etats européens – qui est pourtant, de l’avis de la plupart des experts, le meilleur moyen d’endiguer le fléau de l’évasion fiscale.

Plus consensuelle, la « taxe GAFA », créée pour compenser la faible imposition des géants du numérique, a été approuvée par la quasi-totalité des élus français.

Une vraie ligne de fracture est apparue au moment des discussions sur le futur accord d’association entre l’UE, Monaco, Andorre et Saint-Marin : une grosse moitié des élus français (La France insoumise, Génération.s, Les Patriotes, Rassemblement national et le LR Philippe Juvin) ont souhaité profiter de cette négociation pour forcer ces trois micro-Etats, souvent dénoncés comme des paradis fiscaux, à abandonner leurs avantages fiscaux nuisibles pour l’UE.

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On a pu observer une configuration similaire lors des votes contre la fraude fiscale et la criminalité financière. Younous Omarjee, Patrick Le Hyaric et Marie-Christine Vergiat (« insoumis » et communistes) se sont abstenus sur la directive de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme en dénonçant ses insuffisances… rejoignant l’extrême droite, qui y voyait, de son côté, « un moyen de collecter de plus en plus de données sur les populations » au nom de la lutte contre le terrorisme. Le RN a également refusé d’harmoniser les sanctions pénales réprimant le blanchiment, au nom de la souveraineté judiciaire des Etats.

En revanche, les élus français se sont rejoints pour adopter les recommandations de la commission TAX3. Mise sur pied après les révélations des « Paradise Papers », elle suggère notamment de créer une police financière européenne et de bannir les « visas dorés » proposés par les petits Etats complaisants de l’UE. Seuls les « patriotes » Florian Philippot et Mireille d’Ornano se sont abstenus, en faisant valoir que « la seule façon d’agir efficacement » contre l’évasion fiscale « serait de quitter l’Union européenne ».

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Libertés : un clivage gauche-droite sur les valeurs

Les votes au Parlement européen mettent en évidence une véritable fracture entre les partis français sur le rapport à la démocratie. La gauche, les écologistes et les centristes ont, dans leur grande majorité, défendu une protection étendue des lanceurs d’alerte, quand la droite et l’extrême droite tentaient de la limiter, en leur imposant de suivre d’abord les canaux de signalement interne avant de mettre les informations sur la place publique (ce qui s’avère bien souvent impossible dans les faits).

Le trio d’extrême droite Rassemblement national-Debout la France-Les Patriotes a été le seul à refuser de soutenir les médias face aux menaces pesant sur sa liberté et son pluralisme, quelques semaines après les assassinats des journalistes d’investigation Daphne Caruana Galizia et Jan Kuciak. Pour se justifier, le RN a expliqué, à grand renfort de caricatures, que le texte voté investirait la Commission européenne d’un rôle de « garante du pluralisme des médias » et mettrait en place des « pseudo-organismes indépendants de vérification des fake news ».

Sans grande surprise, l’extrême droite a également refusé de dénoncer les dérives illibérales du gouvernement Orban en Hongrie. Elle a été rejointe par sept élus Les Républicains, dont quatre figurent en bonne place sur la liste LR emmenée par François-Xavier Bellamy pour le scrutin du 26 mai : Arnaud Danjean, Nadine Morano, Brice Hortefeux, Geoffroy Didier.

Droite et extrême droite se sont également rejointes dans leur opposition à un renforcement des obligations légales de vaccination, malgré une baisse inquiétante de la couverture vaccinale partout en Europe. A leur côté figurait l’écologiste Michèle Rivasi, qui encourage depuis longtemps le scepticisme à l’égard des vaccins, tout en se défendant de soutenir les thèses « antivax ».

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Droits des femmes : divisions sur le « genre » et PMA

La lutte contre les discriminations de genre pourrait, à première vue, apparaître comme un sujet consensuel. Pourtant, nombre d’avancées promues par le Parlement européen ont été combattues par l’extrême droite au nom de la lutte contre « l’idéologie de genre », qui serait destructrice pour la famille traditionnelle : un argument qui justifie, à leurs yeux, le refus des mesures de parité, la lutte contre les stéréotypes de genre et les violences faites aux femmes, ainsi que l’amélioration de l’accès à la contraception et à l’avortement.

Plusieurs élus de la droite et du centre ont également refusé, en 2015, de voter un rapport important sur la stratégie européenne en matière d’égalité de genres. Ce texte préparé par la sociale-démocrate allemande Maria Noichl, qui déroulait de nombreuses idées pour lutter contre les discriminations à l’encontre des femmes et des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles et transexuelles, intersexes), avait été violemment combattu par le lobby Europe for Family (émanation de La Manif pour tous). En cause : l’un des passages du rapport, qui encourageait les Etats à ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes et tous, sans discriminations. José Bové avait été le seul à voter contre le rapport Noichl, au nom de son refus de la PMA (toutes orientations sexuelles confondues), instrument, selon lui, de « la manipulation du vivant ».

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Numérique : alliances à géométrie variable

Peu connue du grand public, la neutralité du Net est un principe fondateur du réseau Internet, qui impose que tous les sites soient considérés à égalité par les opérateurs téléphoniques. Menacée depuis plusieurs années par les intérêts économiques des grosses plates-formes, qui réclament de façon de plus en plus insistante des traitements de faveur, elle a été tout bonnement abrogée par Donald Trump aux Etats-Unis.

C’est pour lutter contre un tel scénario que le Parlement européen a sanctuarisé ce principe dans le règlement télécoms de 2015. A l’occasion de ce vote, gauche radicale, écologistes et extrême droite se sont retrouvés pour défendre le texte le plus ambitieux, tandis que les socialistes, les centristes et la droite se contentaient d’une définition plus lâche – ouvrant la voix à des pratiques comme le zero rating (quand des opérateurs proposent aux utilisateurs de naviguer sur des applications sans que cela soit décompté de leur forfait).

Ce front iconoclaste des libertés en ligne s’est toutefois brisé lors du combat contre la très controversée directive sur le droit d’auteur. Seule une poignée d’« insoumis » et d’écologistes ont refusé ce texte en dénonçant les risques induits par le mécanisme de filtrage des contenus pour la liberté d’expression.

A l’inverse, le Rassemblement national s’est retrouvé bien seul au moment de s’opposer à l’élimination des frais de roaming, ces surfacturations imposées par les opérateurs téléphoniques lorsque les usagers traversaient les frontières européennes. L’extrême droite française craignait que cette mesure, a priori favorable au pouvoir d’achat des Européens, n’entraîne à terme une augmentation du coût des abonnements, si les opérateurs choisissaient de répercuter le manque à gagner.

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Migrations : valeurs humanistes et intérêts politiques

La crise migratoire a profondément bouleversé l’Europe et a forcé chacun à sortir des discours théoriques pour faire face à ses responsabilités.

En septembre 2015, lorsque la Commission européenne a proposé de répartir en urgence 160 000 demandeurs d’asile fraîchement arrivés pour soulager l’Italie, la Grèce et la Hongrie, la majorité des élus français a donné son feu vert. Le Rassemblement national s’est naturellement opposé à cette initiative, mais, de façon plus inattendue, des eurodéputés d’autres camps ont marqué leur scepticisme par une abstention : c’est le cas de quatre élus LR (Michèle Alliot-Marie) et de Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que « la gestion bureaucratique des flux de réfugiés sous l’égide de la Commission européenne ne résout aucune des causes de ces départs forcés », sans pour autant vouloir bloquer le processus avec un vote contre.

Cette alliance à front renversé entre la gauche radicale et l’extrême droite contre la politique migratoire de la Commission s’est poursuivie par la suite : les « insoumis » ont refusé la création de l’agence des gardes-frontières et le vote de crédits budgétaires pour sécuriser les frontières extérieures de l’Union pour ne pas cautionner une posture « trop répressive » à l’égard des migrants. Le Rassemblement national a refusé ces initiatives en avançant des raisons strictement opposées : selon les élus RN, ces initiatives ne font qu’encourager l’immigration et seront insuffisantes pour gérer la crise, qui ne pourra être réglée que par la fermeture des frontières nationales.

Les partis républicains se sont toutefois retrouvés sur la même ligne lorsqu’il a fallu défendre les valeurs humanistes les plus élémentaires face à l’extrême droite : tous les élus français ont refusé la proposition, portée par le RN, de criminaliser l’aide humanitaire aux migrants qui franchissent illégalement les frontières.

Droite et gauche ont manifesté la même unité pour réclamer une réforme du système d’asile de Dublin III, à bout de forces. Ils ont notamment appelé à une solidarité des Etats membres dans l’accueil des demandeurs d’asile, avec un mécanisme permanent de réinstallation, ainsi qu’une responsabilité des Etats aux frontières de l’UE dans l’enregistrement des demandes.

Les élus LR ont toutefois rompu l’unité en refusant d’augmenter les moyens européens consacrés à l’asile, pour encourager une montée en puissance de politiques communes à l’échelle européenne.

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Sécurité : des avancées critiquées pour leur laxisme… ou leur trop grande fermeté

L’UE peut-elle être plus protectrice ? C’est ce qu’elle a essayé de démontrer en s’attaquant à trois problèmes politiques majeurs que les Etats peinent à combattre à l’échelle nationale : la délinquance financière, le terrorisme et l’immigration illégale.

La vieille idée d’un parquet européen a finalement été concrétisée en 2017 avec la création d’une nouvelle institution indépendante, qui sera chargée d’enquêter sur les infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l’UE, comme les détournements de subventions, les fraudes à la TVA ou aux droits de douane, ou la corruption, en s’appuyant sur les parquets nationaux. Si le RN a refusé cette initiative au nom de la souveraineté nationale, tous les autres partis l’ont applaudie – à l’exception notable de Marie-Christine Vergiat (proche de La France insoumise), qui a dénoncé « une vision purement sécuritaire de la justice européenne ».

La même philosophie antirépressive a guidé les votes négatifs de la gauche radicale contre le fichier PNR des passagers aériens et la réforme du système de surveillance de Schengen (SIS), censés faciliter la lutte contre le terrorisme et l’immigration illégale. Le RN a, lui aussi, vu dans le PNR un outil de « surveillance de masse », de surcroît inefficace, et s’est abstenu sur le SIS à cause du manque d’ambition de la réforme. Les socialistes, les centristes et la droite ont, en revanche, approuvé toutes ces initiatives.

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Des absences fréquentes

L'absentéisme des élus français n'est pas qu'une légende : en moyenne, ils étaient absents de l'hémicycle lors de 10 % des votes importants que nous avons étudiés. Or, si certaines absences peuvent se justifier par des contingences personnelles (comme un congé maladie ou parental), l'immense majorité d'entre elles n'ont pas été justifiées auprès du Parlement – suggérant de la part de certains un désintérêt pour le mandat confié par les électeurs.

La droite et l'extrême droite se partagent la première place du podium de l'absentéisme, avec 10 absences par élu en moyenne, devant la gauche radicale (9) et les écologistes (9). Les élus socialistes et centristes se montrent plus assidus, avec seulement 6 absences en moyenne.

Les députés les plus absents

Nombre d'absence sur les 91 votes examinés par Les Décodeurs.

Méthodologie

Pour cette série, nous avons choisi 56 textes importants sur lesquels le Parlement européen a été amené à se prononcer – à cause des votes multiples sur certains sujets (première lecture, deuxième lecture, vote sur certains amendements), le nombre total de votes étudiés s'élève à 91. Il s'agit d'un choix éditorial subjectif qui ne reflète bien entendu pas l'ensemble du travail parlementaire lors de la législature 2014-2019.

Dès qu'un eurodéputé n'a pas pris part à un vote, nous l'avons considéré comme absent – qu'il ait été réellement absent de l'hémicycle, ou n'ait simplement pas pris part au vote. Lorsque le député a justifié son absence auprès du Parlement (généralement pour un congé maladie), nous avons fait figurer la mention « Absent, mais excusé ».

Il est fréquent que des eurodéputés se trompent lors de leur vote et enregistrent par la suite une correction de vote auprès du Parlement. Même si ces corrections ne changent pas l'issue du vote, nous avons décidé de les intégrer, car elles permettent d'avoir une vision plus fidèle des positions défendues par chaque élu.

Pour reconstituer la position d'un député sur un texte, il nous a parfois fallu étudier ses votes sur divers amendements. Pour chaque texte, le détail des votes considérés est développé en fin d'article.

Les explications de vote sont issues des prises de parole publiques des eurodéputés, ou des explications écrites consultables sur leur page sur le site du Parlement européen.

Voici le détail de chacun des votes étudiés (que vous pouvez explorer dans ce tableur) :

Objectifs de développement des énergies renouvelables

Dans le cadre de la directive énergies renouvelables, la Commission européenne a proposé de porter la consommation européenne de ces énergies à 27 % à l'horizon 2030.

Le 17 janvier 2018, le Parlement a donné une première fois son avis, en relevant l'objectif à 35 %. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 339 souhaitaient aller plus loin, en portant l'ambition à 45 %. → Consulter le détail des votes

Le 13 novembre 2018, suivant un compromis trouvé avec les Etats et la Commission, le Parlement européen a voté définitivement pour un objectif légèrement diminué de 32 %. Certains eurodéputés ont refusé ce texte ou se sont abstenus, soit parce qu'il était trop ambitieux, soit parce qu'il ne l'était pas assez. → Consulter le détail des votes

Objectifs climatiques européens

Le 25 octobre 2018, le Parlement européen a voté une recommandation de négociation en vue de la COP24 à Katowice, invitant l'UE à relever ses engagements climatiques internationaux. Le texte réclame une baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et une neutralité carbone à l'horizon 2050.

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 2 refusaient à la fois les 55 % et la neutralité carbone. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté le paragraphe 9-1 de la résolution étaient favorables à l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté le paragraphe 9-2 de la résolution étaient favorables à l'objectif de réduction de 55 % des émissions d'ici 2030. → Consulter le détail des votes

Le 14 mars 2019, le Parlement européen a voté une résolution sur la stratégique climatique européenne. Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 25/26 étaient favorables à relever les objectifs européens à - 55 % d'émissions en 2030. → Consulter le détail des votes

Normes anti-pollution des voitures

Dans le cadre de la définition des nouvelles normes anti-pollution des véhicules particuliers et des utilitaires légers pour la période 2021-2030, la Commission européenne a proposé un objectif modeste de diminution de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

Le 3 octobre 2018, le Parlement européen a voté pour un objectif plus ambitieux de - 40 %. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés favorables à l'objectif de - 40 % pour les véhicules particuliers ont voté l'amendement 81/95-a. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés favorables à l'objectif de - 40 % pour les utilitaires légers ont voté l'amendement 81/95-b. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 28-a souhaitaient aller plus loin, en portant l'ambition à - 45 %. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 83/93 souhaitaient aller encore plus loin, en portant l'ambition à - 50 %. → Consulter le détail des votes

Le 27 mars 2019, suivant un compromis trouvé avec les Etats et la Commission, le Parlement européen a voté définitivement pour un objectif légèrement diminué de - 37,5 %. → Consulter le détail des votes

Normes anti-pollution des camions

Dans le cadre de la définition des premières normes anti-pollution pour le transport routier de marchandises, la Commission européenne a proposé un objectif modeste de diminution de 15 % des émissions de CO2 d'ici 2025, et de 30 % d'ici 2030.

Le Parlement européen a voté sur ce texte le 14 novembre 2018.

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 36 approuvaient l'objectif de - 20 % en 2025. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 37 approuvaient l'objectif de - 35 % en 2030. → Consulter le détail des votes

Le texte adopté en première lecture par le Parlement prévoyait donc des objectifs plus ambitieux que la Commission : - 20 % en 2025 puis - 35 % en 2030.  → Consulter le détail des votes

Le 18 avril 2019, à l'issue d'un compromis avec la Commission et les Etats, le Parlement européen a finalement approuvé une version moins ambitieuse du texte, prévoyant - 15 % en 2025 et - 30 % en 2030. → Consulter le détail des votes

Glyphosate

Le 24 octobre 2017, le Parlement européen a voté une résolution réclamant l'élimination progressive du glyphosate sous cinq ans. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 2 réclamaient une interdiction immédiate de l'herbicide. → Consulter le détail des votes

Un autre vote a eu lieu le 16 janvier 2019, à l'occasion de l'examen du rapport sur les Monsanto Papers. Un amendement du groupe GUE/NGL appelant à l'interdiction immédiate du glyphosate a été rejeté à une large majorité. La plupart des eurodéputés défavorables au glyphosate, comme les écologistes, ont refusé de voter cet amendement, car la mesure n'avait aucune chance d'être adoptée en séance plénière. Nous n'avons donc pas tenu compte de ce vote.

Pêche électrique

Le 16 janvier 2018, le Parlement européen a voté la réforme de la pêche. L'amendement 303/349 prévoit l'interdiction complète de la pêche électrique. → Consulter le détail des votes

La réforme de la pêche a été définitivement adoptée le 16 avril. → Consulter le détail des votes

Interdiction des produits en plastique jetables

Le 24 octobre 2018, le Parlement européen a voté pour interdire certains produits en plastique à usage unique en 2021. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté pour l'amendement 149 réclamaient en outre une nouvelle directive d'ici 2025 pour généraliser cette interdiction à tous les plastiques à usage unique. → Consulter le détail des votes

Le texte a été définitivement adopté le 27 mars 2019. → Consulter le détail des votes

Economie circulaire

Le 18 avril 2018, le Parlement européen a adopté le « paquet économie circulaire », qui contient quatre directives visant à encourager la réduction, le recyclage et la réutilisation des déchets :

Accords commerciaux

Le 8 juillet 2015, le Parlement européen a voté une résolution contenant des recommandations de négociation pour la Commission européenne au sujet de la négociation du Traité transatlantique Tafta/TTIP, qui est alors en cours. Ce texte est favorable à la conclusion du traité, mais réclame davantage de transparence dans la négociation et pose un certain nombre de lignes rouges, comme le respect des normes européennes ou la réforme du mécanisme d'arbitrage privé (ISDS). → Consulter le détail des votes

Le 15 février 2017, le Parlement européen a ratifié l'Accord économique et commercial global (AECG) entre l'Union européenne et le Canada, plus connu sous son acronyme anglais CETA. → Consulter le détail des votes

Le 12 décembre 2018, le Parlement européen a ratifié l'accord commercial UE-Japon. → Consulter le détail des votes

Le 13 février 2019, le Parlement européen a ratifié l'accord commercial UE-Singapour. → Consulter le détail des votes

Le 14 mars 2019, le Parlement européen s'est prononcé sur le projet de mandat pour la nouvelle négociation commerciale entre l'UE et les Etats-Unis, soumis par la Commission européenne.

Les eurodéputés qui ont voté pour l'amendement 44 refusaient l'ouverture de la négociation. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté pour l'amendement 5 refusaient le mandat de négociation proposé par la Commission européenne. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté pour la résolution amendée étaient favorables à la négociation sur le principe, mais pas au mandat proposé par la Commission européenne. → Consulter le détail des votes

Secret des affaires

Le vote solennel sur la directive sur le secret des affaires a eu lieu le 14 avril 2016. Le texte final avait subi des aménagements pour protéger les journalistes et les lanceurs d'alerte. → Consulter le détail des votes

Libéralisation du rail

Le 14 décembre 2016, le Parlement européen a voté à main levée le quatrième « paquet ferroviaire », qui contenait notamment deux directives finalisant le processus d'ouverture à la concurrence des transports sur rail dans l'UE.

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 1/2/3/8 souhaitaient rejeter la première directive, sur l'ouverture du marché des services nationaux de transport de voyageurs par chemin de fer. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 1/2/3/4 souhaitaient rejeter la deuxième directive, sur l'espace ferroviaire unique européen. → Consulter le détail des votes

Filtrage des investissements étrangers

Le 14 février 2019, le Parlement européen a approuvé un mécanisme de filtrage des investissements étrangers, pour pouvoir protéger les secteurs stratégiques de l'économie européenne. → Consulter le détail des votes

Elimination des frais d'itinérance téléphonique (roaming)

Le 3 avril 2014, le Parlement européen a voté le règlement sur le marché unique européen des communications électroniques, prévoyant notamment la suppression des « frais d'itinérance de détail » à compter du 15 décembre 2015. → Consulter le détail des votes

Le règlement a été définitivement adopté à main levée le 27 octobre 2015.

Le 6 avril 2017, le Parlement européen a concrétisé le calendrier de cette mesure, en fixant à juin 2017 la disparition des frais de « roaming ». → Consulter le détail des votes

Neutralité du net

Le 27 octobre 2015, le Parlement européen a adopté à main levée le règlement sur le marché unique européen des communications électroniques, qui inscrit notamment dans la législation européenne la protection de la neutralité du net.

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 1 souhaitaient rejeter le texte, soit parce qu'ils jugeaient la définition de la neutralité du net trop fragile, soit parce qu'ils étaient hostiles à la disparition des frais de roaming. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 2 souhaitaient une définition plus stricte de la neutralité du net, qui aurait empêché les pratiques de type « zero rating » (des opérateurs proposent aux utilisateurs de naviguer sur des applications sans que cela soit décompté de leur forfait).  → Consulter le détail des votes

Directive sur le droit d'auteur

Le 5 juillet 2018, le Parlement a rejeté en première lecture la directive sur le droit d'auteur proposée par la Commission européenne. → Consulter le détail des votes

Le 12 septembre 2018, le Parlement européen a voté en deuxième lecture la directive légèrement amendée (il n'est plus question de filtrage automatique des contenus, mais le droit voisin reste inchangé). → Consulter le détail des votes

La directive a été définitivement votée le 26 mars 2019, avec de nouveaux aménagements (notamment des exemptions pour les plateformes modestes et jeunes, pour les encyclopédies collaboratives comme Wikipédia et pour les parodies et pastiches). → Consulter le détail des votes

Lutte contre l'optimisation fiscale

Au cours de la législature, le Parlement européen a été amené à se prononcer sur plusieurs textes autour l'optimisation fiscale des entreprises :

Lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment

Au cours de la législature, le Parlement européen a été amené à se prononcer sur plusieurs textes autour la fraude, du blanchiment d'argent et de la criminalité financière :

Révision de la directive sur le travail détaché

Le 29 mai 2018, le Parlement européen a voté la révision de la directive sur les travailleurs détachés. → Consulter le détail des votes

Certains eurodéputés s'abstiennent ou votent contre en mettant en avant les lacunes de cette réforme.

Transport routier

Le 4 avril 2019, le Parlement européen a voté le « paquet transport », qui encadre les conditions de travail des chauffeurs routiers. → Consulter le détail des votes

Autorité européenne du travail

Le 16 avril 2019, le Parlement européen a approuvé la création d'une autorité européenne du travail, pour contrôler l'application des règles sur la mobilité des travailleurs, et donc lutter contre le dumping social. → Consulter le détail des votes

Socle européen des droits sociaux

Le 19 janvier 2017, le Parlement a adopté le projet de socle européen des droits sociaux. → Consulter le détail des votes

Gestion des frontières extérieures de l'UE

Le 6 juillet 2016, le Parlement européen a voté le « paquet frontières », qui prévoit notamment la transformation de Frontex en agence de garde-frontières et des garde-côtes, avec des moyens renforcés. → Consulter le détail des votes

Le 17 avril 2019, le Parlement européen a voté un renforcement des moyens de cette nouvelle agence, qui doit compter 10 000 hommes à l'horizon 2027. → Consulter le détail des votes

Le 13 mars 2019, le Parlement européen a soutenu la création d'un fonds pour la gestion intégrée des frontières extérieures de l'UE. Cette enveloppe de 8 milliards d'euros doit « renforcer les capacités des Etats membres pour la gestion des frontières et la politique en matière de visas », avec des garde-fous pour exclure toutes les actions non conformes aux droits de l'homme, comme la discrimination ou le refoulement. → Consulter le détail des votes

Politique d'asile

Le 9 septembre 2015, le Parlement européen a adopté des mesures d'urgence pour répartir entre les pays européens l'afflux de 40 000 demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce. → Consulter le détail des votes

Le 17 septembre 2015, le Parlement européen a approuvé la relocalisation de 120 000 demandeurs d'asile supplémentaires, arrivés en Italie, en Grèce et en Hongrie.  → Consulter le détail des votes

Le 18 mai 2017, le Parlement européen a invité les Etats à respecter leurs engagements d'accueil des demandeurs d'asile relocalisés.  → Consulter le détail des votes

Le 16 novembre 2017, le Parlement européen a adopté une position sur la réforme du règlement du Dublin III, qui organise le droit d'asile à l'échelle européenne. Il appelle notamment à une solidarité des Etats membres dans l'accueil des demandeurs d'asile, avec un mécanisme permanent de réinstallation, ainsi qu'une responsabilité des Etats aux frontières de l'UE dans l'enregistrement des demandes.  → Consulter le détail des votes

Le 5 juillet 2018, le Parlement européen a exhorté les Etats à ne pas criminaliser l'aide humanitaire apportée aux migrants. L'amendement 5, déposé par le groupe ENF, qui proposait de criminaliser toute aide humanitaire aux migrants, a été rejeté. → Consulter le détail des votes

Le 13 mars 2019, le Parlement européen a soutenu l'augmentation substantielle des moyens du fonds « asile, migration et intégration », portés à 10 milliards d'euros pour la période 2021-2017. Ces fonds visent à encourager une montée en puissance de la politique d'asile commune à l'échelle européenne, pour financer les programmes de réinstallation de réfugiés et les situations d'urgence, comme les afflux massifs et ponctuels de migrants. → Consulter le détail des votes

Parquet européen

Le 5 octobre 2017, le Parlement européen a voté le règlement créant le parquet européen, qui sera chargé d'enquêter sur les infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l'UE (détournement de subventions, fraudes à la TVA ou aux droits de douane, corruption). → Consulter le détail des votes

Fichier des passagers aériens (PNR)

Le 14 avril 2016, le Parlement a voté la directive Passenger Name Record, qui crée un fichier européen des données des passagers aériens. → Consulter le détail des votes

Surveillance de l'espace Schengen

Le 24 octobre 2018, le Parlement européen a voté une réforme du système d'information de Schengen, pour renforcer la coopération en matière de lutte antiterroriste et faciliter l'application des décisions de retour des migrants irréguliers. → Consulter le détail des votes

Protection des lanceurs d'alerte

Le 24 octobre 2017, le Parlement européen a voté une résolution réclamant à la Commission européenne une directive pour protéger les lanceurs d'alerte. → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 1 souhaitaient une directive, à condition que les Etats européens se mettent d'accord à l'unanimité, afin de respecter leur souveraineté.  → Consulter le détail des votes

Les eurodéputés qui ont voté l'amendement 2 souhaitaient limiter le spectre de la future protection des lanceurs d'alerte, en limitant les possibilités de s'adresser aux médias et en les obligeant à signaler au préalable toutes leurs informations par une voie interne à l'entreprise. → Consulter le détail des votes

Le 16 avril 2019, le Parlement européen a validé définitivement la directive protégeant les lanceurs d'alerte. Les eurodéputés ont obtenu de supprimer la procédure de signalement préalable en interne.  → Consulter le détail des votes

Condamnation des dérives du gouvernement hongrois

Le 12 septembre 2018, le Parlement européen a voté pour déclencher une procédure de vérification des violations de l'Etat de droit en Hongrie, dite « article 7 », pour sanctionner les dérives du gouvernement du premier ministre, Viktor Orban. → Consulter le détail des votes

Pluralisme et liberté de la presse

Le 3 mars 2018, le Parlement européen a voté la résolution Spinelli, qui invite à renforcer le pluralisme et la liberté de la presse, à lutter contre les violences à l'encontre des journalistes, soulignant l'importance du financement public des médias et appelle les Etats à combattre les fausses informations en collaborant avec des « organisations tierces certifiées ». → Consulter le détail des votes

Obligation vaccinale

Le 18 avril 2018, le Parlement européen a voté une résolution s'inquiétant de la baisse de la couverture vaccinale. Les eurodéputés ont été appelés à se prononcer sur le paragraphe 11 de la résolution, qui invitait la Commission européenne et les Etats à « renforcer la base légale de la couverture vaccinale ». → Consulter le détail des votes

Le groupe d'extrême droite ENF a proposé une résolution alternative, sans mention de l'obligation vaccinale, qui n'a pas été soumise au vote.

Droits des femmes

Au cours de la législature, le Parlement européen a été amené à se prononcer sur plusieurs textes autour des droits des femmes :

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