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Pour atteindre l’orgasme féminin, arrêtez la pénétration

Sans vouloir la bannir de nos pratiques, de plus en plus d’auteurs invitent à imaginer un « au-delà » et à s’intéresser à « tout le reste », analyse la chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette.

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Publié le 12 mai 2019 à 00h02, modifié le 21 mai 2019 à 15h24

Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

« Le but de la pénétration au fond n’est pas vraiment le plaisir des deux partenaires, mais en premier lieu celui de l’homme, puis éventuellement celui de la femme (d’ailleurs la pénétration cesse généralement quand l’homme a atteint son plaisir). C’est l’instauration d’une relation inégalitaire comme modèle. »

Contrairement à ce que pourront penser les paranoïaques post-metoo, le paragraphe ci-dessus ne provient pas d’une bible lesbo-féministe séparatiste. Un homme en est l’auteur : le romancier Martin Page, dans un remarquable essai paru récemment aux éditions Monstrograph. Le titre annonce la couleur : Au-delà de la pénétration. Le propos est ponctué de punchlines étourdissantes : « Si la sexualité était une question de plaisir, les femmes seraient moins pénétrées et les hommes le seraient davantage ».

Car admettons-le : en 2019, la pénétration constitue toujours l’alpha et l’omega de la pratique hétérosexuelle, hermétiquement divisée entre le « vrai sexe » (celui qui consiste à fourrer son pénis dans une personne) et le « reste » (préliminaires, masturbation, fantasmes, cunnlingus, BDSM, fist-fucking, sextoys, électro-stimulation, effleurements fétichistes, tartes aux pommes).

De manière plus surprenante, la pénétration définit également les rapports gays : « qui fait le bonhomme ? » (Sous-entendu : les gays passent leur temps à s’emboîter selon des hiérarchies coulées dans le marbre – une assomption contredite par les études sur leurs pratiques.) Même chose pour les rapports lesbiens : « mais comment elles font, du coup ? » (Sous-entendu : les lesbiennes ne se pénètrent jamais. Elles sont condamnées à jouer au Scrabble avec uniquement des W et des N jusqu’à la fin des temps.)

Une performance en demi-teinte pour les femmes

Prenons donc le taureau par les cornes (quitte à rester dans les métaphores oblongues et pénétratives). A une époque où même la procréation peut passer par des seringues, la pénétration doit-elle être remise en cause ?

Du côté du plaisir féminin hétérosexuel, toutes les études mettent en lumière le caractère relativement inefficace de cette pratique (vous retrouverez tous les chiffres dans la chronique consacrée à cette question, ainsi que des techniques clitoridiennes efficaces dans cette autre chronique). 50 % des femmes aimeraient donner plus de place aux autres formes de sensualité, comme les caresses (Ifop, 2019). La pénétration peut en outre exposer à des douleurs, des grossesses ou des infections.

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