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Billet de blog 11 mai 2019

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Ali Daei, légende du foot iranien : le responsable de mon ex-club est un terroriste!

Lors d'une interview après à son licenciement, Ali Daie, a révélé la véritable identité du directeur du club de football Saipa en Iran. Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans les médias iraniens ces derniers jours.

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Illustration 1
Ghafour Darjazi, président du club de foot Saipa de Téhéran, recherché pour terrorisme en Italie

Meilleur buteur de la coupe d’Asie des nations, Ali Daei, ancien footballeur iranien et entraîneur a été limogé de son poste au Saipa FC le 2 mai pour avoir critiqué les responsables du club, qui n’avaient pas payé les joueurs. Il a par ailleurs dénoncé le PDG du club comme étant un ex diplomate iranien recherché pour attentat terroriste meurtrier.

Ali Daei, capitaine de l'équipe de football iranienne a déclaré que Mustafa Moddabber, actuel directeur du Saipa Club, était connu auparavant sous le nom de "Ghafour Darjazi", membre des Gardiens de la Révolution (CGRI) et ancien responsable de la sécurité à la radiotélévision iranienne. Il a précisé que le général Ghafour Darjazi n'avait aucune expérience dans le sport, ayant juste été le directeur du développement et de la maintenance d'installations sportives avant d'être nommé PDG du club Saipa.

Il y a quelques années, le procureur général de Rome, Franco Yonta, avait requis l'emprisonnement à vie pour Amir Mansur Bozorgian aussi connu sous le nom de Ghafour Darjazi. Il est accusé d'avoir assassiné Mohammad-Hossein Naghdi, représentant du CNRI en Italie en 2006 à Rome. La justice italienne l’a jugé à deux reprises, en 2005 et 2008, pour le meurtre de Mohammad Hussein Naghdi. Les jugements ont été similaires et sans appels: Amir-Mansour Bozorgian-Asl a été reconnu comme le commanditaire du meurtre de Mohammad-Hussein Naghdi. Il a été difficile de l’identifier car il travaillait sous un faux nom avec un faux passeport diplomatique. Des manœuvres illégales bien connues du régime iranien afin de pratiquer plus facilement son terrorisme d’Etat.

Le nom de ce commandant des pasdaran a aussi été évoqué dans l'assassinat politique d'Abdul-Rahman Qassemlou, (secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran) en Autriche. Lors du procès de l’attentat du Mykonos en Allemagne, le régime iranien a été condamné pour "terrorisme d'Etat" pour les assassinats politiques de Sadegh Sharafkandi et de trois de ses compagnons. Dans des documents publiés dans le procès dit du Mykonos, on apprend que la délégation de la République islamique d'Iran était composée de Mohammad Jaafari Sahraroudi, Mostafa Mostafavi (alias Ajudi) et de Ghafour Darjazi (alias Amir Mansur Bozorgian). Ils avaient tiré sur le chef du parti démocrate du Kurdistan d’Iran et sur ses trois camarades. Le tribunal a confirmé que les meurtriers étaient tous membres des gardiens de la révolution, et que l’opération avait été menée par les gardiens de la révolution.

Immédiatement après l’assassinat, Ghafour Darjazi et Mohammad Jaafari avaient été arrêtés par la police autrichienne puis libérés bien que l'autorité judiciaire autrichienne ait lancé un mandat d'arrêt international à l’encontre d’Amir Mansur Bozorgian , Ghafour Darjazi et Mostafa Mostafavi pour terrorisme. Des mandats qui courent toujours.

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