Eric Zemmour le 12 janvier 2015 à Paris

L'essayiste Eric Zemmour a été sollicité par Marine Le Pen

afp.com/Joël SAGET

Eric Zemmour n'a jamais été aussi proche de s'engager en politique qu'à l'occasion de ces élections européennes. Selon nos informations, en novembre 2018, il déjeune avec Marine Le Pen. Le député RN du Nord Sébastien Chenu, qui affirme avoir joué les intermédiaires, tente alors de le convaincre d'accepter la tête de liste : "Tu ne pourras pas rester éternellement sur le bord de la route." Eric Zemmour ne dit pas non. Mieux, il prend le temps de la réflexion.

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Quelques semaines plus tard, Marine Le Pen l'informe finalement que son numéro un s'appellera Jordan Bardella. L'assurance, pour elle, de garder la main sur sa campagne. Le jeune homme se révèle bien plus malléable que l'éditorialiste controversé. L'auteur du Suicide Français (Albin Michel), loin d'être éconduit, se voit alors offrir la troisième place. Hors de question : en première position, il aurait eu son mot à dire sur la composition de la liste, et gardé une certaine liberté de ton, lui qui affectionne les sorties polémiques. Pas question d'apparaître comme un second couteau. "Tête de liste, j'aurais davantage réfléchi", admet aujourd'hui Eric Zemmour, comme dans un regret.

[Mise à jour de 12h30. Dans un premier temps, L'Express avait écrit que Marine Le Pen avait directement proposé la première place à Zemmour. Aujourd'hui, celle-ci assume de lui avoir proposé la troisième place, pas la première.]

Une pluie de propositions

L'éditorialiste star du Figaro se sait courtisé. Nicolas Dupont-Aignan lui a proposé, lui aussi, la troisième place sur sa liste pour les européennes. Il a poliment décliné. "Il aurait fait un très bon candidat", regrette le patron de Debout la France. De son côté, le souverainiste Paul-Marie Coûteaux a tenté d'opérer un rapprochement en vue du scrutin entre le journaliste et Marion Maréchal. En vain.

Au sein de la droite et de l'extrême droite, l'auteur à succès fait rêver. Il entretient d'ailleurs d'excellents rapports avec Laurent Wauquiez, qui ne cesse de lui répéter : "Vous êtes chez vous aux Républicains". Si le chroniqueur a résisté à cette pluie de propositions, il est malin, et ne ferme aucune porte de façon définitive. "Un mandat, si c'est dans des conditions idéales, pourquoi pas. De toute façon, je fais déjà de la politique", plastronne-t-il. Ce pas de deux avec le Rassemblement national lui aura en tout cas permis de se réconcilier avec la fille de Jean-Marie Le Pen, qu'il a parfois tendance à égratigner en public. "Autant j'aime voir le père, autant je fuis la fille", a-t-il lâché un jour devant un ami.

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