“C’est une catastrophe pour l’image de la filiale de Bayer en France”, note la Tageszeitung de Berlin. Près de 200 hommes politiques, scientifiques, journalistes et lobbyistes ont été classés secrètement par Monsanto en fonction de leur positionnement vis-à-vis du glyphosate, explique le quotidien allemand.

Parmi eux figurent l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal, le directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail Roger Genet, des députés verts et des journalistes, notamment du Monde, de l’AFP et de France Télévisions.

La justice française a lancé une enquête vendredi 10 mai après les révélations par le quotidien Le Monde et la chaîne de télévision France 2 d’un fichage de centaines de per nu comme cancérigène. L’entreprise américaine a été rachetée en 2018 par le groupe allemand Bayer.

L’agence de communication FleishmanHillard aurait secrètement réalisé ces listes pour le compte de Monsanto, classant même les personnes concernées en quatre groupes : les “alliés”, les “potentiels alliés à recruter”, les personnalités “à éduquer” et celles “à surveiller”.

Cette affaire de fichage vient ternir un peu plus le blason de Bayer qui accumule les problèmes depuis son rachat de Monsanto l’année dernière, remarque la Tageszeitung, qui détaille : aux États-Unis, plus de 13 000 personnes poursuivent actuellement Monsanto à cause du glyphosate. Lors de l’assemblée générale du 26 avril, les actionnaires de Bayer ont par ailleurs infligé un rare désaveu à la direction du groupe – en rejetant à 55,5 % les actions du directoire –, moins d’un an après le rachat de l’américain Monsanto.