Grossophobie. Témoignages poignants de celles qui y sont confrontées

Par Nathalie André

La grossophobie, elles y sont très souvent confrontées. Des internautes ont accepté de partager leur expérience, faite d’humiliations et de discriminations.

Grossophobie. Témoignages poignants de celles qui y sont confrontées
(Photo illustration Depositphotos)

« N’essayez pas d’être gros, vraiment, c’est pas terrible ». Avec ces quelques mots, Daria Marx et Éva Perez-Bello, auteures de « Gros n’est pas un gros mot », en disent déjà beaucoup sur la grossophobie. Tout comme les internautes qui ont répondu à notre appel à témoignages.


« Grosse vache », « bourrelets sur pattes »…


Insultes, railleries… Les personnes en surpoids ou obèses y sont très souvent confrontées. C’est le cas de Marie, 22 ans, qualifiée de « grosse vache » ou de « bourrelets sur pattes ». Parfois par des amis. « J’ai toujours été victime de brimades. Les enfants sont parfois bien cruels. Je pensais qu’en grandissant, cela allait changer. Malheureusement, pas du tout », relate celle qui « a longtemps cru que tout était de (sa) faute, que c’était mal d’être ce que je suis ». Cette culpabilité est en fait de la grossophobie intégrée. Mais, aujourd’hui, elle le martèle : « Il faut s’accepter tels que nous sommes ».

Soit, mais cela peut s’avérer difficile lorsqu’on est victime de discrimination. Maryse, 51 ans, en a fait les frais lors d’un entretien d’embauche : « Vous ne correspondez pas aux standards pour être secrétaire, m’a-t-on répondu ».

Amis, conjoints… Souvent, ce sont eux les plus virulents. Pas de place pour la bienveillance. Solenn, 32 ans, s’est, par exemple, déjà vu offrir une balance pour son anniversaire. Des mots durs, Lilou, 55 ans, en a aussi trop entendu. Notamment de la part de son compagnon : « J’ai toujours aimé les femmes grandes et minces et je me retrouve avec ça, m’a-t-il dit en me montrant du doigt ».

De manière indirecte, des enfants sont également victimes de grossophobie. Solenn peut en témoigner, elle dont la fille de 8 ans s’entend souvent dire qu’elle « ne restera pas mince, parce que sa mère est grosse ».

Vous pouvez ressortir : ici, il n’y a pas votre taille

Autre humiliation, le mépris de certains vendeurs. Patricia, 31 ans, qui est en surpoids, y a été confrontée : « Je suis entrée dans un magasin, la vendeuse est venue me voir et m’a dit : Vous pouvez ressortir : ici, il n’y a pas votre taille ».

C’est au restaurant que Clem, 28 ans, a fait face à une hostilité manifeste : « On m’y a insultée, qualifiée de grosse vache », explique-t-elle.


« Je ne sors plus de chez moi »


Ces stigmatisations ont des conséquences, parfois dramatiques. « J’ai développé des troubles alimentaires, je ne sors plus de chez moi, j’ai honte », confie Solenn, qui a fait un déni de grossesse. « Je ne voyais que mon poids et plus le bébé que je voulais tant ».

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Avec son témoignage, Milye, 34 ans, résume parfaitement la situation : « L’obésité est une maladie. On n’insulterait pas une personne souffrant d’une maladie comme Parkinson. Pourtant, vis-à-vis de l’obésité, on se le permet ».

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