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En Italie, la Ligue veut interdire la vente de cannabis light

Le secteur du cannabis légalisé en janvier 2017 est en plein boom, avec un chiffre d'affaires de 46 millions d'euros et 10.000 emplois. Il est désormais menacé par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, qui estime qu'il promeut les activités criminelles.

En Italie, la filière du cannabis emploie 10.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires estimé à 46 millions d'euros
En Italie, la filière du cannabis emploie 10.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires estimé à 46 millions d'euros (Shutterstock)

Par Olivier Tosseri

Publié le 14 mai 2019 à 06:41

La vie politique italienne est droguée de polémiques. Elles se succèdent les unes après les autres avec, à chaque fois, un renchérissement de la dose administrée aux électeurs. La dernière en date concerne la vente de marijuana. Depuis janvier 2017, sa vente avec une concentration de THC (le principe psychoactif) inférieure à 0,2 % est légale dans la péninsule.

L'année 2018 a connu un véritable boom, avec plus de 2.000 points de ventes, mais surtout près de 4.000 hectares de chanvre cultivés en toute légalité par les agriculteurs. La filière emploie 10.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires estimé à 46 millions d'euros. Des chiffres qui devraient même rapidement doubler, selon les estimations.

Polémique

La Ligue, pourtant favorable aux activités économiques florissantes, aux agriculteurs et au petit commerce, a décidé de traquer les vendeurs de cannabis light. La semaine dernière, son leader et ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, leur a déclaré la guerre. « Je donnerai des instructions aux forces de l'ordre pour aller contrôler un par un tous les magasins de cannabis. Ils doivent être fermés du premier au dernier, car ils encouragent l'usage et le trafic de stupéfiants », a-t-il ainsi déclaré.

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Les premières fermetures et la saisie de la marchandise incriminée ont rapidement soulevé une virulente polémique. « Au lieu de s'occuper de ça, je demande au ministre de l'Intérieur d'éradiquer les zones de deal de la Camorra et de la mafia », a dénoncé Luigi di Maio, leader du M5S et « allié » de la Ligue avec laquelle il gouverne. Il a trouvé un soutien immédiat en la personne du président du conseil. « Ce n'est ni au programme du gouvernement, ni à l'ordre du jour », a commenté Giuseppe Conte. L'opposition a, pour sa part, dénoncé l'hypocrisie de Matteo Salvini, censé faire respecter l'ordre et qui prône la légalisation de la prostitution car « l'amour n'a jamais fait de mal », oubliant les réseaux mafieux qui exploitent les prostituées.

La Cour de cassation se prononcera sur la question le 30 mai. D'ici là, la directive voulue par le ministre de l'Intérieur continuera à susciter les railleries. Comme celle d'un député du Parti démocrate pour qui « il est paradoxal que Salvini soit contre le cannabis, lui qui est un vendeur de fumée ».

Olivier Tosseri (Correspondant à Rome)

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