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Armes françaises au Yémen : 17 ONG dénoncent des « menaces » contre la liberté de la presse

Cette prise de position intervient après la convocation de trois journalistes par les services de renseignement français pour avoir détaillé l’usage d’armes françaises au Yémen.

Le Monde

Publié le 13 mai 2019 à 22h56

Temps de Lecture 2 min.

Dix-sept organisations non gouvernementales (ONG) ont dénoncé, lundi 13 mai, les « menaces pesant sur la liberté de la presse » après la convocation par les services de renseignement français de trois journalistes ayant enquêté sur l’utilisation d’armes françaises au Yémen. Cette convocation « constitue une atteinte inacceptable à la liberté de la presse et la protection des sources journalistiques », soulignent, notamment, Amnesty international, la Fédération internationale des ligues droits de l’Homme (FIDH), Human Right Watch, Médecins du monde, Action contre la faim, le collectif Solidarité Yémen ou encore l’association Sherpa.

L’Assemblée générale de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) dénonce, pour sa part, une procédure qui « a pour but implicite de faire taire les journalistes et empêcher une réaction de l’opinion publique sur une potentielle implication de Paris dans des crimes contre les populations du Yémen ». La FEJ appelle le président français, Emmanuel Macron, et son gouvernement à « respecter la liberté de la presse, la protection des sources sans laquelle il n’y a pas de démocratie ».

Information d’un « intérêt public essentiel »

La justice française a ouvert une enquête fin 2018 pour « compromission du secret de la défense nationale » après la transmission au nouveau média d’investigation français en ligne Disclose d’une note classée « confidentiel défense », évoquant l’utilisation d’armes françaises au Yémen.

Au moins trois journalistes ayant participé à cette enquête, Geoffrey Livolsi et Mathias Destal de Disclose, ainsi que Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France, ont été convoqués en vue d’une audition libre dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils doivent être entendus mardi et mercredi, selon les associations.

Les ONG signataires estiment que les informations révélées par Disclose et ses partenaires « sont d’un intérêt public essentiel » et demandent aux ministres français de l’intérieur, des armées et des affaires étrangères de « cesser les intimidations contre la presse et de respecter le secret des sources ».

Ventes d’armes

La note en question – un rapport d’une quinzaine de pages révélé le 15 avril dernier par Disclose, qui dit l’avoir reçu en octobre 2018 – aurait été rédigée le 25 septembre 2018 par la direction du renseignement militaire. Elle répertorie notamment les armes vendues par la France qui seraient déployées par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen, théâtre d’une guerre qui a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.

Paris est régulièrement mis en cause, notamment par la presse et des ONG, pour ses ventes d’armement à destination de Ryad et d’Abou Dhabi. Jusqu’ici, la ligne invariablement avancée par Paris est que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive « et pas sur la ligne de front ».

Alors que des recours avaient été déposés la semaine dernière en France pour empêcher le chargement de nouvelles armes à bord d’un cargo saoudien depuis le port du Havre, le président français a déclaré, le 9 mai, « assumer » la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite, assurant avoir la « garantie » qu’elles « n’étaient pas utilisées contre des civils » au Yémen.

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