En plein débat national sur la gestion des matières et déchets radioactifs, Novethic retrace en une infographie le parcours des barres combustibles usées, une fois que celles-ci ont servi à produire de l’électricité. Des centrales nucléaires, jusqu’aux lieux de stockage ou d’entreposage, découvrez ce que deviennent les cœurs de nos 58 réacteurs.

C’est parti pour cinq mois de débat sur le nucléaire. Pour la première fois, un débat public national est organisé dans le cadre de la rédaction du cinquième Plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). “Ce débat doit permettre de dépasser les clivages“, a précisé Isabelle Harel-Dutirou, présidente de la commission particulière qui organise le débat qui se tient jusqu’au 25 septembre. “Tout le monde s’accorde à dire que nous devons aujourd’hui prendre des décisions qui préservent les générations futures (…) mais les solutions divergent”.
Avec 19 centrales et 58 réacteurs, la France possède le deuxième plus grand parc nucléaire au monde et le premier en Europe. Chaque année, ce sont ainsi 1 200 tonnes de combustibles usés qu’il faut retraiter. Il existe un seul site dans l’Hexagone qui s’en occupe, c’est celui d’Orano (ex-Areva), à La Hague, dans la Manche. C’est là que sont entreposées 10 000 tonnes de matière radioactive qui refroidissent dans des piscines à 35°C en attendant d’être retraitées.
C’est là aussi que sont entreposés 25 ans de déchets ultimes, des déchets hautement radioactifs de haute activité et à vie longue, qui ne peuvent pas être recyclés. Ces-derniers devront normalement être enterrés à 500 mètres sous Terre sur le site Cigéo de Bure, aux confins de la Meuse et de la Moselle. Depuis le début des années 2000, l’enfouissement de ces déchets dits “ultimes” y est testé. À terme, ce sont 85 000 m3 de déchets radioactifs qui devraient y être enfouis.
Infog parcours combustibles uses ok
En novembre dernier, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait alerté sur les risques de saturation dans les piscines de La Hague. “Il n’y a pas de risque de saturation des piscines avant 2030“, avait alors réagi un porte-parole d’Orano. En parallèle, EDF travaille actuellement à la conception d’une nouvelle piscine de 5 000 tonnes qui serait opérationnelle “autour de 2030”. Il reste que le sujet sera forcément au cœur des débats.
Pour Greenpeace France, il faut mettre un terme au retraitement du combustible usé, “qui multiplie les risques, génère davantage de déchets et des transports nucléaires inutiles”. L’ONG appelle aussi à comptabiliser les “matières radioactives” aujourd’hui non valorisées (96 % des combustibles usées) dans la liste des déchets nucléaires d’EDF.
Car si l’énergéticien prévoit d’utiliser de l’uranium de retraitement dans certaines de ses centrales, notamment dans celle de Cruas (Ardèche) à partir de 2023, en attendant, c’est moins de 1 % du combustible usé qui est finalement recyclé. Cela correspond à 10 % de l’électricité produite par le nucléaire. Ce taux pourrait passer à 25 % avec l’utilisation dans les centrales nucléaires d’uranium de retraitement.
Concepcion Alvarez, @conce1 

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