Marine Le Pen poste avec un militant suprémaciste en Estonie, le 14 mai 2019.

Marine Le Pen poste avec un militant suprémaciste en Estonie, le 14 mai 2019.

Ruuben Kaalep / Twitter

Une photo... dérangeante. Alors qu'elle était en Estonie mardi, Marine Le Pen a accepté de poser pour un selfie avec un militant radical du parti d'extrême droite local Ekre. Sur le cliché, ils font un signe familier des suprémacistes blancs, dont la présidente du Rassemblement national (RN) a ensuite dit ignorer la signification.

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"Un geste tout à fait anodin"

"J'ai fait un selfie à sa demande avec un signe, pour moi, de 'OK'. J'ai été informée que ce signe pouvait avoir une autre signification. Dès que j'en ai eu connaissance j'ai immédiatement exigé que [la photo] soit supprimée" du compte Facebook du militant, a expliqué Marine Le Pen. La responsable du RN a ajouté : "Je n'avais jamais entendu parler d'une autre signification à ce geste pour moi tout à fait anodin."

La photo, effacée depuis, est apparue sur le compte Facebook du militant, Ruuben Kaalep, qui se présente sur son compte Twitter comme un suprémaciste finno-ougrien.

Un signe utilisé par le tueur de Christchurch

Sur le cliché, les deux responsables forment un cercle avec le pouce et l'index, les trois autres doigts levés. Figure bien connue des plongeurs sous-marins pour signifier "OK", cette position de la main a depuis été reprise par toute une frange de la droite et de l'extrême droite américaine, note Numerama.

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Parmi eux, les soutiens de Donald Trump, mais aussi les partisans de la supériorité de la "race" blanche. Le tueur de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Brenton Tarrant, avait par exemple fait ce signe lors de son inculpation après avoir assassiné 51 fidèles dans des mosquées.

Des sympathisants néo-nazis

Le déplacement de Marine Le Pen en Estonie fait partie d'une tournée européenne pour soutenir les alliés du RN en Europe en vue de constituer un grand groupe avec son allié italien Matteo Salvini, à l'issue des élections européennes du 26 mai.

Le parti Ekre, qui a défrayé la chronique pour compter dans ses rangs des personnes condamnées pour des actes de violences et des sympathisants néo-nazis, a fait une percée aux législatives du 3 mars. Il siège depuis le 24 avril dans le gouvernement dirigé par le centriste Juri Ratas, mais ne dispose d'aucun eurodéputé.

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