Patrimoine : il faut encore 2 milliards pour sauver les monuments français

Stéphane Bern estime que l'élan de Notre-Dame doit désormais profiter aux autres monuments en péril. Une grande campagne de mobilisation est lancée.

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La charpente du Mont-Saint-Michel à sécuriser.

La charpente du Mont-Saint-Michel à sécuriser.

Temps de lecture : 3 min

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Il n'y a pas que Notre-Dame de Paris à sauver en France : voilà le message que Stéphane Bern et la Fondation du patrimoine veulent faire entendre, un mois après l'incendie désastreux de la cathédrale. « La mission que je mène pour le président de la République a permis de déterminer un chiffre : il faut trouver deux milliards d'euros pour financer les chantiers en cours des monuments historiques, a expliqué Stéphane Bern sur le site du JDD. Les architectes des monuments historiques et ceux des bâtiments de France établissent pour l'État un classement, en nombre d'étoiles, des sites les plus fragiles. Certains monuments sont en urgence absolue ; pour d'autres, l'urgence est ciblée sur une partie du bâtiment ou un aspect donné, comme les vieux circuits électriques dans les églises. »

Au total, ce sont environ 2 800 monuments recensés qu'il faut consolider au plus vite et dont la fondation propose la liste sur son site : ponts, théâtres municipaux, musées, beffrois, châteaux, villas célèbres, un grand nombre d'églises et même la charpente du Mont-Saint-Michel à sécuriser… « Il faut qu'on utilise à bon escient toute cette émotion patrimoniale qui a atteint son paroxysme avec l'incendie de Notre-Dame, souligne Stéphane Bern. L'élan de générosité doit être canalisé pour sauver un maximum de monuments. »

Lire aussi Après Notre-Dame, ce qui reste à sauver

« Notre-Dame a fait le plein »

C'est pourquoi la Fondation du patrimoine a décidé de clore sa souscription pour Notre-Dame, après avoir récolté près de 220 millions d'euros en un mois. Et lance une nouvelle campagne intitulée « Plus jamais ça ! », illustrée par des images de sites effondrés ou brûlés, destinée à mobiliser la générosité des Français pour alimenter un fond d'urgence visant la mise en sécurité des sites les plus menacés. Sur France info, Guillaume Poitrinal, le patron de la fondation, a estimé en effet que la collecte pour Notre-Dame avait « fait le plein » avec plus de 220 000 dons enregistrés pour sa seule fondation. Au total, en comptant tous les dons des différents organismes mobilisés, on atteint le milliard d'euros, ce qui semble aujourd'hui largement suffisant.

Guillaume Poitrinal propose d'ailleurs de réattribuer les sommes. Il fait toutefois la différence entre les petits et grands donateurs : selon lui, les premiers doivent être traités en priorité et l'argent récolté doit être investi dans Notre-Dame. Mais pour les gros donateurs, l'idéal est de reporter les sommes sur les autres monuments à sauver. « Allons les voir, s'il y a trop d'argent, et proposons-leur de s'occuper du reste du patrimoine français en souffrance… » Il précise à ce sujet que le romancier Ken Follett a d'ores et déjà accepté que les bénéfices du récit inédit qu'il s'apprête à publier sur Notre-Dame aillent directement à d'autres sites à rénover. Plusieurs dizaines de millions d'euros pourraient ainsi être réorientés rapidement, en cas d'accord avec les entreprises et les grands mécènes.

Lire aussi Notre-Dame : « La France paie une gestion calamiteuse de son patrimoine »

La messe en casque

Comme l'indiquait Le Point une semaine après l'incendie de la cathédrale, la question du surplus financier devait fatalement se poser un jour ou l'autre : le coût des travaux pourrait avoisiner les 500 millions d'euros pour une collecte estimée à un milliard. Pour l'heure, aucun budget prévisionnel n'a encore été dévoilé au public sur le montant exact des travaux qu'il faut entreprendre – l'archevêché continue d'ailleurs à appeler aux dons à travers la fondation Notre-Dame. Les premiers millions ont été débloqués en urgence pour renforcer les structures, déposer les vitraux, bâcher provisoirement l'édifice, sécuriser le chantier, poser des capteurs sur les pierres pour déterminer leur état, mettre en place un plancher près des voûtes… Le site est désormais protégé des intempéries et l'archevêque de Paris serait impatient de célébrer à nouveau dans le chœur, en tout petit comité. Selon des proches, il est même prêt à mettre un casque de chantier sur sa calotte pour atteindre l'autel…

Retrouvez notre dossier Notre-Dame de Paris, défigurée mais debout

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Commentaires (9)

  • DominiqueD2B

    Nous sommes reconnaissant à Stéphane Bern pour son action envers le patrimoine. Mais il est un peu l’otage de l’Etat, qui n’entretient pas son patrimoine, et qui rackette les propriétaires, les empêchant de ce fait d’entretenir le leur. Il est facile ensuite de pleurer sur nos ruines, mais l’Etat en est responsable.

  • Mistigri18

    Oui, 1 milliard récolté pour NDDP, qui n’en aura besoin que de 0, 5, le solde doit être dévoyé à d’autres églises... Il restera à trouver 1, 5 milliards sur plusieurs années c’est possible à Bern d’établir une liste précise avec pour chaque monument le besoin

  • Harsiesis

    Qu’il se peigne en noir et aille dans le lit de Macron, il les aura ses 2 milliards.