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ClimatAvec le réchauffement, les arbres meurent plus vite

«Les arbres à croissance rapide stockent le carbone sur de plus courtes périodes», préviennent les chercheurs.

Le réchauffement stimule la croissance des arbres, mais réduit leur espérance de vie, montre une étude. Conséquence: le carbone qu'ils stockent est plus rapidement relâché dans l'atmosphère. De quoi nuancer leur importance pour lutter contre le changement climatique.

«La croissance des plantes s'accélère»

«Vivre vite, mourir jeune»: la célèbre expression de l'auteur afro-américain Willard Motley s'applique aux arbres, selon une étude publiée mercredi dans la revue spécialisée Nature Communications, à laquelle a participé l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). C'est du moins le cas dans les zones climatiques froides.

Lors de la photosynthèse, les arbres et les autres plantes absorbent le dioxyde de carbone (CO2) contenu dans l'atmosphère, un gaz à effet de serre qui leur permet de générer de nouvelles cellules. Les arbres dont la durée de vie est longue, par exemple les pins de haute montagne et d'autres conifères des forêts du Grand Nord, peuvent stocker le carbone pendant plusieurs siècles.

«Lorsque la planète se réchauffe, la croissance des plantes s'accélère», explique l'auteur principal de l'étude, le professeur Ulf Büntgen de l'Université de Cambridge et de l'Institut WSL. «En principe, il serait donc possible d'éliminer de l'atmosphère une plus grande quantité de carbone en plantant plus d'arbres.» C'est là-dessus que misent certains programmes de protection du climat.

«Mais la vérité toute entière n'a pas été prise en compte jusqu'à présent», ajoute le chercheur. «Les arbres à croissance rapide stockent le carbone sur de plus courtes périodes.»

Recherches en Espagne et en Russie

Pour effectuer leur recherche, Ulf Büntgen et ses co-auteurs allemands, espagnols, suisses et russes ont prélevé plus de 1100 échantillons sur des pins des montagnes vivants et morts des Pyrénées espagnoles ainsi que sur 660 mélèzes de Sibérie de l'Altaï russe. Situées en haute altitude, ces deux zones forestières sont non perturbées depuis des millénaires.

Grâce à ces échantillons, les scientifiques ont pu reconstituer la durée de vie totale et les taux de croissance d'arbres qui, jeunes, se sont développés dans les conditions environnementales et climatiques des périodes préindustrielle et industrielle. Ils ont découvert que les conditions rigoureuses et froides ralentissaient la croissance des arbres, mais aussi qu'elles les rendaient plus résistants, leur permettant d'atteindre un âge plus avancé.

À l'inverse, les arbres dont la croissance était plus rapide durant leurs 25 premières années mouraient plus tôt que leurs congénères à croissance lente. Cette corrélation négative est statistiquement valide dans les deux régions, tant pour les échantillons d'arbres vivants que morts.

L'idée d'un «temps de résidence du carbone» a été proposée dans un premier temps par Christian Körner, co-auteur de l'étude et professeur émérite à l'Université de Bâle. Mais c'est la première fois que des données historiques confirment cette hypothèse.

ats