Ce que le yoga doit… au LSD

Publicité

Ce que le yoga doit… au LSD

Dans les années 1960 à l'origine de la diffusion du yoga aux Etats-Unis, des expériences sur le LSD
Dans les années 1960 à l'origine de la diffusion du yoga aux Etats-Unis, des expériences sur le LSD
© Getty - mihailomilovanovic

Avec le yoga, on imagine une vie saine, quasi ascétique, sans alcools, et encore moins de drogues. Mais cela n’a pas toujours été le cas ! Dans l’émission "Grand bien vous fasse", la journaliste Marie Kock, auteure d’une "Histoire mondiale du yoga", est revenue sur ces années psychédéliques de la discipline.

Marie Kock : "La contre-culture va être importante pour le yoga. Au début des années 1960, le LSD et la psilocybine (substance psychotrope des champignons hallucinogènes) sont légaux. 

Deux professeurs décident de l’étudier. En pleine période psychédélique, ils recherchent « un profond état religieux ». Timothy Leary et son ami Richard Alpert vont faire des expériences. Pas pour savoir quelle est la meilleure drogue pour s’amuser en soirée, mais pour savoir si la drogue permet d’avoir des expériences mystiques. 

Publicité

Problème : ils vont enrôler des étudiants pour tester les psychotropes. Leurs collègues et les parents d’élèves vont se plaindre. Ils seront exclus de l’université". Ils poursuivent alors leurs recherches ailleurs, dans un manoir à Millbrook.

Dans leur entourage, gravitent Aldous Huxley (l’auteur du Meilleur des mondes), Christopher Ischerwood, et d’autres écrivains. Certains vont prendre du LSD, d’autres pratiquer le yoga avec le même questionnement : 

Entre le LSD et le yoga, qu’est-ce qui est le plus efficace pour entrer en communication avec Dieu ? 

Timothy Leary, qu'on appelait aussi « le pape du LSD », a prôné que le LSD était plus efficace, évidemment.

Lors du Summer of love en 1967, 20 000 personnes protestent contre l’interdiction du LSD et entonnent un « Om » géant lancé par le poète Allan Ginsberg ou le mantra « Turn on, tune in, drop out » (vas-y, mets-toi en phase et décroche) de Timothy Leary. 

Puis le duo d'expérimentateurs se sépare. 

Richard Alpert part en Inde. Il étudie le yoga avec le gourou Karoli Baba, aussi connu comme Maharaj-ji. À son retour aux États-Unis en 1969, il est devenu Baba Ram Dass. Il fonde plusieurs centres consacrés à la spiritualité, dont la Lama Foundation qui réalise et publie le best-seller Be Here Now, un manuel pour les yogis. Il raconte :

Avec le LSD, on peut rencontrer Dieu, mais ça ne dure que quatre secondes, alors qu’avec le yoga, ça peut durer toute la vie.

Aller plus loin 

pixel