“J’arrête. J’en ai marre de travailler à un guichet.” C’est sur cette annonce faite tout récemment à son directeur par une employée de 25 ans d’une banque de České Budějovice, ville du sud de la République tchèque, que le quotidien Lidové Noviny a ouvert le thème principal de son édition lundi 13 mai.

“Les jeunes n’hésitent pas à aller frapper à d’autres portes quand ils veulent monter en grade ou quand ils ne sont pas complètement satisfaits des conditions, et pas seulement salariales, qui leur sont offertes”, explique le quotidien pragois, quelques jours après l’annonce d’un taux de chômage qui s’est élevé à 2,7 % en avril (−0,6 point en l’espace de trois mois). Sur une population totale de 10,5 millions d’habitants, seules quelque 210 000 personnes sont actuellement sans emploi, le nombre le plus bas des vingt-deux dernières années.

Tandis que la majorité des entreprises, dans tous les domaines d’activité, se plaignent de la pénurie de main-d’œuvre, les jeunes, eux, tirent parti de la conjoncture favorable. Comme le note le journal, qui étaye son propos sur les conclusions d’une étude menée par une société spécialisée dans les offres d’emploi en ligne, près d’un tiers des personnes âgées de moins de 34 ans qui ont été interrogées avaient démissionné durant l’année écoulée. Un luxe que peu de leurs semblables ailleurs en Europe peuvent se permettre.

Par ailleurs, trois quarts de ces milléniaux bien conscients qu’ils travailleront jusqu’à plus de 65 ans, mais qui sont aussi extraordinairement ambitieux et attendent de la vie et de leur carrière davantage qu’un bout de pelouse devant leur maison”, possèdent un emploi à plein temps. “Et alors ?” vous répondront peut-être ces jeunes Tchèques, pour qui cette sécurité ne constitue pas un motif suffisant pour ne pas aller voir ailleurs si l’herbe n’y est pas encore un peu plus verte.