31,2 degrés au niveau du cercle polaire en mai, encore un record

Le cercle polaire connaît des températures remarquablement élevées pour la saison.

 Plusieurs records de chaleur ont été battus près du cercle polaire, ici en Suède.
Plusieurs records de chaleur ont été battus près du cercle polaire, ici en Suède. SVEN NACKSTRAND/AFP

    Chaleur polaire. C'est un oxymore, mais c'est aussi devenu une réalité ce week-end. Un pic à plus de 30 °C a ainsi été enregistré près du cercle polaire. Dans le même temps, on a appris que le taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère avait atteint son plus haut niveau dans l'histoire de l'humanité.

    Samedi, une chaleur exceptionnellement précoce a été observée en Russie, du Kazakhstan à la mer Blanche et à l'Oural, faisant tomber des records pour une première et même deuxième décade de mai. On a surtout relevé 31,2 °C à Koynas (Oblast d'Arkhangelsk), situé à 65° N de latitude, tout près du cercle polaire. Cette ville de 350 000 habitants est située au bord de la mer Blanche, qui se jette dans la mer de Barents, dans l'océan Arctique.

    Une année exceptionnellement chaude

    Les conditions anormalement chaudes dans cette région proviennent d'une zone de haute pression centrée sur l'ouest de la Russie. Cette vague de chaleur particulière est issue d'une manifestation météorologique classique et des fluctuations du « courant-jet », ce long tube de vent très fort, soufflant entre 200 et 300 km/h. Elle s'inscrit dans le cadre de ce qui a été une année exceptionnellement chaude dans l'Arctique.

    Au Groenland, par exemple, la saison de fonte de la calotte glaciaire a commencé environ un mois plus tôt. En Alaska, plusieurs rivières ont vu la glace hivernale se briser à la date la plus précoce jamais enregistrée. De manière plus globale, la banquise n'avait jamais été aussi petite au mois d'avril. Enfin, les données de l'Agence météorologique japonaise montrent que le mois d'avril a été le deuxième mois le plus chaud jamais enregistré pour l'ensemble de la planète.

    Tous ces événements se déroulent dans un contexte d'augmentation ininterrompue du taux de dioxyde de carbone depuis 20 ans. Ce dernier a franchi un nouveau seuil symbolique ce week-end.

    La mesure de 415,26 ppm (parties par millions) de dioxyde de carbone effectuée samedi à l'observatoire Mauna Loa d'Hawaii est la plus élevée depuis au moins 800 000 ans, et probablement depuis plus de 3 millions d'années. Pour mémoire, le taux moyen de CO2 dans l'air était de 393 ppm en 2012 et 400 ppm en avril 2014 dans tout l'hémisphère nord, soit 0,04 % de la composition de l'atmosphère. Les niveaux de dioxyde de carbone ont ainsi augmenté de près de 50 % depuis la révolution industrielle. Réchauffement climatique, dîtes-vous ?