Festival de Cannes : en larmes, Alain Delon reçoit sa palme d'or d'honneur

VIDÉO. « Il y a longtemps que je n'ai pas autant chialé. » C'est avec ces mots qu'Alain Delon a reçu sa palme d'or d'honneur au Festival de Cannes 2019.

avec AFP

Temps de lecture : 3 min

En plein Festival de Cannes, Alain Delon, monstre sacré du cinéma français, a reçu des mains de sa propre fille, Anouchka Delon, une palme d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Et ce, malgré des protestations d'associations féministes. Celui que l'on connaît pour son franc-parler n'a pas caché son émotion dimanche 19 mai. Face au public, c'est les yeux embués de larmes qu'Alain Delon a remercié l'assistance. Il a également profité de l'occasion pour dire au revoir à son public. « Il y a longtemps que je n'ai pas autant chialé », a avoué l'acteur, aujourd'hui âgé de 83 ans, le visage rougi, en recevant sa palme d'or d'honneur, sous un véritable tonnerre d'applaudissements.

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Dans une salle comble, en présence notamment du ministre de la Culture Franck Riester, du président du Festival Pierre Lescure et de son délégué général Thierry Frémaux, le public avait été invité à porter un badge avec le mot « star », rappelant celui que l'acteur avait porté au Festival en 2007. « Ce soir, c'est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant », a réagi l'acteur. « Je vais partir, mais je ne partirai pas sans vous remercier. » « Si je suis une star, et c'est pour ça que je veux vous remercier, c'est au public que je le dois, et à personne d'autre », a-t-il ajouté, soulignant qu'il pensait aussi à deux des femmes de sa vie, les actrices Mireille Darc et Romy Schneider.

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Auparavant, l'icône du cinéma français des années 1960 et 1970 avait foulé le tapis rouge de Cannes au son notamment de la musique du Clan des Siciliens d'Henri Verneuil. Portant au revers de sa veste un badge représentant la couverture du magazine Paris Match de la naissance de sa fille, il avait longuement salué la foule et signé quelques autographes.

Pétition

Cette journée d'hommage avait commencé en fin de matinée par une master class au cours de laquelle il avait évoqué pendant près d'une heure et demie ses souvenirs de cinéma. Il en avait profité pour rendre hommage aux femmes qui lui ont permis de devenir acteur. « Ce sont les femmes qui m'ont aimé, qui m'ont fait faire ce métier, qui ont voulu que je le fasse et qui se sont battues pour que je le fasse », a lancé celui qui a tourné avec Visconti, Melville ou Antonioni.

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Cette palme d'or a été précédée d'une polémique, déclenchée avant même le début du Festival. Des féministes ont reproché à l'acteur d'être « raciste, homophobe et misogyne », selon les termes de l'association américaine Women and Hollywood, s'appuyant sur des propos qu'il a tenus jadis. Une pétition, qui a recueilli plus de 25 000 signatures, a aussi demandé à Cannes de « ne pas l'honorer ».


« On n'est pas obligé d'être en accord avec moi. Mais il y a une chose au monde dont je suis sûr, dont je suis fier, vraiment, une seule, c'est ma carrière », a déclaré l'acteur en recevant son prix. « Cette palme d'or, on me l'a offerte pour ma carrière et pour rien d'autre, et c'est pour ça que je suis fier. » Dans Le Journal du dimanche, il s'était efforcé de répondre à ses détracteurs, leur reprochant d'avoir « inventé des déclarations ». « Alain Delon n'a pas peur de déplaire, de se tromper, et n'a pas peur d'être seul », a souligné dimanche soir Thierry Frémaux, indiquant que le Festival serait « toujours du côté des artistes ».

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Relations mouvementées

S'il a accepté de recevoir cette palme d'honneur, Alain Delon a toujours entretenu des relations mouvementées avec le Festival de Cannes. Il était venu pour la dernière fois sur la Croisette en 2013 pour la projection d'une copie restaurée de Plein Soleil de René Clément, après avoir présenté en 2010 une version restaurée du Guépard. Mais avant cela, le comédien au caractère ombrageux avait boudé pendant dix ans le Festival, vexé de ne pas avoir été invité aux célébrations du 50e anniversaire en 1997. Alain Delon est venu en compétition à Cannes pour la première fois en 1961 pour Quelle joie de vivre de René Clément, puis pour L'Éclipse de Michelangelo Antonioni en 1962, prix du jury, et Le Guépard de Luchino Visconti, palme d'or 1963. Mais en 1976, Mr Klein de Joseph Losey avait été froidement accueilli, provoquant une première fâcherie.


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Commentaires (12)

  • ivo

    J’espère qu’il a travaillé pour eux aussi !

  • Bashing Premier

    Objectivement, arriver à préserver une image de star jusqu'en 2019, sachant que depuis 1979, il n'a enchaîné que des rôles purement alimentaires dans des films largement oubliables, est tout de même un bel exploit. Evidemment, son ego surdimensionné qui est à l'origine de son surnom, n'y est pas pour rien...

  • nixnutz14

    Je crois savoir qu'Alain Delon se fout complètement des petits cons, toujours très bien représentés chez les jaloux et les envieux. Salut l'artiste, ne change rien.