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Avortement: Donald Trump se dit "profondément pro-vie" mais favorable à des exceptions

Le président des Etats-Unis Donald Trump, le 17 mai 2019 à Washington DC. (Photo d'illustration)

Le président des Etats-Unis Donald Trump, le 17 mai 2019 à Washington DC. (Photo d'illustration) - Saul Loeb - AFP

La déclaration du président américain s'inscrit dans un contexte de lois votées par plusieurs Etats afin de restreindre le droit à l'avortement.

"La même position que celle adoptée par Ronald Reagan." Ce samedi, le président américain Donald Trump s'est déclaré "profondément pro-vie", après l'adoption par plusieurs Etats américains de restrictions sur les avortements, dans le but de susciter un débat à la Cour suprême sur ce droit acquis par les Américaines en 1973. 

"Comme la plupart des gens le savent, et pour ceux qui aimeraient le savoir, je suis profondément pro-vie, à trois exceptions près -viol, inceste et protection de la vie de la mère- la même position que celle adoptée par Ronald Reagan", a-t-il expliqué dans un tweet.

Le président a fait part de son point de vue sur l'avortement quelques jours après l'interdiction par l'Alabama, un Etat du sud du pays, de tous les avortements sauf en cas de danger mortel pour la mère, avec des peines pouvant aller jusqu'à 99 ans de prison pour les médecins.

Une question au coeur de la présidentielle 2020

La question de l'interruption volontaire de grossesse sera au coeur de la prochaine présidentielle américaine en 2020. Donald Trump a conquis la droite religieuse, initialement sceptique au sujet de ce milliardaire divorcé, en promettant de nommer des juges opposés à l'avortement au sein de la plus haute juridiction du pays. 

Depuis son élection, le président a fait entrer deux magistrats au sein de la Cour suprême, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh, si bien que les juges progressistes y sont désormais minoritaires (quatre sur neuf) - ce qu'il a salué dans un autre tweet.

La droite religieuse espère désormais que la Cour, forte de sa nouvelle majorité conservatrice, reviendra par petites touches sur sa décision historique de légaliser l'avortement. Après l'Alabama, le Missouri a interdit cette semaine l'avortement à partir de huit semaines de grossesse.

Objectif final: la Cour suprême

Toutes ces lois sont en contradiction flagrante avec l'arrêt "Roe V. Wade" de 1973 (qui garantit le droit des Américaines à avorter tant que le foetus n'est pas viable, vers la 24e semaine de grossesse).

Elles devraient donc être rapidement bloquées par des tribunaux. Mais leurs promoteurs ne comptent pas en rester là, ils ont fait savoir qu'ils enchaîneraient les recours jusqu'à atteindre la Cour suprême, qu'ils espèrent convaincre de revenir sur sa décision de 1973.

Donald Trump a également demandé au Congrès d'interdire les avortements tardifs.

"La gauche radicale, au sujet de l'avortement tardif (et pire), implose sur cette question", a-t-il estimé samedi soir. "Nous devons rester unis et gagner pour la Vie en 2020."
Liv Audigane avec AFP