“Macron n’est pas un socialiste, mais pourquoi ne devrions-nous pas parler avec lui ?”  Après avoir vertement critiqué Emmanuel Macron pour sa politique “néolibérale et anti-sociale”, l’eurodéputé Udo Bullmann (SPD), tête de liste des sociaux-démocrates allemands pour les élections européennes et président du groupe parlementaire S & D (socialistes et démocrates) change de pied : il n’exclut plus de former une “alliance progressiste” avec La République en Marche (LREM) et les libéraux (groupe ALDE, libéraux et démocrates) au Parlement européen, relate la Tageszeitung (taz).

Regroupés derrière le Néerlandais Frans Timmermans, les sociaux-démocrates européens (S & D) arrivent loin derrière le Parti populaire européen (PPE, conservateurs) de l’Allemand Manfred Weber dans les sondages, et n’ont “guère de chance de remporter une victoire électorale” le 26 mai, rappelle la taz, pour expliquer ce revirement.

Nouveaux espoirs

Mais ils puisent de nouveaux espoirs dans la prise de distance des libéraux par rapport à Weber, la remontée de la gauche espagnole, portugaise, italienne, peut-être allemande et la forte présence du Labour britannique aux élections. Enfin, la double ambition proclamée d’Emmanuel Macron de briser la prédominance du PPE au Parlement européen et de former un nouveau mouvement libéral à Strasbourg et Bruxelles, leur ouvre une perspective.

Même vainqueur à la sortie des urnes le 26 mai, le PPE de Manfred Weber sera lui aussi tributaire d’une alliance pour former une majorité au prochain Parlement européen. Reste à savoir, souligne le quotidien berlinois, si les Verts – en pleine ascension en Allemagne, mais aussi en Belgique et au Luxembourg – ne seront pas une force d’appoint qui supplante les forces du président français et bouleverse sa stratégie.