Selon une enquête de l’ONG allemande BUND, membre d’un groupe d’ONG, le Bureau européen de l’environnement, qui a eu accès à des documents des autorités allemandes, « 654 entreprises venant de 28 Etats membres de l’UE […] enfreignent les lois relatives à la sécurité des produits chimiques. La plupart des entreprises identifiées sont allemandes – 169 -, 80 viennent du Royaume-Uni, 68 des Pays-Bas, 56 de France, 49 d’Italie, 42 d’Espagne et 38 de Belgique ».
Les entreprises citées sont notamment BASF, Dow Chemical, Solvay, Michelin, BP. L’Oréal est également reprise.
Les entreprises ne fournissent pas les données nécessaires concernant la sûreté de leurs produits, comme prévu dans la législation européenne REACH.
Manque de moyens
En novembre 2018, l’Echa, l’Agence européenne des produits chimiques, avait déjà expliqué devant des députés européens que pas moins de 71% des substances chimiques fabriquées en Europe présentent des lacunes en matière de tests ou d’informations sur leur dangerosité éventuelle.
Selon l’Agence, la sécurité de deux tiers des produits chimiques n’est donc pas garantie, personne ne peut dire avec certitude si ces produits sont sans danger pour les humains et les animaux.
Mais ces deux tiers ne sont que des estimations, précise Tatiana Santos du Bureau européen de l’environnement, car l'Echa ne vérifie que 5% des dossiers.
Les entreprises ne sont donc pas les seules à blâmer, puisque l’Echa est responsable de l’accès au marché des produits chimiques, dénoncent les ONG, qui pointent un manque de moyens de l'Agence européenne.
Quel danger pour le consommateur ?
Il y a de quoi s’inquiéter selon Pauline Constant, chargée de communication du BEUC, le Bureau européen des unions de consommateurs. « Il y a un doute qui plane sur la sûreté des produits chimiques utilisés dans beaucoup de produits de consommation, dans l’alimentation, dans des contenants alimentaires, dans le maquillage ».
« Les données qui manquent aujourd’hui permettraient de savoir si les substances sont cancérigènes, si ce sont des perturbateurs endocriniens », explique-t-elle. « Nous voulons que les autorités prennent des mesures. Il faut au plus vite prouver que ces substances sont bien sûres et si pas, au plus vite, les retirer du marché ».