Victime de violences conjugales, elle craint pour sa vie et interpelle le gouvernement

Violence sexuelle
Laura, 31 ans, vit dans la peur depuis que son ex-compagnon a été libéré de sa détention provisoire. Elle interpelle aujourd'hui les autorités sur les réseaux sociaux et dans les médias dans l'espoir d'obtenir des mesures concrètes pour sa sécurité et celle de sa fille.

"Je ne sais pas si je vais mourir demain". Laura craint pour sa vie et celle de sa fille. À 31 ans, elle fait face à un ex-compagnon violent, remis récemment en liberté dans l'attente de son procès. Désespérée, Laura a décidé de rendre l'affaire publique en révélant son histoire sur Twitter.

Plusieurs demandes de remises en liberté refusées en raison d'une "dangerosité criminologique"

Victime de violences conjugales, Laura a failli perdre la vie en avril 2018 lorsque son compagnon de l'époque tente, à trois reprises, de l'étrangler. Mis en examen pour tentative de meurtre, celui-ci a aussitôt été placé en détention provisoire. Après plusieurs demandes de remise en liberté jusqu'alors refusées - en raison d'une "dangerosité criminologique" selon le parquet de Nanterre, interviewé par France Info -, celui-ci a finalement été libéré le 14 février dernier. Depuis, Laura se sent traquée et craint pour sa vie et pour celle de sa fille.

Vidéo du jour :

"Je suis traquée comme une bête sauvage. J'ai peur pour ma vie, et aussi pour celle de ma fille. Je ne sais pas si je vais mourir demain. Il y a 15 jours, j'ai croisé cet homme devant le domicile de mes parents. Au commissariat, on m'a juste proposé de faire une main courante" alerte la jeune femme sur Twitter.

Des bracelets électroniques pour les hommes violents

L'ex-compagnon de Laura est actuellement sous contrôle judiciaire en attendant son procès. Une mesure insuffisante pour la mère de famille, qui explique "le contrôle judiciaire, c'est bidon. Il doit être domicilié dans une maison dans le Loiret, or il n'y réside pas : c'est une ruine. Comme je l'ai déjà indiqué, il n'y a même pas l'électricité là-bas".

Un avis partagé par Nathalie Tomasini, ex avocate de Jacqueline Sauvage, qui défend aujourd'hui une Laura "terrorisée", confie-elle à France Info. Celle-ci préconise en attendant le procès la mise en place d'un bracelet électronique "parce que l'on saurait exactement quelle est sa domiciliation, grâce à un téléphone, une ligne répertoriée, et que s'il sortait d'un certain périmètre, tous les commissariats seraient informés".

Le bracelet électronique pour les hommes violents est déjà utilisé en Espagne dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. En France Eric Corbaux, procureur de Pontoise et Gwenola Joly-Coz, présidente du tribunal de grande instance de Pontoise, se battent depuis 18 mois pour expérimenter un "dispositif électronique de protection antirapprochement" afin de faire diminuer le nombre de féminicides. Une mesure qui, pour le moment, n'est pas prévue en France. Et ce, malgré le nombre de féminicides qui ne cesse d'augmenter depuis 2019.

[Dossier] Mettre fin aux violences conjugales - 38 articles à consulter

Psycho & Sexo

Chaque semaine, on vous dévoile nos secrets sur la santé mentale, le couple, le sexe... le tout sans tabou.