Entendre la voix de sa mère au téléphone aurait les mêmes vertus qu’un câlin

Publié le par Hélène Bour

La Fête des mères approchant, une étude scientifique intéressante a refait surface. Elle suggère qu’entendre la voix de sa mère serait comparable à lui faire un câlin en termes d’effets antistress.

Ce n’est plus à prouver : les marques d’affections et autres câlins d’une mère envers son enfant induit une hausse du taux d’ocytocine, hormone de l’attachement et de l’amour.

Mais selon une étude scientifique américaine datant de 2010, le simple fait d’entendre la voix de sa mère au téléphone suffirait à déclencher une sécrétion d’ocytocine et par là même un apaisement.

Pour arriver à ce constat, des chercheurs ont soumis 61 jeunes filles de 7 à 12 ans à un stress, en leur demandant de faire un discours ou de résoudre des calculs devant une assemblée d’inconnus. Leurs niveaux de cortisol, hormone du stress, sont alors montés en flèche. Les participantes ont ensuite été divisées en trois groupes : les premières ont été réconfortées par un contact physique avec leur mère, les secondes ont reçu un appel téléphonique de leur mère, tandis que les troisièmes ont eu droit à un visionnage d’un film neutre, La Marche de l’Empereur, un documentaire sur les manchots empereurs. Leurs niveaux d’ocytocine ont été mesurés grâce à des prélèvements de salive et d’urine.

Résultat : les niveaux d’ocytocine ont augmenté de façon similaire dans les deux premiers groupes, alors qu’ils sont restés stables dans le 3e. Et au fur et à mesure que cette hormone a augmenté, le taux de cortisol a diminué.

Les enfants qui ont eu la chance d’interagir avec leur mère ont eu pratiquement la même réponse hormonale, qu’ils aient eu une interaction en personne ou par téléphone. Il était entendu que la libération d'ocytocine dans le contexte de la création de liens sociaux nécessitait généralement un contact physique. Mais ces résultats montrent clairement que la voix d'une mère peut avoir le même effet qu'un câlin, même si elle n'est pas là”, a commenté Leslie Seltzer, de l’université de Wisconsin-Madison, qui a dirigé la recherche.

Notons que si l’étude a été menée sur des jeunes filles, c’est parce que les réactions à l’ocytocine sont plus fortes chez les femmes que chez les hommes, une différence résultant de l’évolution a priori. Les chercheurs s’attèlent désormais à savoir si le fait d’écrire des textos ou des lettres à sa mère a les mêmes effets qu’un coup de fil ou qu’un câlin au niveau de l’ocytocine, hormone qui - rappelons-le - intervient aussi dans l’accouchement et l’allaitement.

Source : The Guardian