INTERNATIONAL - C’est une scène qui a incontestablement marqué l’année 1989. Le 5 juin 1989, l’étudiant chinois Wang Wei Lin se tient face aux chars sur la place Tiananmen à Pékin, empêchant leur progression. L’image iconique est captée par une poignée de reporters situés sur le toit d’un hôtel.
Près de 30 ans jour pour jour, l’artiste taïwanaise Shake a décidé de reproduire la scène dans les rues de Taipei à l’aide de sculptures gonflables géantes, comme le montre notre vidéo en tête d’article. Avec cette œuvre d’art, la plasticienne espère que les Taïwanais n’oublieront pas les événements en Chine en 1989. “Je pense qu’il est important pour le peuple taïwanais de continuer à discuter de ce sujet, d’empêcher les gens d’oublier cet événement et de leur rappeler que le régime en Chine est dangereux”, explique-t-elle devant son œuvre installée sur le square de la liberté ce mardi 21 mai.
D’avril à juin 1989, des milliers d’étudiants, intellectuels et ouvriers ont manifesté pour dénoncer la corruption et réclamer des réformes politiques. Face à ce mouvement populaire, les autorités chinoises ont fait usage de la force faisant des milliers de morts parmi les manifestants, avec comme point d’orgue le “massacre de Tiananmen” dans la nuit du 3 au 4 juin 1989.
L’œuvre de l’artiste Shake a été commandée par le gouvernement taïwanais et fait partie d’une série de commémorations en hommage aux victimes de ces manifestations.
L’histoire de Taïwan est intimement liée à celle de la Chine. L’État insulaire était gouverné par Pékin jusqu’en 1949. Depuis, il vit séparé de la Chine avec son propre gouvernement, mais son statut demeure une source de vives tensions. Pékin considère toujours l’île comme l’une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance à Taipei.
Le président taïwanais Tsai Ing-wen, du Parti progressiste démocratique (DPP) pro-indépendance, a déclaré que l’île n’accepterait aucun accord qui pourrait atteindre à sa souveraineté.
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